SAADIA. A

 

On marche sur la tête. Et l’argent, sur cette terre prétendue musulmane sunnite vaut mieux que des vies humaines.

C’est le constat qu’on peut faire, après la victoire par KO du lobby des “wanu ndo wana”.

Depuis quelques mois, un bras de fer, d’abord, tendre et amical, opposait deux pharmacies, une située rue de la corniche et l’autre à Itsandra à l’inspection générale de la Santé. En cause, un non respect des conditions et procédures d’ouverture et de fonctionnement d’une pharmacie. Les mêmes règles auxquelles sont soumises toutes les pharmacies. Des conditions qui ont motivé la fermeture de certaines officines en infraction.

Oui, mais des officines dont les malheureux propriétaires n’avaient pas les bras assez longs, pas assez influents, pas assez “wana hatru” pour mobiliser tous ceux qui comptent. Ce qui est loin d'être le cas des deux pharmacies concernées. Une délégation d'Itsandra Mdjini, deux trois hautes personnalités de Moroni ont eu raison des multiples fermetures administratives de ces enseignes. Elles ont même réussi à obtenir une décision de justice inique qui oblige le Ministère à ordonner l’ouverture de ces pharmacies et le condamne à une provision de 200 000 f par jour non ouvré.

 

Le tribunal motive sa décision par la nécessité d'écouler des médicaments qui expireraient dans six mois. Et quand le rouleau compresseur de l'appareil d’Etat se mobilise pour préserver les intérêts de certains particuliers, et pas n'importe lesquels d’ailleurs, “ndawala wa sindiha le gari”, les procédures sont mises à l’écart. Les règles sont faites pour être respectées par les autres; le peuple, oui mais d'en bas.

Tant pis, si des vies en dépendent.

 

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