Vu le climat actuel qui laisse présager aux Comores, il est temps que nos jeunes magistrats, surtout ceux qui se prétendent politiciens ou veulent le devenir, se mettent s’interrogent sur leur foi en justice. Il est vrai que notre pays n’a jamais de justice sérieuse. D’ailleurs c’est sur quoi certains font des factums, mais au moins une justice existante. Depuis que les Comores sont Etat, jamais ce pays n’a connu autant de morts, de blessés, de mystères, de scènes macabres, d’arrestations arbitraires et d’emprisonnements déréglés. La naissance du régime dictatorial du colonel Azali, rend les Comores en cité sans Etat, dresse les comoriens, les uns contre les autres… et cultive la haine entre le peuple.

Elu en Mai 2016, six mois après, le colonel Azali plonge les Comores dans un climat odieux qui est loin de connaitre une fin. Des tués par balles, des découvertes sépulcrales, des agressions, des houspilles… œuvres du pouvoir en place. Et si l’on parle des vols, des viols, des détournements des derniers publics… en tout cas des effets immoraux en cascade ? Et si nos jeunes magistrats se mettent à réfléchir sur cette nocivité qui cause une détérioration de la société à leurs regards impuissants ? Et pourtant, leurs voix auraient fait un poids face à ces malfaisances…

Mais comment Oubeidillah Mchangama ne serait pas arrêté iniquement ? Normal dans un pays où l’intellectualité, le savoir et le mérite cèdent à la famine, et se transforment à la servitude. Nos jeunes magistrats comme nous tous, dans l’histoire, sont témoins de la mort des innocents tels que commandant Fayçal Abdoussalam, Salim Nassor et major Nasser alias Moutu… Quels que soient l’attribution que les témoins réglés par la machine du pouvoir leur font, ces hommes qui ont servi le pays, le pouvoir et son président, méritent le minimum de respects par ces entités… ne serait ce qu’une enquête fantaisiste. La Mort de Hamada Gazon, celle des trois soi-disant rebelles de Mutsa et tant d’autres illustrent.

« Le droit d’opprimer »

Ces drames qui se rajoutent des séquestrations injustes de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, d’Idi Boina, du gouverneur Salami, de Saleh Assoumani et tant d’autres, atteignent à leur apogée. Les mères de familles de plus de soixante ans, malmenées, martyrisées et transportées bassement à la brigade par les forces du pouvoir en place, est un acte avilissant à ce régime despotique. Leur seul péché est de dénoncer la dictature et sa machine à nuire. Demander liberté, justice et enseignement pour tous. Mais où sont nos juristes quand le jeune reporter Oubeidillah Mchangama, est captivé illégalement, parce qu’il couvrait la marche pacifique des femmes comoriennes du 30/11/2019 à Moroni ? Arrêté sans motifs, il a fallu trois jours pour que le pouvoir arrive à fabriquer des raisons pour l’incriminer. Tout cela dans l’indifférence des jeunes magistrats, qui ne jurent que par leur savoir juridique.

Et au niveau du pouvoir l’ironie est en toute visibilité. Bâtir un Etat sans justice, ce n’est qu’une facétie. Confier un ministère de la justice à un magistrat qui ignore la loi, c’est une peine perdue. Ce pouvoir veut donc construire un pays sans justice ni enseignement ni même son peuple. Seulement un petit clan a le droit d’exister. Le mépris au peuple par ce régime est aussi renforcé par le silence et l’aliénation des hommes et femmes au col blancs parmi les jeunes magistrats abonnés au silence. Le cas d’Abou Achirafi, candidat du régime en place, Djounaid Mohamed, Secrétaire d’Etat… ces deux icônes du mal, suffisent pour illustrer le mépris et la foutaise de la tyrannie et ses charmants aux comoriens.

Said Yassine Said Ahmed

COMORESplus

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