DIFFREND IRANO-SAOUDIENNE, CETTE BRAISE QUI VA EMBRASER LES COMORES
16 août 2016Par SAID YASSINE Said Ahmed
Certains croient que ces manœuvres sont une œuvre déroutante. Or non, ce sont les mêmes têtes qui reproduisent les mêmes actes. Tout commence depuis l’après midi du mercredi 13 janvier 2016. L’ambassadeur d’Iran à Moroni a été prié de quitter le territoire comorien en 24 heures suivant sa convocation. Une décision qui a été prise en conseil de ministres auquel les deux ministres des affaires étrangères d’Ikililou Dhoinine, l’officiel du MIREX et le vrai dépositaire de l’office, respectivement Abdulkarim et Hamada Madi Bolero. Une expulsion survenue 11 jours après l’exécution du chef religieux chiite Al’cheick Nimr Baqer al-Nimr en Arabie saoudite. La fermeture de l’ambassade d’Iran à Moroni a été arrosée d’un don de 20 milliards de fc, octroyé aux autorités comoriennes de l’époque par les wahhabites d’Arabie Saoudite.
Aujourd’hui, l’ancien directeur du cabinet d’Ikililou, qui gouverne à distance avec Azali, voit toujours poursuit son œuvre. Faire des Comores un pays avec des ennemis partout, et sans stabilité aucune, est un exploit. La faillite de la diplomatie comorienne, les haines entre politiques, l’avidité font des Comores, un pays sans repère.
« Comment Azali tombe dans ce piège ? »
En suivant l’adage selon lequel, « deux éléphants qui se battent c’est l’herbe qui paye les dégâts », du conflit entre sunnite-wahhabite et chiite, les Comores vont sans doute payer les pots cassés. Mis à part la formation des imams en Arabie Saoudite, ce pays dit Ami et frère et avec lequel, les Comores partagent les même rîtes, n’est pas d’égale utilité avec l’Iran qui dispensât des soins gratuits à plusieurs milliers de comoriens dans sa polyclinique et qui forme des techniciens à la fondation Tibyane et Al-Madinah Université de science et technologie, toutes implantées aux Comores.
Peut-on parler de la renaissance de la diplomatie de 1999-2006 ou l’anéantissement de l’œuvre de Sambi sur le sol comorien ? C’était quand des navettes en costume et cravate de diplomates pour acheminer les mallettes de pétrodollars saoudiens à Moroni ont été faites. Mais pourquoi autant de coïncidences ? Depuis le mois de janvier 2016, la marmite bouillonne entre les Comores et ces deux pays conflictuels. La divergence religieuse entre Sunnite-wahabbite et Chiite risque de compromettre la stabilité naissante des Comores.
Après le coup de Beit-salam, il y sept mois de cela, le ministre de la santé du régime Azali 2, Mr Moussa Mahoma, a notifié la fermeture de la polyclinique du croissant-rouge iranien à Moroni. Et ce n’est pas tout. Le ministre de l’intérieur Mohamed Daoud Kiki, ordonne la fermeture de Tibyane et d’Al-Madinah Université de sciences et technologie, deux établissements de formation supérieure, bienfaisance de l’Iran aux Comores. Nombreux sont les cadres comoriens, acteurs de nouvelles transformations dans le monde d’aujourd’hui qui sont formés dans ces centres.
« Peut-on s’interroger sur cette rupture brutale ? »
Le « Umra » aurait aussi d’autre but. Et là, l’adage de « ngapvo walo Maka no watso uhedji » a été contourné. Une forme officielle donc. Sinon, officieusement, c'est un voyage d'inspection et de ratissage large. Mais cet ami d’hier, le Royaume wahhabite, qui aurait financé les campagnes électorales du candidat Azali Assoumani, semblerait rejeter les doléances de l'actuel Imam de Beit-salam. Les saoudiens ont été clairs, « Nous sommes en compétition diplomatique avec le chiisme d'Iran, voire même en hostilité. Celui qui se déclare sunnite doit choisir le royaume wahhabite s'il veut puiser chez nous. Or la présence de l'Iran aux Comores, n’a rien de positif chez nous…». Sans doute, l’Iran partenaire de Sambi, l’homme qui a fait la victoire d’Azali, ne doit pas être une pilule amère.
La conférence sur le terrorisme qui a eu lieu au palais du peuple à Moroni le 10 Août 2016, ne doit pas passer inaperçue. Au moment où ce monde est dominé par un seul bloc, celui du Nord, bien sûr, il serait idiot de ne pouvoir s’interroger sur certaines manœuvres. Selon quelques informations, dans la délégation saoudienne quelques représentants de l’Etat israélien se seraient infiltrés pour contrôler et ordonner en tapinois les travaux au su ou à l’insu des autorités. La décrépitude des autorités politico-religieuses comoriennes ne cesse de rendre les Comores vulnérables. Pourquoi cette petite terre est choisie pour régler les comptes des grands?
« De ce désastre diplomatique, qui tire profit ? »
Les autorités comoriennes introduisent le pays dans des affaires et l’invitent à une guerre qu’on peut échapper et qui n’est pas sans conséquence néfaste. L’art de vouloir à tout prix approvisionner les comptes bancaires personnels, la soif de s’enrichir et enrichir les siens sans sueurs altèrent la souveraineté nationale et pire encore, l’exposent à un danger futur.
Enfin, la conférence sur le terrorisme, donc pour lutter contre ces actes odieux, traduit la mauvaise foi des autorités politico-religieuses comoriennes. Accepter l’implantation du mal sur un sol où il n’existe pas. Cela se rajoute à la cellule dite de lutte contre le terrorisme, ouverte à Beit-salam depuis quelques années par quelques ténors de la CRC et qui ont la manette du pays aujourd’hui, en échange de butins. Mais un peu de paradoxe. Qui a exécuté les 47 chiites ainsi que le chef religieux chiite Cheick Nimr Baqer al-Nimr ? N’est-ce pas l’Arabie Saoudite ? Est cela ne fait pas partie du terrorisme ? Ou car acté par l’Etat, on ne peut pas parler du terrorisme d’Etat ?
SAID YASSINE Said Ahmed
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