MAMADOU OU LE CHAOS !

Pendant trois semaines, la Cour Constitutionnelle s’est penchée sur les élections pour finir à un vote partiel dans treize bureaux de vote à Anjouan. Donc accoucher de l’illégal et anticonstitutionnel. Un grand travail qui a valu l’énergie de toute une instance. C’est après que la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) ait proclamé élu Assoumani Azali, le 15 avril 2016 à 40,98%. Cependant, les épreuves et les attentes du peuple n’ont pas préoccupée cette Cour Constitutionnelle. Mais bon, on est aux Comores, pays où tout est possible et rendu déjà prototype par la communauté internationale. Le candidat de l’Union européenne et de la France-Afrique, candidat du FMI et de la Banque mondiale, aux présidentielles des Comores, Mr Mohamed Ali Soilihi, battu à deux reprises, doit passer sa troisième épreuve qui lui est utopique de rempoter après deux repêchages, respectivement du 25 Février et du 15 Avril 2016. Le colonel Azali Assoumani, quant à lui après avoir refusé d’être poussé dans une guerre, s’incline à la décision abusive de la Cour Constitutionnelle, cette machine à sous pour une partie de ses membres. Un geste salutaire.

Les hommes de l’apocalypse

Certes, le colistier de Mohamed Ali Mamadou, Mr Houmed Msaidié et Mohamed Abdou Soimadou ont tenu des propos d’incitation à la haine. Ils veulent dresser les comoriens, les uns contre les autres… cultiver la haine pour faire fuir les valeurs traditionnelles des Comores. C’est après avoir eu la certitude que l’Union européenne et la CC vont appuyer cette thèse de déstabilisation des Comores… Déçus. Le silence d’Azali et de ses proches, les a ramollis. Mais ils ne perdent pas espoir pour autant. La déstabilisation est leur préoccupation urgente. Assurément, le calme, la prospérité, l’entente… entre comoriens, sont des notions qui font mal aux grandes puissances et à la communauté internationale. Donc devant leurs yeux, il faut que le pays implose. Passons.

L’échec de Mamadou est inéluctable

La communauté internationale, la Cour Constitutionnelle et les partisans du régime en place sont convaincus de la défaite de leur poulain dans les urnes, à la régulière. La preuve est qu’ils se réjouissent des élections partielles à Anjouan, pour un second souffle. Pourtant, ils savent aussi que la victoire leur est difficile à remporter vue les circonstances. Les 13 bureaux de vote de Nyumakélé et de Mutsamudu représentent 6305 électeurs. Une grande partie de ces électeurs est en faveur du candidat de l’opposition et ses colistiers. Déjà 2144 voix d’avance pour Azali contre Mamadou, dans un taux de participation de 57%, dont 3594. Et selon les calculs, le candidat Mohamed Ali Mamadou devrait gagner 2910 voix soit 81% et Azali 684 voix soit 19%. Et si le taux de participation monte de 57% à 77% soit 20% de plus, il faut que le candidat Mamadou remporte 73% des voix. Ce qui est sans doute impossible. Il reste à user de la formule d’achat des voix, comme c’était le cas du 10 Avril où des individus depuis samedi soir, ont eu des billets de banque contre des bulletins ? Mouiller les doigts dans le récipient plein d’ancre pour ne pas se présenter aux bureaux de vote.

Vingt-quatre ans après, une retrouvaille

Autre point notamment, l’histoire se répète et rattrape certains acteurs. En octobre 1992, les Comores ont été plongées dans un tourbillon qui, Dieu merci n’est pas allé loin. Et c’était une tentative de coup d’Etat et de déstabilisation, dont certains acteurs sont actifs pour ressusciter l’octobre apocalyptique. Un rappel : Mohamed Ali Mamadou, Said Ahmed Said Ali (Charif), Mtara Maecha, Omar Tamou… et Adamou Mohamed ont fait la prison, suite à cette tentative de coup d’Etat contre Said Mohamed Djohar. Certains comme Mamadou avaient fuit la justice. Si on avait un Etat de droit, ils devraient être inquiétés, jusqu’au moment où ils répondront à cette justice. Les Comores étaient à deux doigts de s’émietter. Vingt-quatre ans après, ces anciens amis pour le chaos des Comores, se convergent avec la mission d’achever le pays à des fins personnels. Un pacte de déstabilisation est signé, car ils savent sans doute que jamais le candidat du pouvoir n’a la chance de remporter ces élections par la voix du peuple. Et après ? Au respect de ce pacte, les propos de Mohamed Abdou Soimadou, « Guerre juste », seront mis en exécution.

Le pétrole africain et ses méfaits.

La communauté internationale, qui a la manie de décimer un peuple par ses manigances, a son agenda. Je prends l’exemple d’un cas semblable à celui qu’on réserve aux Comores d’aujourd’hui. Après quatre mois de combats intenses et meurtriers, le président de la République du Congo, Pascal Lissouba, a été renversé en octobre 1997. L’actuel président Mr Denis Sassou-Nguesso lui succède. Et ça c’est à cause du pétrole. C’est jusqu’en décembre 1999 qu’un accord de cessez le feu est signé à Brazzaville. Donc deux ans de guerre civile, en faveur des grandes puissances et leur poulain local. La situation comorienne d’aujourd’hui, avec au menu Colas, Cofipri, Lafarge, Boul mining… exige que Mohamed Ali Mamadou, leur candidat soit président, sinon, c’est le chaos. Donc conscients de l'échec de Mamadou, ils veulent amener le candidat Azali, déjà vainqueur vers un recoin... que ça pète, une déstabilisation pour aboutir à un gouvernement d'union nationale. La chosification des comoriens par ces instances précitées, doit cesser. Ce peuple digne de ce nom, n’a pas besoin ni de la congolisation des Comores, ni la Lissubasation d’Azali, ni la Sassounguesation de Mamadou. Non, encore Non. Les Comores ont suffisamment souffert.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

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