LES COMORES DANS LA COI

Par SAID YASSINE Said Ahmed

Dans le monde, il y a plusieurs formes de dictature. La dictature charmée des cravaches, coups de matraques, fusils et les geôles. Ensuite l’oppression d’idées et enfin, la dictature de voile. La vie des citoyens aux mains des autorités, et les seules à y tirer profit. Aux Comores, loin de là,  la dictature Franquiste, Duvalienne ou saoudienne. La dictature aux Comores est particulière. C’est la dictature en vase close. La diplomatie, par exemple est construite sur une dictature depuis plus de trente ans. Et de cela, le peuple n’a ni droit ni devoir de s’interroger.

Sous le régime d’apartheid, l’Afrique du Sud avait son ambassadeur à Moroni. Du temps où elle était pestiférée. Toutefois, en 1990, à la libération de Mandela, la nation arc-en-ciel Sud-Africaine a rappelé son ambassadeur. Pire encore, la même année, l’ambassadeur des Etats-Unis à Moroni a quitté le pays pour résider à Nairobi. Parlons de notre organe, donc la Commission de l’Océan Indien. S’il y a d’autres Etats membres qui y trouvent leur compte, c’est loin d’être le cas des Comores dans cet ensemble. C’est plutôt calamiteux. Bien sûr, dans une communauté, chacun apporte sa participation. Et cela fait partie des dettes extérieures des Comores. Est-ce que nos autorités ont un jour révélé cela à la population ? Passons.

« La COI et les Etats membres »

Cette COI qui est dite organisation intergouvernementale, est créée en 1982 à Port-Louis (Maurice). Il a fallu attendre deux ans, c’est-à-dire en 1984 par l'Accord de Victoria (Seychelles), pour son institutionnalisation. Elle est constituée de cinq Etats membres dont l’un est Euro-indianocéanique. Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et la France/Réunion. Les comoriens, population d’un pays membre, ignorent en réalité quels avantages tirés de cette famille. Hormis une poignée d’autorités comoriennes parmi lesquelles des auxiliaires d’occidentaux. Des colons noirs, c’est-à-dire. Or cette organisation a deux missions distinctives pour les pays membres. La première est « la construction et le développement solidaire de l’espace indianocéanique… » Et le deuxième s’agit de « mener des actions collectives extérieures d’intégration et de coopération avec la région Afrique orientale et australe, le continent africain (UA), le Sud (collaboration Sud-Sud) et le reste du monde, ainsi qu’avec les institutions multilatérales et les différents bailleurs ».

Si on comprend bien cette structure, ici on parle d’un accompagnement pour le développement des Etats membres. Et au moment où les Comores, Etat membre de cette organisation se trouvent au pied du mur sans aucune assistance, ni apport de cette structure sur le plan économique, touristique, sécuritaire et j’en passe, quelle importance peut-on accorder à cette COI ? Car cette communauté « intervient là où son action apporte une forte valeur ajoutée par rapport aux actions de ses membres et/ou aux initiatives d’organisations régionales plus larges… ». Quel est le degré de valeur et d’importance de l’Etat comorien dans cette instance ?  Les Comores sont en conflit même si sans extension avec des Etats membres, comme avec la France depuis 1975, au sujet de l’île comorienne de Mayotte, comme parfois quelques petites dissensions ici et là. Et seules les Comores sont victimes. Si de bonne foi avec les Comores, la COI peut-elle plonger son nez dans ces dossiers épineux pour ce pays membre ? Plusieurs milliers de morts dans le bras de mer entre Anjouan et Mayotte, et aucun mot sur la libre circulation des ressortissants de la communauté. Une population de la COI, si bien considérée. Passons.

« L’inertie »

Parfois, les étudiants comoriens de Madagascar sont confrontés à un problème sérieux, de titre de séjour qui coûte une fortune. Maltraités, voire même passés à tabac et comment la COI restent indifférente aux maux d’un Etat membre, alors qu’elle prétend « assumer un rôle d’accompagnement, voire d’impulsion, dans des domaines où ses membres ont besoin d’un soutien spécifique ? » Le 26 juillet 2014, a eu lieu un sommet des Etats membres de la COI, aux Comores. Sans doute, l’économie du pays a été touchée pour la préparation de la cérémonie, sans parler des fausses factures, des arrangements. Mais quels fruits de cette rencontre ? Que dire de l’inertie de cette instance suite aux exactions des Comoriens à Mayotte, aux morts dans nos eaux, à la chasse aux étudiants comoriens de Madagascar, au développement à la décroissance, à une régression économique. Et pourtant « l’ambition à cette organisation est de d’accroître l’impact de ses interventions, en mettant l’accent sur la réalisation d’initiatives qui produisent des résultats plus concrets et plus visibles au bénéfice des populations ».

« Financement »

Pour le financement de cette institution, « l’Article 13 des règlements intérieurs de la COI approuvés lors du 14ème Conseil réuni à Mahé les 27-28 avril 1997 donne mandat au Secrétaire général de rechercher des financements et d’en diversifier les sources pour la réalisation des divers projets de coopération régionale ». En vérité qu’attend-on de la COI au moment où l’un des honneurs, faisant aussi intérêts serait une occasion pour que les Comores, Etat membre puissent rehausser quelques graines de l’économie, leur est usurpée ? C’est l’organisation des jeux des îles de l’Océan indien, bien sûr qui devait se dérouler aux Comores en 2019 et attribués à l’île Maurice par complicité. Peut-on continuer à espérer ? Les autorités continueront toujours à prendre leur peuple pour des idiots ? Oui, les Comores se  trouvent avec les Etats frères, mais il faut un équilibre d’intérêts.

Enfin, l’île Maurice, Seychelles, leur richesse réside dans le tourisme. Les Comores disposent des mêmes atouts touristiques mais sont désaffectés. Les produits faisant l’économie malgache sont la vanille et le café. Ces mêmes produits poussent aux Comores, pourtant sans valeurs. Quelle importance de rester dans une organisation qui n’apporte rien qu’alourdir la colonne des dettes ? Pour faire fortune aux autres ?

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

 

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