AVANT QUE CA SOIT TROP TARD !

Dans quelques jours, c'est la suite de l'histoire. Nous allons recommencer le carnaval. Il y en a qui le vivront comme un cauchemar, vu le carton rouge infligé par le mauvais arbitrage. On verra d'ici là, sur quel pied va-t-on danser.

Tous les terrains sont minés. Il va falloir arrêter de jouer aux dures têtes et de se croire, au centre du monde. Il faudra se réveiller avant qu'il se soit trop tard. Les acteurs politiques doivent impérativement se réunir pour sauver la toile. Si chacun pouvait  ranger son orgueil, dans son placard, mettre bas les masques, on pouvait se retrouver autour d'une table, se rapprocher de ce qui nous éloigne. Il faudrait un jour, qu'on arrête de se regarder à travers. Notre pays est réputé pacifique, c'est peut-être pour  cela  que  certains en profitent. Ils se permettent de  faire ce qu'ils ne pourraient jamais faire, si ce pays était digne de ce nom.

Quelle que soit la force du vent, il y aura des arbres qui vont bientôt tomber ; d’autres tiendront comme témoin de cet ouragan qui a frappé notre constitution. Tous ces éléments qui font d’un pays, une force, une cohésion d’un vivre ensemble, se sont vus ébranler. La nuit fût longue. Je voulais dire, celle des proclamations des résultats. Certains crient leur amertume, leur déception. Sans afficher le moindre sentiment de culpabilité, certains gens cherchent à minimiser ce qui s’est passé.

    -  On a en a vu d’autres, ça n’a jamais arrêté la roue de tourner. « Rien de grave », se disent les coupables sans beaucoup de convictions. Dans la réalité, tout se déroule autrement. On vient de cracher en pleine figure au peuple des îles de la lune. On l’a humilié, roulé dans la poussière. Avec peine, il doit se relever, le temps de prendre ses repères, se secouer la tête pour se débarrasser de ses vertiges qui l’encombrent, il reprendra sa route vers cet avenir incertain. « Ngenanvuu » d’autres  « Narawaze », où va ce pas ? Ainsi commence la danse du diable. C’est un Battle sans round où tous les coups sont permis. En vérité, dans un pays comme la nôtre, ceux qui sont au pouvoir, brouillent les cartes. Ils ont l’armée, les médias, les caisses de l’Etat et jouent comme bon leur semble.  Je me suis toujours demandé, à quoi ça sert de faire des élections ? Quand on sait d’avance où se penche la balance.

Le peuple jusqu’à alors, n’a toujours pas compris qu’il n’y a pas plus fort que lui. Je comprends que quand le ventre crie famine, on n’a pas le temps de se demander si la date de l’emballage,  de la boîte de conserve a expiré ou non. Je ne sais pas s’il y a d’autres alternatives que  ce « narawaze » ? Vous savez bien qu’ici les chiffres bondissent comme des balles de Ping-pong.

Pourquoi perdre du temps ?

C’est peut être facile à trouver une solution quand, comme moi, on est loin de la réalité. Tout ce que je sais, la démocratie est touchée en plein cœur. Si on ne se réveille pas à temps, nous verrons cette liberté si joliment octroyée par le destin, se décimer. Serrions-nous dupes ? Ne voyons-nous pas ce qui se passe dans le monde ? Ces peuples qui s’indignent, qui se révoltent ? 

Cependant, il est temps que l’on fasse appel au parti de la majorité, le parti Juwa, symbole de la victimisation de cette victoire usurpée par qui on sait. Allah ! allah, la balle est à ton camp. Quelle que soit la décision que vous allez prendre, l’avenir de ce bout de terre est entre tes mains Juwa. Vous êtes les grands perdants mais aussi les vrais gagnants dans l’avenir de la démocratie. Vous avez les dés en mains, et en dépend de ce que vous pouvez en faire.

Vous avez 3 choix.

1. Boudez ces élections, c’est quand même offrir la victoire à votre bourreau.

2. Se maintenir à ce refrain «  narawaze » c’est peut être foncé droit au mur. Ce  qui veut dire aussi, sacrifier le semblant de paix, aller jusqu’à « Moja ngefo ».

3. Faire une alliance avec un candidat de votre choix, je voulais dire, choisir une autre maladie qui n’est pas la peste, c’est à moitié prendre ce qu’on t’a pris à l’arrache.

Ainsi est la modeste analyse d’un simple chanteur, un sot comme certains aiment nous qualifier. Mais comme vous le savez, « yekakudume katsi, nkuhuntce hu’iha ». Pendant que les soi-disant intellectuels de chez nous se la ferment, par prudence afin de voir qui va être élu pour espérer un poste ? Seul l’avenir saura nous dire ce qui adviendra.

Faire le mauvais choix mes amis c’est faire appel aux reptiles : serpents de tous genres, les chats sauvages, les chiens enragés,  les loups garous et tous ses habitants de cette forêt que vous venez d’abattre. Tous les chacals de la principauté satanique s’inviteront dans la fête. Peuple comorien, cette scénario n’arrive pas qu’aux autres. Le danger est là sous nos portes. Il nous guette, se cache sous les coins où il y aide l’ombre.

Lorsque la forêt se verra vider de ses habitants, bien qu’elle nous ait toujours protégés de toutes les catastrophes, elle se vouera impuissante. Celle qui a toujours été là pour nous et que nous n’avons jamais su rien faire pour elle. Va se trouver comme seul. C’est ainsi que va se manifester la colère d’un peuple. Elle va gronder aussi fort que le tonnerre.  A l’heure qu’il est il n’y a pas besoin d’être un génie pour comprendre que tout va mal et que tout laisse penser au pire. Un grain se prépare. Il va sûrement pleuvoir des cordes. Mais pire. Une pluie qui ne chassera pas la soif. Mais pire une pluie qui fera déluge. A cet effet, je dis qu’il est temps de prendre, la pullule, faire descendre cette putain de fièvre qui ravage actuellement notre pays. La fièvre du pouvoir. Une maladie contagieuse qui sévit en ce moment dans l’ensemble du territoire. Le choléra, la peste, l’Ebola se disputent la moindre parcelle. Et avec caprice et laxisme, c’est le peuple qui paie.

Un homme averti en vaut plusieurs. Si on ne prend pas les choses au sérieux, on a beau camoufler nos déboires d’hier, on se retrouvera face à notre miroir, qui nous en verra l’image horrible de notre incapacité de gérer nos émotions, problèmes. Ceux qui  jouent avec les allumettes, auraient-ils oublié que le feu  naît d’une étincelle ?

Il est temps que l’on finisse les mascarades. Que l’on se souvienne que nous venons tous de cette terre que nous chérissons.

Dans tout ne dites pas que l'on ne vous a pas dit !

Laheri Alyamane

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