COMORES, ETHIOPIAN AIRLAINES ET LE RIDICULE DES GRANDS…

Par Said Yassine

Des évènements, les comoriens en ont besoin. Des très bons évènements comme celui-là. Ici on parle de la venue de la compagnie Éthiopian Airlines sur le sol comorien. Un outil nécessaire pour les Comores, en tout cas pour les comoriens et amis des Comores. En 2015, plus de 70 000 comoriens ont voyagé pour les Comores, depuis la France et en grand nombre des allers-retours. Donc multiplier les vols est une très bonne chose. 

Le 2 novembre 2016, lors du vol inaugural, la communication du gouvernement, a délavé le ciel et la terre comoriens par des propagandes envahissants. C’est dans le but de faire de la signature un des plus grands évènements que le pays n’a jamais connu. Moyen de mettre un peu de couleur à ce début de quinquennat qui est marqué par des revers pas surprenants. Certains échecs, comme celui du voyage du président Azali à Paris, la rupture du contrat de cinq milliards sur l’énergie, par la vice-présidence en charge de l’économie…, le désaveu du chef de l’Etat par la Cour constitutionnelle dont le rejet du décret présidentiel portant dissolution de la commission de lutte contre la corruption, que sais-je encore.  Ce 2 novembre, a été transformée en date d’évènement national pour ne pas dire de fête nationale. Donc toute la population a été priée à fêter et même des invitations ont été envoyées… par le Vice-président en charge de transport. Est-ce que c’est la première fois qu’une signature de cette nature, se fait entre les Comores et des compagnies étrangères ?  

« Juste une signature »

Heureusement ce n’est pas tout le monde qui est burlesque au pays de tout est possible. Des nombreux comoriens ont compris ce comble de souffle… et qui va tirer profits. Comment donc une signature, chose qui devrait se limiter entre sous les barbes d’un simple secrétaire d’Etat et les griffes de la direction de la compagnie, est rendue affaire populaire comme si c’est la première compagnie qui va desservir le pays ? Un comportement qui a bien éclairé aux responsables de la compagnie Éthiopian Airlines que voilà, ce peuple, est facile à fasciner. Donc, bonjour dégâts dans l’aéroport « d’Addis-Abeba ». Tout comme les traitements réservés aux comoriens, lors d’une escale à Tana, à Sana, à Nairobi… et à autres. Personne n’a ni lu ni entendu, parler des bons traitements, des bonnes conditions par les agents aéroportuaires aux voyageurs lors d’une escale à Addis-Abeba. Les voyageurs comoriens, cesseront d’être traités comme des fumiers ? L’Etat a bien pensé à cela ou la pompe uniquement ? Et à quand pour une compagnie comorienne ?

« Des compagnies sur le sol comorien »

Mais en réalité, qu’est-ce qui est difficile dans un pays qui ne cesse de gaspiller des milliards dans d’autres domaines moins utiles, et dont les autorités, transvasent le    fonds dans leurs comptes personnels, de se procurer une compagnie ? Et si l’on prend l’ exemple d’Air Sénégal, qui est parrainé par Maroc-Air royal, Yemenia Airways par l’Arabie Saoudite.

Il y a plus de six vols hebdomadaires assurés directement ou indirectement par trois compagnies aériennes: Air Australe : Paris / Saint Denis Ile de la Réunion-Moroni. Kenya Airways : Paris / Amsterdam-Nairobi-Moroni. Yémenia Airways : Paris / Sanaa-Moroni. Des compagnies parrainées par d’autres compagnies d’autres pays. Éthiopian Airlines s’ajoute dans la liste. Pour certaines autorités, avoir une compagnie aérienne comorienne, « ngedjo hufa sankule ». Une position figée, par les commissions tirées de certaines compagnies comme dans certains cas.

En vérité l’arrivée d’Éthiopien Airlines sur le sol comorien, a quoi d’extraordinaire ? Émirat, Yémenia Airways, Kenya Airways, Air Madagascar… ont fait leurs entrées aux Comores, sans tambour ni trompette. En toute légalité, les ministères de transport s’occupaient des griffes sans affoler personne ni envahir les consciences des citoyens. Mais ça, c’est avant. Cette fois-ci la signature entre le ministère de transports et une compagnie étrangère doit être version CRC. Mobiliser un gouvernement complet, une tonne des notables, plusieurs centaines de directeurs des services, envahir l’Aéroport Prince Said Ibrahim… juste pour un vol inaugural d’une compagnie étrangère et non nationale ? Ah, il faut le faire.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

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