Ne les oublions jamais. Dans sa ville natale, sans histoire ni rien, notre frère Hamada Gazon est affreusement abattu comme un vulgaire lapin. Osons le dire, comme certains osent la fermer. Ses bourreaux ne soufrent de rien. Ils sont bien rassurés, zens dans leurs propres foyers car ils ont en tissage des amitiés à Ikoni. Donc gais comme pinceau. Les larmes de ceux qui ont juré que de leur vivant, le tyran d’Azali et ses auxiliaires ne mettront pas leurs pieds à Ikoni avant que justice ne soit faite… sont séchées. Et ces beaux parleurs du moment demeurent dans un sommeil profond. Ces hommes sont désormais loin de nos estimes.

Hamada Gazon, un jeune garçon affreusement assassiné par les milices du colonel Azali lui-même qui s’est réjouit de cette mort. Oui s’est réjouit car les sacrifices humains donnent de la durée au régime selon le ensorceleur. Une dizaine des blessés aussi sont enregistrés, le 9 /12/2018. Les milices d’Azali les voulaient aussi morts. « Ikoni est abattue, Ikoni est crachée dessus par le tyran colonel Azali, dont H.Gazon sert de sacrifice et Said Ali Chayhane, son fer de lance, pour cramer Bambao. Une dizaine de jeunes sont rendus infirmes le moment même où Hamada Gazon est affreusement assassiné. Mêmes tueurs, même heures, même endroit et mêmes balles…

« Nos ainés ont prêché le néant »

Dans moins d’un mois, on fait deux ans de la mort de Gazon et de la fusillade d’autres jeunes.  Comme les autres se sont donnés le droit de se taire, nous n’allons pas nous priver du droit de parler, de nous exprimer de nous indigner. H.Gazon, sa personne est profanée, sa mémoire est profanée. Les larmes de certains n’étaient qu’un canular. Ils sont où nos ainés ? Ceux sur lesquels des nombreux ikoniens se reposaient comme espoir, comme propulseur de justice pour H.Gazon. Ces ainés qui affirmaient :« Nous attendons le retour d’Azali aux Comores en provenance du Maroc, pour que nous mettions de pression afin que justice pour Hamada Gazon soit examinée ».

Cela fait deux ans… et personne n’entend ni parler de la plainte déposée, ni évocation du nom de Gazon… Certains de nos ainés à Ikoni, ont aussi sacrifié H.Gazon par leur silence, d’autres ont capitulé. Quand on n’est pas sûr d’aller jusqu’au bout d’un combat on évite de s’engager. L’heure n’était pas à faire la figurine ou le moi aussi. Ce que nous comprenons au sujet de ce silence de nos ainés par rapport à l’abandonne de la justice pour Gazon, on ne va pas l’étaler. En tout cas nos frères doivent savoir une chose, Gazon ne mourra plus. Colonel Azali dont le devin lui prescrit des sacrifices humains « fidia za wanadamu », n’est pas dans son fin de tuer.

«  Jeunes d’Ikoni, indignons-nous »

Donc personne ne doit avoir la certitude d’être épargné. Le 09/12/2020, le deuxième anniversaire de l’assassinat de H.Gazon par le pouvoir en place. Ikoni, est muselée, Ikoni est massacrée par les siens… Ikoni est livrée à Azali qui a tué l’enfant perle Hamada Gazon et rendu infirme à vie plusieurs jeunes de cette ville. Mgu namrehemu et Santé à ceux qui sont blessés. On n’oubliera jamais les enfants de la ville d’Ikoni martyrisés… et même si un jour de la fin du monde, justice se fera. Jeunes d’Ikoni, de partout où on se trouve, indignons-nous. Aujourd’hui c’est Gazon, un enfant sans histoire, on ne sait pas demain c’est qui. Ne l’oublions pas et indignons-nous. Justice pour Gazon et les autres jeunes rendus infirmes.

Said Yassine Said Ahmed

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