Comme personne n’est forcé de lire, pas d’obligation de croire non plus. Croire est seulement une question de conscience, de confiance et de conviction. De mettre sa faculté en besogne. Sinon, on n’écrit pas pour plaire, mais parce qu’on se soumet à un devoir. Le devoir d’informer sans influence ni manipulation. A défaut d’avoir des journalistes dignes de ce nom aux Comores en ce moment de besoin, nous sommes nombreux à être obligés de combler ce vide même si nous ne faisons partie de cette catégorie… c’est-à-dire des journalistes. Alors, des nombreux effets pervers passent au sommet de l’Etat comorien sans que le bas peuple le sache. Ce peuple dangereusement concerné car victime potentille. Les Comores prennent le chemin de son éclipse. Le pouvoir en place les dirige là où ce pays ne veut pas. « Une somalisation éventuelle ». Comment un pouvoir peut être stable en déstabilisant le pays ? Comment ces deux là peuvent être stables avec un président instable ? Lorsqu’un pouvoir se culpabilise, il y a que deux voies et il en choisit une. Lâcher le pouvoir ou y rester par la force en prétendant l’éternité. Colonel Azali opte la dernière option. La tyrannie sanglante sur la voie meurtrière. Depuis deux ans 120 mercenaires proviendraient de l’Afrique, dont 90 seraient du Mali et 30 seraient de Darfour au Soudan, seraient à la disposition du colonel Azali. Ces hommes hautement payés que le ministre Chayhane, assureraient la protection du colonel Azali qui a peur de tous même de son ombre. Depuis que 2021 a sonné, l’homme qui se dit avoir défié tout le monde, colonel Azali est envahi par un effroi incommensurable. Cause de quoi, 20 mercenaires d’origine caucasiennes, seraient accueillis sur le sol comorien. En tout, colonel Azali aurait mis à disposition 140 mercenaires étrangers pour sa sécurité. Passons.

« Encore des mercenaires aux Comores ? »

Le comble est que, un comorien normal trouve que seules les crises économique, politique ou sociale qui sont nocives aux Comores. Et se repose là où il est conduit. C’est-à-dire, voir comme soucis : pénurie de lumière, d’eau… alors que la crise est plus meurtrière que conçu car un pays qui risque son inexistence. Envoyer des officiers insoumis à la retraite, et les remplacer par des mercenaires mais aussi plus discrets, est sans doute paranoïaque. Et certains militaires prendraient ces mercenaires pour des coopérants ou des formateurs, selon ce qui est inculqué par leurs suprêmes. Souvent en civile. Alors, pour les juristes du pouvoir, notamment ceux qui résistent un peu les débats sur les réseaux. Quelle loi et dans quelle constitution… qui permet à colonel Azali de mettre des mercenaires à sa disposition ? Mais quel budget pour le salaire de ces hommes, moment où un salaire d’un mercenaire en moyen est plus élevé que celui du ministre Chayhane ou le SGG Idaroussi Hamadi ? Et les hommes et femmes de médias ? Ne profanent-t-ils pas le métier de journalisme ? Ceux qui tiennent calepin et Nagra, ceux qui tiennent plateau et micro, ceux tiennent plume et téléphone… pour diffuser ce que tout le monde sait. Pour diffuser ce que les dignitaires de la tyrannie aiment entendre. Y’ aura-t-il un jour où les Comores connaitront du journalisme d’investigation ? Des journalistes qui oseront dire non, un vrai non qui n’est pas programmé ? Il y a un moment l’ancien chef d’Etat Ahmed Abdallah Sambi avait des libyens dans sa garde, les journalistes ne l’ont pas laissé tranquille. Trop acharnés mais vraiment trop acharnés qu’Abass Mhadjou. Il se disait de partout, il s’écrivait de partout… Et maintenant ? Où est le journalisme d’investigation et de franchise dans ce pays souffrant des mensonges au sommet de l’Etat, des tueries, des dérives autoritaires, de la dictature sanglante, des vols, des viols, en sommes de tous les maux ? Passons.

« Ces religieux « argenteistes » sont amoureux du écoulement du sang »

Colonel Azali et sa brigade, dont tous ces adeptes pratiquent l’argent comme religion. Ils dirigent les Comores vers une crise archère. Sans doute le pouvoir en place veut réviser une histoire de l’Afrique contemporaine. Une histoire dont plusieurs pays africains étaient sujets. C’est bien l’Afrique des guerres ravageuses, comme celles qui opposait la FAN d’Hissène Habré du pouvoir au GUNT de Goukouni Weddey des années 80 au Tchad, Jonas Savimbie à José Edouard dos Santos en Angola, de Denis sassou nguesso à Pascal Lissuba, au Congo Brazzaville,  de Mobutu à Kabila, à la RDC, de Samuel Doé à Charles Taylor au Liberia… des années 90. Et dans toutes ces guerres se trouvaient des mercenaires étrangers. Une tragique fin de siècle, qui a décimé une grande partie du peuple africain. Et colonel Azali et son petit cercle de la brigade de mal, regrettent de ne pas être au pouvoir pendant cette période de mauvais souvenir du continent. Ces temps là, colonel Azali a été soit un officier de l’armée soit étudiant. Il regrette à vie de n’avoir pas été à la commande cette période là, pour entrer dans l’histoire comme les autres connus à cause de la guerre. Il aimerait se trouver dans ce rang pour faire couler du sang, mais le temps ne l’autorisait pas. Maintenant qu’il est au pouvoir avec force, il révise l’histoire et veut cramer les Comores. Trop pieux dans leur religion « argenteiste », Azali et sa brigade, sont prêts à planter le pays dans l’apocalypse inachevé.

Said Yassine Said Ahmed

COMORESplus

 

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