SAID YASSINE Said Ahmed

Ici s’enseigne l’histoire et les mythes. Et l’histoire, c’est du vécu, les mythes peuvent être aussi les entendus. Deux éléments fertiles pour le savoir et la culture. De même, l’histoire peut être écrite, dite, transmise comme l’on veut mais elle ne s’évade jamais. L’histoire respecte ses limites. Une science qui ne se vole, arrogante et stable. Sinon une science qui peut semer de crises et causer des vertiges. C’est bien le cas actuel dans la région de Bambao. Ces derniers temps, la région pluviale, bercée par les Hamadi, traverse une crise bouleversante, dont un conflit des mœurs. N’y a-t-il responsable ni coupable que les « hommes pressés », autrement dit la notabilité de ce cercle. Ironie du sort car ces médiateurs sont les mêmes semeurs des discordes. Ils entreprennent l’apocalypse.

« Paroles des anciens » 

Selon l’histoire, donc les témoignages des anciens, la région de Bambao, se composait en vingt localités dont dix au Nord, et dix au Sud. Des siècles après, cinq localités sont aussi nées au Sud, et cela a fait que la région comptabilisait vingt et cinq localités. A l’heure actuelle, huit de ces localités n’existent plus et d’autres changent des noms et des régions. On n’en dira beaucoup plus, les temps qui viennent. Comme Hindrwa mdrini, et Mwazini qui se sont transvasées de région en région, changeant des noms, mais localités toujours existantes. Sinon depuis que le Bambao est un territoire vivant, c’est donc depuis le règne du Beja Ngoma Mrahafu, premier bedja de ce pays de Bambao et dont certains de nos historiens veulent supprimer le nom, l’histoire a attribué à Ikoni le titre de chef lieu de Bambao ya Inkwaba. Témoins de cette époque mouvementée, les Hamadi de la cité dont aucune famille n’est dépourvue.

Selon l’histoire, des guerres se furent livrées entre la région de Bambao et d’autres régions. De ces guerres, certaines sont perdues comme d’autres sont remportées. En ce moment, des bavures politiques, martyrisent le Bambao comme certaines régions, et martyrisent Ikoni comme certaines villes. Une partie de la notabilité de Bambao en profite pour semer la zizanie dans son manoir. Cette institution parmi d’autres veut mettre du feu dans son toit.  Dresser les deux grands territoires de la région, l’un contre l’autre pour cultiver la haine, en faisant fuir la valeur traditionnelle de cette région. Graine du remord.  

« Rappel »

L’histoire a fait de ces villes, valeureuses et glorieuses. Et leur prestige qui est un apanage. Est-ce que nos notables ont compris pourquoi le palais royal Kapviri-djewe se porte encore témoin de l’histoire ? Ces pères et ces grands frères nôtres, ces hommes pressés, « notables » en tout cas, doivent consulter l’histoire, et chercher d’où viennent, Soudjauma Inkwaba, Mwinyi Mambao wa Djumwamba, Mwinyi Mdji wa Djumwamba, Djumwamba nguzo, Mwinyi Mkuu, Said Bakari Mwinyi Mkuu, Said Ali bin sultwan… Certains furent Ntibets et siégeaient à d’autres palais que le Kapviri-djewe Ikoni… Ces « hommes pressés », devraient aussi se renseigner d’où vient Ntibet Mbamba wa Madi Mbamba… Et les guerriers défenseurs de la patrie de Bambao, n’ont-ils pas de commun avec le maintient d’Ikoni comme capitale de Bambao et de la Grande-Comore ?

Le plus atterrant est l’insuffisance totale des ces « hommes pressés », nos notables, quant à l’histoire de la région de Bambao. Comment peut-on effacer une particularité née de l’histoire, œuvre des aïeux, aussi d’une des villes qui ont façonné l’histoire des régions et d’une île ? Ce privilège ikonien n’est pas une tombée du ciel. Toutes les choses ont des limites. Comme la patience a des limites, la haine doit en avoir aussi pour éviter le cataclysme. Cette haine gratuite, couverte d’une démarche de dépréciation, n’est pas conforme à une région garnie d’une mémoire… et des notables qui se veulent détenteurs d’un pouvoir féodal.

« Revenons sur le « Mila ».

Parlons de zifaya. « Yenya rume kedoka inya rumwa ». L’histoire nous a enseigné comme elle nous enseigne que la deuxième position de Mapvinguni dans le Bambao n’est pas un Mythe. Elle vient de la bravoure « de Mfoma dahwa djini ya Mabedja ». Nos notables pressés doivent aussi se renseigner sur l’histoire de « Mna Nkasa misi ». Une histoire qui lie Ikoni, Mde et Mkazi. Laissons de coté les mythes de la femme mavingunienne qui s’est battue contre des hommes. Leur brave au nom de Matruvu… doit sortir de l’oubli. Alors en cas d’empêchement du premier, n’est-ce pas le second qui succède ?

En tout cas les âmes conscientes, prennent cette offre à Moroni comme insulte à notre capitale de l’Archipel, proférée par ces « hommes pressés de Bambao. » Ces hommes n’ont-ils pas compris que heurter Moroni dans une course régionale, moment où elle se repose sur l’estrade nationale, est une avanie ? Les agissements de ces hommes pressés, ont fait que les comoriens, témoignent leur facétie. Là se dessinent les cœurs serrés à cause de la réconciliation de la ville d’Ikoni qui s’était déchirée pendant plus de cinq ans. Une place vacante, qui a permis à certains excusables de jouer dans la cours des grands. Passons…

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