INTERVIEW DE MR ALI MOUSTOIFA, RESPONSABLE DES RECRUTEMENT ET PORTE-PAROLE DU PARTI RADHI EN FRANCE

Il y a quelque temps une guerre intestinale est livrée au sein du parti RADHI. La sortie médiatique d'Abdou Soefo, militant de ce parti, est jugée très nocive chez le parti. A cet effet, COMORESplus s'est entretenu avec le responsable des recrutement et porte-parole de RADHI-France, Mr Ali Moustoifa.

COMORESplus : Ali Moustoifa, vous êtes le Responsable de recrutement et porte parole de la fédération RADHI France. Ces derniers jours, le RADHI, plonge dans un tourbillon, qui laisse les langues se délier. D’où provient ce climat ?

Ali Moustoifa : Tout d’abord le RADHI est un parti démocratique. Toutes les options sont permises mais en respectant les statuts. Ce climat dans lequel certains ne veulent pas respecter les règles établies ensemble se retrouver malheureusement dans tous les partis, même si actuellement on ne voit que RADHI ça dépasse. Dans RADHI tout est arrivé à cause de deux responsables sur quinze du bureau National. Sans aucune concertation, ils ont opté pour une autre vision que celle des militants, notamment tourner le dos à la coalition avec laquelle on a été ensemble aux dernières élections présidentielles et des gouverneurs.

CP : Le parti RADHI venait d'être retenu parmi les six partis de la nouvelle architecture politique du pays. Peu de temps après, des courants divergents émergent dans votre formation, entre Soefou et Msadie, le bateau Radhi tangue. Une pétition demande même une exclusion de certains membres. Êtes-vous à la hauteur de cette nouvelle donne ?

A.M : Vous savez que le RADHI n’est pas la chose d’une personne ou une pognée des gens. C’est un parti politique qui malgré son jeune âge, a pu sortir la tête de l’eau pour figurer parmi les six retenus. Et cela est du aux efforts des militants dont je fais partie. Alors cette pétition marque notre colère face aux manœuvres qui visent à faire disparaître notre parti. Il n’y a pas de cacheries : en tant que militants, nous avons demandé à Abdou Soefo et ses amis de respecter notre parti et les militants et d’arrêter d’aller nous salir dans les médias nationaux.

CP : Les dires sont nombreux et divers, et selon certains, le leader du parti, Houmed Msaidié, veut confisquer le pouvoir du parti et ne voit que lui à la cime, de sorte que des colères de certains ténors soient nées, confirmez-vous cette thèse ?

A.M : C’est de la spéculation, j’étais récemment aux Comores et j’ai eu à assister à des réunions et je n’ai pas noté la moindre dictature de Houmed Msaidié. Au contraire, c’est parce qu’il ne veut pas prendre de décision autoritaire que Soefo et Sagaf continuent à aller l’insulter dans les médias. Et d’ailleurs s’il était ainsi, il se serait porté candidat aux dernières élections présidentielles, mais il a accepté d’écouter la décision du Bureau National et notamment l’avis du même Sagaf qui avait déclaré dans Alwatwan que nous devions rester dans la coalition avec l’UPDC de Mamadou. Le même vient aujourd’hui nous dire qu’il faut rejoindre Azali.

CP : Soefo, dans une interview accordée à Alwtwan-TV, disait qu’il voulait lors des campagnes électorales soutenir Azali car, ils ont quelques orientations communes, mais par la majorité, il s’est plié à l’idée de rester chez Mamadou. Que peut-on dire de Soefo au moment, où son parti avait un candidat contre Azali ?

A.M : Je ne peux pas émettre le moindre doute sur l’engagement de Soefo lors des dernières élections présidentielles. Certes il avait voulu qu’on se range derrière Azali et il est même venu essayer de convaincre la fédération France, mais une large majorité dans le parti a décliné sa proposition. Mais, on se rappelle aussi qu’il a refusé une candidature interne au parti (celle de Msaidié) et a préféré qu’on reste dans la coalition avec l’UPDC de Mamadou, à défaut d’aller rejoindre Azali.

CP : Parmi les cadres du parti, on voit Sagaf et Soefo mouvoir vers le pouvoir, et le reste, Ali Abdallah, Kamar ezamane... cautionnent-ils ce tourbillon ? Si oui, ils se placent de quel coté ? Sinon pourquoi ?

A.M : Le Radhi encore une fois est un parti qui appartient à des militants, le prochain Congrès est décisif. Tous vont se prononcer.

CP : « …la sortie de notre parti de l’opposition et le soutien au gouvernement du président Azali Assoumani, pour disent-ils, pouvoir participer au prochain gouvernement. Nous, cadres et militants du parti RADHI déplorons une telle attitude… » Par ce passage, du communiqué de RADHI, rejetez-vous l'idée de faire partie à un éventuel gouvernement ou pensez-vous que le pouvoir peut s’en passer de votre leader ?

A.M : Comme l’a dit Houmed Msaidie, secrétaire général du parti, la question d’aller chez Azali n’est pas posée. Et jusqu’au moment où je vous parle, il n’y a eu aucune main tendue. Si Azali nous fait la proposition, elle sera examinée par les militants car nous sommes un parti de gouvernement et que nous avons les cadres qu’il faut.

CP : Dans ce même communiqué publié par un grand nombre des cadres du parti, ceci "Notre parti et indivisible", Donc peut-on dire que le renvoi de Sagaf et Soefo est une exclusion et non une division ?

A.M : Ecoutez, personne ne veut exclure personne, mais quand deux responsables déclarent que l’un est président du parti alors qu’il y a un président légitime, l’autre secrétaire général alors qu’il y a un secrétaire légitime et qu’ils ont formé un Bureau alors qu’il y a un Bureau National, cela se traduit par une volonté de déstabiliser le parti. Et justement la pétition des militants visait à empêcher cette déstabilisation.

CP : Enfin, pensez vous que c'est une bonne nouvelle à la démocratie et au pays que de réduire le paysage à 6 formations ?

A.M : C’est une très bonne nouvelle car le pays n’a pas les épaules larges pour supporter des dizaines de partis. Je voudrais juste rendre hommage aux militants et militantes de RADHI qui se sont mobilisés pendant les législatives et les municipales pour nous permettre de figurer parmi les six partis, malgré le plus jeune âge de notre formation politique.

CP : Votre dernier mot entant que militant du parti Radhi et membre du bureau fédéral ?

A.M : Je remercie ceux et celles qui se battent pour l'unité du parti. Que les divergences continuent dans le parti car cela relève du jeu démocratique, sans pour autant sacrifier un parti qui a sa place grâce aux efforts de tous.

CP : Ali Moustoifa, merci.

A.M : C’est à moi de vous remercier.

Propos reccueillis par

Said Yassine et Nourdine Mbae

 

Retour à l'accueil