ELECTIONS DANS LA SOMBRE ET LA SOIF
10 janv. 2015Il y a deux semaines depuis l’ouverture des campagnes électorales pour les élections législatives, des conseillers et municipaux, qui auront lieu le 25 janvier prochain. Deux semaines depuis que des voitures de gamme 4X4, appartenant aux anciens ministres, anciens directeurs des sociétés d’Etat… sillonnent les quatre coins de l’archipel des Comores. Plusieurs localités sont sans eau ni électricité. Sans routes ni équipement. Les fonctionnaires cumulent plusieurs arriérés de salaire. Et les acteurs de cette situation disposent quand même de discours face à ce peuple. Ils ont le culot d’accuser et de promettre.
Comment des autorités qui ont failli à leurs tâches, osent reprendre la population pour des lambines ? Le mensonge est un enfant poli, mais on ne peut le commissionner qu’une seule fois. La population peut sectionner ces autorités qui ont déjà gouverné, et qui ne cessent de gouverner toujours dans le mauvais sens ? Depuis l’ère Mwangaza-RDR, depuis l’entrée de la génération de 1990 en politique, les Comores cessent de respirer. Démembrements des sociétés d’Etat, initiation de détournement de fond public, trépignement de la justice… déscolarisation, morts de plusieurs départements… ces hommes sont encore sur la scène politique comorienne en donneur de leçon et continuent à faire des promesses...
Comment peut-on voter pour un candidat qui ignore ses éventuels électeurs, depuis temps normal ? Comment peut-on faire confiance à un candidat qui ne connait ses électeurs qu’en période des campagnes électorales uniquement et qui ignore sans doute les limites de sa circonscription ? Ils sont nombreux dans cette compétition. Des nombreuses localités comoriennes, notamment de Ngazidja n’aperçoivent aucune goute d’eau depuis des années, cause de plusieurs maladies, parmi elles l’insuffisance rénale. Ces mêmes localités n’aperçoivent d’électricité que le jour même, où se produit un meeting politique. Donc d’autres sont toujours dans le noir.
Malgré ceux-là, certaines de ces autorités continuent à donner les fausses promesses et faire rêver au peuple comorien. Sinon, tout est clair. Les mariages en tout cas, les alliances illicites qui se tissent entre différents partis politiques pour les prochaines échéances, illustrent très bien la politique de ventre de certains des politiques comoriens. Le manque de principe, manque de programme, inconstance de certaines de nos autorités sont les facteurs de leurs errances… ces autorités savent manipuler. Elles promettaient, et le peuple est sans doute leur sert de tremplin. Tout pour le pouvoir. Une fois à la cime, cette population est effacée, méprisée, justice étouffée, média possédé… l’économie et la finance tombent dans les réseaux… et le pouvoir se partage entre frères, sœurs, cousins et amis... « Que je sois au pouvoir, le reste, je m’en fous. »
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus