Par Said Yassine Said Ahmed

Le bouleversement d’un pays ne commence pas par les half-tracks ni les cannons. La déstabilisation peut commencer par un laxisme, une irrévérence à une situation, une inattention... Et c’est là où les petites pluies gâtent les grands chemins. Ceux qui ont appris l’histoire nous diront les causes immédiates des déchirures de plusieurs populations et pays... Alors nous devons être précautionneux dans notre entourage. L’histoire de Mbambani ne doit pas nous paraitre comme amusement, c’est une histoire des vies. Et dommage car sous la toile, elle parait en vogue, puis c’est tout chez certains. Cette  affaire de pédophilie doit préoccuper les esprits comme fléau… pour sauver les enfants et les localités. Cette justice de soi-même à Mbambani, qui est aussi une injustice car punir la victime et gracier le coupable présumé, est la conséquence du manque de justice du Palais et du livre. « La femme peut revenir chez elle, mais son mari doit rester un peu à l’écart… pour leur protection », disait un notable de Mbambani. Un des malheurs d’un couple, la séparation. « Cette affaire devrait être réglée sans tambour ni trompette », disait un autre notable. Oui les linges crasseux se lavent en famille, mais s’ils ne disposent pas du poison contagieux.

« Chassés parce qu’ils ont raison »

C’est bien ce moment que la notabilité de Ngazidja doit forcir ses muscles donc une occasion à se rendre utile. Une décision des notables de Mbambani est prise, donc une famille est chassée de son village où ses biens germent. Donc madame Amani, son mari et les enfants du couple sont contraints de quitter Mbamba.  Cette sage-femme qui a dénoncé un sadisme qui pousserait dans la localité et dont son enfant est victime, est traitée de sycophante. Cet évènement n’est pas à l’insu des notables de Ngazidja. Ces notables comptent sur la présence de Mze Bacari Massimia et Mze Mouridi, deux notables les plus médiatisés de Mbambani de ces derniers temps… mais uniquement quand ils veulent faire le plein des places publiques, renforcer des factions, et/ou le plein des soutiens ou de rejet d’un pouvoir. Et ils aujourd’hui les défalquent. Si les notables de Hambu abonnent sur les bancs des aphasiques au sujet du sort du village de Mze Bacari Massimia et Mze Mouridi…  la Hinya matsapirusa doit jouer son rôle sur la Hambu, au respect des règles de la tradition qu’ils ont ratées, il y a quelques temps en plus mais rattrapables. Que cette affaire ne soit pas jugée avec sa première impression comme affaire banale.

« Un enfant abusé, c’est pire qu’un président hué »

La notabilité, c’est une institution. Ce pouvoir rappelle le passé, marche sur les ornières des aïeux, et veille sur le respect des valeurs et de la tradition. Une garantie pour le bien être des citoyens. Donc quand le délit s’invite, les notables prescrivent une sanction. Et les notables Mbambani, ont marché sur les mœurs, les valeurs culturelles. L’acte qu’ils ont commis a heurté une grande partie des iliens. La violation est là « daho na shiunga kwararaya ». Chasser une femme de son domicile sans péché, est une pire bévue. « La sentence de dix mètres de corvée ne sera pas appliquée, ca sera plutôt cent mètres de routes à faire comme punition infligée à la femmes », disait Mze Mouridi. Donc la notabilité de Ngazidja devrait s’interposer. Une affaire qui devrait préoccuper les notables de la région de Hambu, dans un premier temps. S’introduire à Mbambani pour trouver une solution tout en veillant sur la sécurité de la famille vivant sous l’effroi. Réfléchir sur le mal causant cette situation, dont la pédophilie, les viols sur des mineurs qui seraient repérés  dans un coin de ce village. Un problème aussi grave que les hués que colonel Azali a subis à Mbeni. Ces enfants ; un avenir d’un village, d’une région, d’une nation en sursis.

COMORESplus

Retour à l'accueil