Par Abdou Radjab

 

Le comité d’organisation des jeux des îles a annoncé le samedi 27 juillet l’attribution de la 11ème édition des JIOI de 2023 aux îles Maldives. Une douche froide aux officiels comoriens qui avaient ficelé un dossier fugace comme feu de paille. Malgré les chantages du ministre comorien du sport, menaçant de retirer le pays des jeux prochains, le Cij a respecté la procédure et a donné les jeux à ceux qui avaient sérieusement travaillé sur le dossier. Bravo aux Maldives. Feu de paille, le ministre comorien, a rangé ses coups de poing américains dans son placard. L’idéal, pour dissiper toutes formes de discrimination chantée ici et là sur cette attribution, c’est de faire un point sur quelques éléments essentiels et indispensables pour l’organisation d’un tel événement. Gozibi de la part du Cij aux comoriens ou ces derniers méritent bien cette raclée.

Azali disait, en marge de sa visite à l’île Maurice : « les JIOI 2023 seront l’opportunité pour nous de faire découvrir à nos voisins de l’océan indien, la beauté de nos paysages et l’accueil chaleureux des comoriens… ». Un semblant de motivation. En réalité il savait pertinemment que ces événements ne se gagnent pas aux jeux des mots mais à la réalité du terrain. Misant sur la beauté de nos paysages et la qualité d’accueil simplement, il sait bien aussi qu’avec ça nous ne ferons pas le poids face aux autres îles. Une beauté de paysage sans assainissement, ni traitement des déchets, c’est une autre face ilienne qu’il veut monter au monde. Organiser des jeux de ce niveau, plusieurs facteurs sont à prendre en compte. On va analyser dix points incontournables pour vous montrer que le pays n’est pas encore prêt d’accueillir un tel événement et le chemin semble long, sans efforts des responsables.

1 – Infrastructures sportives

Pour les 14 disciplines des jeux, il faudrait au minimum 16 sites implantés dans différentes régions des 3 iles. Seul le stade de Maluzini serait prêt. En 3 ans, il est impossible de construire des stades, des gymnases etc… Les foyers et bangwe dans les midji-ndze auraient permis d’accueillir quelques compétitions comme tennis de tables, boxe…, donc alléger les chantiers envisagés, hélas sont configurer pour les diners et twarab des samedillah uniquement. Etant donné que le 1/3 des infrastructures n’est pas prête, ce point est irrecevable.

2 – Hébergement

2000 athlètes, des milliers de supporters, des centaines d’encadrant…en somme, du monde qu’il faut héberger. Les hôtels existants n’ont pas la capacité suffisante. En attendant la fin des travaux du Galawa, prévu horizon hoho, les comoriens pouvaient accueillir les wadjeni chez eux. Un point que le comité n’était pas sensible. Donc le prix de la générosité ilienne. Et même les plats ils vont partager ensemble… Il est à noter que les travaux du Galawa ont « buté » en octobre 2018.

3 – La restauration

L’absence de laboratoire d’analyses et contrôles des produits alimentaires dans les îles peut inquiéter plus d’un. La propreté de nos marchés, le manque d’hygiène sur les étales ne donnent pas de points sur notre gastronomie et le système de restauration en général. Seule Mma Mkolo qui serait la plus heureuse…

4 – Les services médicaux

Les hôpitaux des Comores sont malades, pas de secret là-dessus. Ce ne sont pas les immeubles qui font défaut, mais la qualité et la disponibilité des soins. A moins que, chaque pays vienne avec un hélicoptère pour évacuer rapidement les leurs en cas de bobo. Et des canadairs pour ravitailler l’eau.

5 – Les communications

Malgré que les Comores soient parmi les premiers à avoir la fibre optique, la communication en dehors de la capitale est aléatoire. Ye mdru umtsahao katsina rezo.

6 – La mobilité

Etant donné que les kwasa-kwasa sont des embarcations non autorisées officiellement, les déplacements des supporters voire même des joueurs d’île en île seront très compliqués…Le transport aérien reste quand même très cher et limité. Les embouteillages monstres de la capitale et des routes impraticables vers les régions ne donnent pas de points favorables au dossier. Même si la route qui mène de Hahaya à Mitsamihuli, reste un luxe…

7 – Accessibilité des personnes à mobilité réduite

Ça c’est trop demander. Pas des habitués comme nos braves, Mshawasha et Hamada…

8 – La justice

Une justice corrompue n’attire jamais les bonnes choses. Sinon, problèmes de cheville encore.

9 – Centres de formation

Les champions de 2023 devaient être opérationnels maintenant. L’absence de centre de formation d’athlètes au pays, ne rend pas sérieux les paroles des gouvernants. Les champions doivent être soutenus, reconnus et encouragés par le gouvernement. Ce n’est pas à deux semaines des compétitions qu’on choisit les athlètes en fonction des humeurs…

10 – La sécurité

Même si Bellou affirmait que la sécurité aux Comores est la meilleure dans la région, nos voisins ne le croient pas. Notre pays entame un virage autoritaire qui ne laisse indifférent le monde entier. Les tortures, les arrestations arbitraires, les attentats imaginaires, les censures de certaines publications, les interdictions à manifester même pacifiquement…entachent ce dossier. Et les contestations de la communauté comorienne à l’étranger témoignent l’oppression de l’intérieur.

 

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