Mr MOHAMED SOULE ISSILAM S’EST ENTRETENU AVEC COMORESplus

Ancien commissaire de l’île Ngazidja, en charge des travaux publics, des transports… et de la production… sous Mouigni Baraka Said Soilihi, et l’un des poids lourds du parti RDC, Mohamed Soulé Issilam est candidat malheureux aux dernières législatives dans sa région, le Bambao. Ces derniers temps, les Comores entrent dans un tourbillon politique sans pareil. Car le RDC est l’un des concernés de ce vent violent, Soulé Issilam, son numéro deux, a accordé une interview à COMORESplus pour une clarté.

COMORESplus : M. Mohamed SOULE ISSILAM, on vous a peu entendu depuis votre défaite aux législatives, avec le recul quel est votre sentiment sur les joutes électorales ?

Mohamed SOULE ISSILAM : Après la publication des résultats définitifs, le vendredi 6 Mars 2015, j’ai pris mon bâton de pèlerin pour remercier mes électrices et électeurs dans les villes et villages de ma région. Aussitôt terminé, les réunions des instances du parti ont pris le relais. Donc vous comprenez que le temps était consacré au travail. Vous savez qu’une défaite est toujours difficile à digérer surtout s’il on prend en compte le travail formidable de tous ceux qui, pendant des longs mois, m’ont soutenu et m’ont conduit au second tour. Je dois dire qu’ils sont eux aussi déçus. Mais j’ai l’ultime conviction que l’échec est infiniment plus formateur que le succès. D’ailleurs, je saisi cette occasion pour leur adresser, à toutes et à tous mes remerciements les plus sincères. Quant à mon sentiment, je dois dire aussi qu’il reste beaucoup à faire en matière d’organisation électorale, d’autant qu’il s’agit d’une des missions principales de la souveraineté nationale.

C.P : Votre parti le RDC, premier parti sorti des urnes au premier tour a subi une défaite 2 députés sur 7.Comment expliquez- vous cette situation ?

M.S.I : Compte tenu de l’âge de notre parti (1an), il convient plutôt de parler d’une victoire politique ! En effet, quatre de nos cinq candidats recalés ont réalisé des scores plus qu’honorables (+49%). Nous nous devons de préserver et de consolider les acquis, et surtout d’implanter le parti sur l’ensemble du territoire national. Et c’est mon rôle en tant que secrétaire national en charge de l’organisation et de la mobilisation.

C.P : Personnellement que dites-vous de votre élimination au deuxième tour et l’élection de votre adversaire ?

M.S.I : Une élection est comme tous les autres combats : il faut un seul gagnant. Je rappelle qu’il y a eu une coalition de sept partis dite’’ tout sauf RDC’’ et malgré tout, j’ai réalisé un score de 49,15%. En plus, le candidat au conseil de l’île (Bambao ya Bwani) ainsi que les deux têtes de liste aux élections municipales (Bambao ya Bwani et B.Ya Hari)   sont élus sous la bannière du RDC.Donc, vous convierez avec moi que je n’ai pas à rougir de ces résultats. Pour ce qui est de mon adversaire, il est désormais notre représentant à l’assemblée et sur ce, nous lui devons respect et soutien.

C.P : Après les péripéties du conseil de l’île, Lundi dernier Djaé A Chanfi affirme qu’il n’y a pas eu d’alliance avec Juwa. Alors, coalition ou pas ? Si oui, peut on parler d’un désaveu au premier secrétaire du parti ? Si non, pourquoi ce revirement ?

