LES CANDIDATS DU POUVOIR INSTRUMENTALISENT LA HAINE

Parfois l’imprudence et l’indélicatesse politiques de nos autorités nous font perdre le sang-froid. Quand dans son foyer, on voit le tueur en série se faire passer pour le sauveur, il y a de quoi se méfier. Quand dans la politique, on voit l’autorité taper haineusement et maladroitement l’adversaire, il y a de quoi susciter la curiosité. Dans la politique comorienne, la malhonnêteté devient l’eau qu’on boit matin et soir car puisée dans la culture comorienne. Mais est-ce que cette fois-ci les insulaires vont-ils permettre aux vendeurs de haine d’accéder au pouvoir ? Peut-être à part les détournements de fonds publics et le bilan morose de Mohamed Ali Mamadou, cet homme serait de bonne foi, mais sans le pouvoir. Peut-être. Avec ses mille et  un défauts, cet homme est impopulaire, et la présence de Msaidié à ses côtés a alourdi la nocivité de sa ligne donc renforce le désamour de la population.

Mais quand est-ce que Msaidié va-t-il arrêter d’instrumentaliser le séparatisme à des fins personnelles ? Si sous Ikiliou, Msaidié et ses alliés n’ont réveillé le séparatisme, c’est parce qu’ils avaient espoir d’intégrer le pouvoir actuel, et l’ambition d’être nommé ministre. Msaidié ne voulait pas scier la branche sur laquelle il était assis.  Son esprit séparatiste a été mis en veilleuse, jusqu’à ces heures, le pouvoir respire à peine. Oui, seul recours c’est le désordre.

Le pouvoir à tout prix, même si à feu et à sang

Mais quel genre d’honnêteté veut-on enseigner aux comoriens ? Nombreux sont ceux qui se rappellent le face à face qui devrait être entre M. Abdou Soeuf et M. Houmed Msaidié en 2003, sur les plateaux de Djabal TV, et boycotté par ce dernier, qui qualifia de maudit le régime de l’époque. Rappelons-nous très bien que Msaidié s’était réfugié dans le parti MDP/NGDC du feu Abbas Djoussouf, paix à son âme. Et qu’ont vu les comoriens quelques mois après ? Le plus éloquent de tout un peuple, n’a-t-il pas ramé, jusqu’à la cime du pouvoir du colonel Azali, exécré par lui-même quelques mois auparavant ? N’était-il pas devenu le défenseur du fruit illicite qu’il l’a récusé la veille ? Passons.

Certes, les comoriens sont naïfs mais pas idiots. L’affaire « Ndrimu et Ndimou…», est-elle dissociée du parti wangazidja dont le leader est M. Mohamed Zeine aujourd’hui un des soutiens de premier loge de Mamadou ? Le parti Kongazi dont nombreux sont enterrés avec le général Salimou dans le cimetière UPDC, n’était-il pas l’un des grands acteurs de ce méli-mélo ? On en a marre des manipulations sordides et d’instrumentalisations de la misère des comoriens.

Les anjouanais savent que parmi leurs ennemis, figure le ministre de l’intérieur d’aujourd’hui qui sans doute avait multiplié la haine en alimentant le séparatisme. Les comoriens d’Anjouan n’oublieront pas ça. Passons.

Les anjouanais ne se feront plus avoir cette fois-ci.

Monter une minorité d’anjouanais, contre leurs frères wangazidja, c’est méchant, car la confrontation ne favorise personne. Elle dresse les uns contre les autres. Ce comportement haineux est bien le sang qui circule dans leurs veines. Oui, une fois, l’UPDC au pouvoir, c’est inscrit noir sur blanc, la tournante s’en va. Et le tour d’Anjouan sera bafoué. Même si nombreux d’entre nous ne voulons pas cette tournante, mais nous avons raté son abolition. Et ça tout le monde le sait. Contrairement à ces manipulations sordides, les comoriens d’Anjouan attendent le bilan de ceux qui prétendent nous gouverner aujourd’hui et demain. A Anjouan, il y a des cultivateurs de vanilles qui veulent des explications sur les 54 millions de la SOCOVA (Société Comorienne de Vanille).  Certes, Sambi a démoli le Galawa. Mais d’abord si cet hôtel était en activité, il serait démoli ? Et lors des campagnes des législatives de 2004, « Galawa ila si’nde ra ibaya si’nde ridjo hu ibuwa », à qui appartient cette déclaration ? La région de Mitsamiouli ne pourra jamais oublier ce crime.

En vérité l’idée de replonger le pays dans l’apocalypse, est au cœur des campagnes des candidats de l’UPDC notamment Msaidié. Réveiller un diable à moitié endormi, c’est « mgazidja contre mdzuwani». Telle est l’idée qui hante les hommes et alliés des candidats du pouvoir. Passons.

Quand on n’a pas de cimetière, on ne dispose pas de tombe.

Me Said Larifou a-t-il de leçon à donner ? Je crois que le président du parti RIDJA est sorti hors ring avant la fin de son combat. Heureusement on n’est pas des néologistes. Sinon, Me Larifou aurait la signification d’une autorité odieuse et indécise dans le dictionnaire de l’année 2016. Mais comment, un juriste qui a commis une erreur de jugement grave, en portant son soutien sur des personnes dont la malversation repose sur elles, loupe un mea-culpa ? Le peuple vous saurait gré si vous vous réfugiez dans le silence en conservant la prime.

Le fait d’afficher sur son mur Facebook, des photos de banderoles haineuses et qui risquent de replonger le pays dans le désordre total, c’est irresponsable. Si adhérer, c’est méchant, si être trompé, c’est la neige. Aimer son pays, c’est aimer le calme et la paix.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

 

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