JE SUIS CANDIDAT
03 janv. 2016Mes chers compatriotes. Après un long moment de réflexion, je viens aujourd'hui vous faire part de la chose suivante. Je suis candidat pour 2016. Avant de vous exposer les motifs de ma candidature, permettez-moi de vous faire un bref rappel de ce que vivent les Comoriens au quotidien.
Des maux biens installés, bien ancrés...
L’État comorien a quarante ans. Quarante ans de misère, de désespoir et de crise. Pourtant, ce ne sont pas les discours de bonne intention qui manquent de la part des autorités qui nous gouvernent ou qui aspirent à le faire. Mais, dès qu'ils arrivent au pouvoir, les actes ne suivent pas. Ils ne pensent qu'à eux mêmes et oublient par conséquent le peuple, le socle du pays. Le Comorien vit en moyenne avec moins de 5 euros par jour. A cela s'ajoutent des problèmes nombreux inhérents aux manques d'infrastructures généralisés, tout domaine confondu, qui frappent le pays. A l’hôpital, même les maladies les plus bénignes peuvent tuer simplement parce que le médecin n'y peut rien.
Et pour les rares fois où le matériel disponible peut sauver le patient, il peut toujours mourir car rien ne dit, que l’électricité nécessaire au fonctionnement de ces instruments sera fournie. C'est toute une histoire. Que dire de la justice ? Elle est l'une des plus injustes du monde. Avoir raison et être dans le droit ne suffisent pas. Seuls les riches ont raison. Et, soutenus par des juges corrompus et se sentant à juste titre, intouchables, ils peuvent se livrer sans risque aux plus graves des débauches. Malheur au petit pauvre qui lèvera le petit doigt. Tout le monde assiste bouche cousue à ces aberrations. Et pire encore, on soutient, à chaque période électorale, les mêmes personnes qui ont instauré ces pratiques calamiteuses pour des raisons égoïstes. Chacun, pensant aux avantages qu'il peut avoir si le frère, l'oncle ou l'ami passe, met de côté l'intérêt général. A ce rythme là, les Comores ne changeront jamais. Ils continueront de sombrer.
Pour quoi suis-je candidat ?
Je candidate aujourd'hui pour l'indignation, le sursaut et le ras-le bol. Je vous invite à me suivre pour incarner ces trois idéaux. A force de nous taire, ils nous croient aveugles. Donc, je propose qu'on agisse et suivant le plan ci-dessous. Nous sommes en 2016 et les échéances électorales approchent à grand pas. Manifestons notre indignation en boycottant les urnes. Abstenons nous de tout vote. Si personne ne se rend aux urnes, le message sera envoyé et entendu. Le président qui sera élu avec moins de 2% de la population, verra de quoi le peuple comorien est capable et se saura sans soutien. La fragilité qui sera la sienne ne pourra que lui pousser vers l'exemplarité. Retenons une chose. Nous sommes aussi responsables de nos voix. Lorsqu'on décide de voter pour un malfaiteur parce qu'il est proche ou pour des intérêts personnels, on ne peut pas se laver de toute implication lorsque le peuple agonisera. Mesdames, Messieurs. Indignez-vous! Sursautez et réveillez vous. Il y en a ras le bol. Boycottons les et boudons les urnes. Le cours des choses peut toujours reprendre une fois que tout sera compris.
Omar MIRALI
COMORESplus