Il y a presque vingt ans depuis que Mr Said Larif s’est lancé dans la politique comorienne, donc devenu leader du parti qu’il a crée lui même. Mais ce qui parait aussi bizarre, c’est la jeunesse indécise. Cet homme de droit est tous sauf politique. Pour cet art, il faut de la constance, de la vigilance et de la maitrise du terrain sur lequel on roule... Plusieurs fois candidat malheureux aux présidentielles et aux élections de gouverneurs, l’homme commence à se lasser de mener un combat sans fruits siens. Ceci n’est d’ailleurs pas une nouveauté. Par contre l’indécision et les déroutes sont des caractéristiques de l’autorité politique comorienne.

Pendant les présidentielles de 2006, le leader du parti Ridja, a soutenu corps et âme, Ahmed Andallah Sambi et après l’élection de ce dernier, quelques temps de suite, il lui devient sa bête noire. Et même il s'est excusé chez les comoriens d’avoir appelé à voter pour lui. Opposition raboteux au président Sambi même si des navettes entre l'île de la Réunion et les Comores étaient une obligation chez le tout jeune leader politique de l’époque. Ensuite, en 2015, Mr Said Larif voyait des froufrous des étoiles du pouvoir briller sur la tête du Rais Sambi. Celui qu’il a qualifié de démolisseur du pays d’hier et dont il dispose de Photo dans laquelle sa maison à Dubaï. « La nécessité fait monter le singe sur l’arbre épineux », disait un sage africain. Ce qui fait que le 16 Mars 2015, à Paris, l’enfant de Mbadjini parlait avec tous ses tripes et ses veines quant aux louanges à Ahmed Abdallah Sambi ; Présidentiable parfait, qui devait remporter les présidentielles de 2016. Donc un tout contre le régime de Mamadou et Ikililou. Cela a valu le soutien du Maitre avec toute énergie à Sambi, seul opposant au régime en place du moment. C’est aussi ce qui expliquait que Said Larif avait une dent contre ce pouvoir. Mais ça c’était avant.

"Une veste réversible"

Le ciel n’a pas tardé à ses délaver. Quelques mois de suite, la stratégie s’appliquait autrement. Larif se présente candidat au présidentielles, à juste milieu. Candidat malheureux, il a donné le dos à l’opposition pour une respiration. C’est ainsi que l’alliance avec le candidat du pouvoir, admis au deuxième tour, est née. N’est-ce pas dans cet ensemble où émanaient les médisances, les attaques et même la sortie du banderole Ndrimu… pour déstabiliser le candidat Azali ? Oui candidat pestiféré… Azali, le corrupteur, celui qui voulait l'acheter avec des billets de banque. Tout ça, selon Said Larif, il y a moins d'un an. Mais en vérité quelle est la vision de cet homme surdoué en politique étincelante ? Il y a quelques mois, la famine a chassé les loups du bois. L’émergence est devenue l’excuse totale de ceux qui veulent se repentir.

Larif, en a marre d’une opposition éternelle. Un désarroi qui s’inscrit sur la planche de l’impossibilité. Avoir le pouvoir, est une impossibilité indéniable. Et voilà, le manoir Azali est l’ultime chance pour arriver à bon port avant qu’on soit septuagénaire. Ces heures-ci le leader du parti Ridja devient plus que conciliant, et voilà l’ange Azali vient sauver tout l’archipel. Le ndrimu devient orange. Au repos Larif occupe la place des communicants et des troubadours du pouvoir en place. Et même ceux payés pour les médias ne lui arrivent du bout de doigt. Si fort que Dafine Mmidjindze, l’art d’un très bon troubadour se dévoile. L’avocat, bonifie son métier, donc défenseur de l’homme dont il a amoché la personnalité hier. Y’ aura-t-il un trou pour l’autre rive ? Seul Azali qui sait.

"Sambi et son indignation légitime"

Trop désireux du pouvoir, et avec l’envie d’occuper un poste ministériel dans le pouvoir en place dont le chef est celui qu’il a traité de séparatiste, cet homme de droit risque de commettre l’irréparable de sa carrière. Accuser Sambi de comploteur de la manifestation du vendredi 10 juin2017, contre la décision dictatoriale d’Azali… de rompre les relations avec le Qatar ne rime pas avec un homme de droit. Quand on prétend être un homme de droit, on évite les soupçons. Said Larif qui voudrait que les Comoriens se comportent en majorité moutonnière, selon ses déclarations veut que tout le monde dise oui à la décision dictatoriale du président Azali. Dire qu'en politique on se soumet ou on se tait, on reste au pouvoir ou on le quitte, Said Larif est loin d'être donneur de leçon. Et là, il est dans quelle position ? Homme du pouvoir ou membre de l'opposition ? Si l’intervention du président Sambi dans les réseaux sociaux lui, valent ces accusations, ce dernier a agit dignement en triple casquette et en toute légitimité. Il a agi en tant qu’autorité politique comorienne, en tant qu’ancien président et un des artisans des accords avec le Qatar et enfin, en tant que un citoyen comorien normal. Mais en réalité avec quel pied Said Larif dance ? Etre indécis ne rime pas avec un leadership. Bravo à Sambi, bravo aux manifestants de Moroni contre le despotisme du président Azali, agissant au mépris de son peuple.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

 

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