M.S.I : Une alliance se forme autour d’un programme politique commun. Or ce dernier n’existe pas. En outre, les responsables de ces deux partis républicains ne se sont jamais rencontrés pour parler d’une éventuelle alliance. Il en est de même pour l’UPDC. Pour le moment, seul le RDR a scellé une alliance avec le RDC. Au niveau du conseil de l’île, il y a plusieurs tentatives de coalition ; UPDC-JUWA ; UPDC-RDC et UPDC–INDÉPENDANTS. Et finalement, tout le monde s’étant rendu compte des machinations et volte-face de l’UPDC, les élus du RDC et JUWA se sont regroupés pour préserver la stabilité de l’institution et de l’île de Ngazidja pour le respect des comoriens qui les ont élus. Je précise que le RDC est un parti démocratique, indépendant et responsable. A ce titre, il conclura des alliances avec qui il voudra pour sauvegarder ses intérêts et ceux de la nation. Et personne ne nous dictera la conduite à tenir sur ce sujet. Toutefois, le parti encourage toute initiative de nature à stabiliser la paix et la concorde de notre pays tel l’engagement pris, lors des campagnes électorales 2010, par le président IKILILOU et le Gouverneur Mouigni Baraka d’œuvrer durant leurs mandats pour la paix et sécurité de notre cher pays.

C.P : Le bateau ‘’RDC’’ tanguerait-il entre deux eaux ? Et vous, de quel côté êtes-vous ?

M.S.I : NON ! Le ‘’bateau ‘’ RDC navigue dans les eaux conformément au cap qu’on s’est fixé  et nous comptons l’amener  à bon port. Je le répète, nous discuterons avec tous les partis reconnus qui le désirent ou que nous estimions nécessaire dans l’intérêt  commun de nos partis et surtout dans l’intérêt du pays.

C.P : Alors, vous en tant que numéro deux du parti RDC, les déclarations du premier secrétaire de votre formation, Djaé Ahamada, viennent d’une décision commune ou , elles n’engagent qu’à lui  seul ?

M.S. I : Le parti est préoccupé par la situation qui prévaut, actuellement, dans le pays. Donc, nous travaillons avec les partis et les personnes de bonne volonté pour sortir de cette crise sans pour autant tendre la main à qui que ce soit. À mon avis, on doit s’inspirer de la pensée de Mr Jack WELCH (Ancien Directeur de GÉNÉRAL ÉLECTRIC) qui disait, je cite : « Affronter la réalité comme elle est, pas comme elle était ni comme vous souhaiteriez qu’elle soit. » En fin, je demande à nos militants de garder le calme et continuer à travailler pour faire de l’RDC le premier parti des Comores. Et leur dire qu’en politique, la persévérance et la capacité à résister aux tempêtes  sont essentielles.

C.P : Quelle était la nature des discussions entre RDC et JUWA ?

M.S.I : Il n’ y a pas eu des discussions au plus haut niveau, donc pas de formalisme. Seulement, les élus de ces deux partis se sont trouvés dans l’obligation de marcher ensemble pour préserver et sauver nos institutions.

C.P : Comme tous les yeux sont apparemment tournés vers 2016, seriez vous de la partie ?

M.S.I : Je suis un militant d’un parti donc soumis à la discipline de ce dernier. Nous travaillons avec nos militants pour préparer ces échéances, mais il appartient aux instances du parti de désigner les candidats capables de nous mener vers la victoire. Cependant, les résultats des législatives peuvent être des indicateurs pour bâtir notre stratégie.

C.P : Pour finir quelle est votre vision par rapport à la crise dans laquelle le pays se trouve ces derniers temps ?

M.S.I : C’est une crise sans précédent ! Jamais les forces de l’ordre n’ont pénétré dans l’hémicycle d’une assemblée nationale même dans les plus grandes dictatures. L’assemblée nationale est un des lieux sacrées de la nation. C’est donc inquiétant pour le démocrate que je suis. Cet ainsi que je lance un appel pressent à tous les responsables politiques de penser à la stabilité de notre pays et non aux ambitions personnelles et aux intérêts morbides.

C.P : Votre dernier mot

M.S.I : Nous, Comoriens, devons comprendre que l’Etat de droit n’est pas une expression creuse. Il commence par le respect scrupuleux de la constitution et les lois organiques qui s’en suivent.Je disais au tout début que la capacité organisationnelle de notre Etat est faible. Entre autre, nous devons réviser le mode de désignation dans les instances chargées des élections, renforcer la capacité de notre armée à assurer des élections équitables  pour tous. Nos vaillants soldats ne doivent pas être impliqués dans des manœuvres politiciennes.

C.P : Mohamed Soulé, merci

M.S.I : je vous remercie de même.

Propos recueillis par

Idjabou BAKARI et Abdou Radjab

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