FIN DE « L’IMPUNITE » POUR LES PEDOPHILES ?

Par Idjabou BAKARI

Après de longues années d’indifférence coupable face à la pédophilie, les auxiliaires de la justice semblent enfin mesurer la gravité de la catastrophe. Feu de paille ou changement de cap ?

Des années que les organismes de sauvegarde de l’enfance, les associations de soutien aux victimes de viol, les journaux constatent la hausse vertigineuse des actes de pédophilie. Ces dernières semaines, la presse a relaté deux cas qui ont défrayé la chronique, surtout sur les réseaux sociaux. Un dans le Mbadjini et un autre dans le Hamanvu. Deux régions distinctes, pourtant le même crime et les mêmes profils tant pour les accusés que pour les victimes. Deux jeunes fillettes de 10 et 12 violées par des hommes qui pourraient être leur père et grand-père. Pire encore.

Parmi les personnes incriminées, il y a des maîtres d’école coranique. Autre point commun, ces « illustres » personnages ont tout essayé pour se soustraire à la justice. Il faut dire qu’être entendu ou comparaître au tribunal pour viol n’avait pas l’air d’effrayer beaucoup de monde. Une formalité, ou juste un mauvais moment à feindre la contrition, si l’arrogance ne l’emporte pas. Sachant que quelle que soit la sentence prononcée, Paris, Mayotte ou encore Moroni serait la nouvelle domiciliation des condamnés dans la majorité des cas. Une situation qui ne peut plus continuer ainsi.

La chaîne de l’appareil judiciaire semble amorcer un changement de cap. La culture de l’insensibilité et de l’indifférence laisse lentement mais sûrement la place à l’application simple des procédures, à l’équité et à la fermeté. L’incarcération du « fundi » présumé violeur, hier, « intouchable » en est la preuve. Pourvu que ça dure et ne soit pas un feu de paille.

Idjabou BAKARI

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