Photo: Blog Mediapart.

Journée mondiale de la presse, c’est bien de la célébrer. Comores aussi. Ce petit archipel de l’océan indien, a célébré la journée mondiale de la presse ce mardi 04 mai 2022 par la voix des journalistes et des « babillards ». Salutaire. La mainmise du syndicat des journalistes dans cette célébration et la prise de devant de sa présidente, Mme Faïza Soulé Youssouf, donnent aussi du sérieux et de l'allure à cette journée. Une bonne marque d’amour au métier. Sinon, il y a du boulot dans le jardin. Des mauvaises herbes doivent être enlevées. Si la presse comorienne connaissait un seul adversaire ; le pouvoir, c’est-à-dire la seule machine qui lui prive de liberté, la lutte aurait été commode. Sachons-le, car un adversaire hors lanière est facilement maitrisable. Et pourtant, il n’en fait pas, si adhésion est de mise. Des nombreux journalistes et babillards adhèrent à la cause rugueuse du pouvoir. Celle de répression. Donc connivence, amitié… contribuent à l’effondrement de la profession. Il n’est absolument pas interdit à un journaliste d’avoir des courants vers lesquels, il se penche. Cependant, cela doit être fait avec les normes, la déontologie et la moralité… exigées. Comme plusieurs pays au monde, aux Comores, le métier de journalisme est pris pour un train de derrière chance, après avoir tout tenté. Des nombreux journalistes de profession, donc de carrière et de formation abandonnent ce métier et se transforment en régisseurs et même en politiques. Passons.

« La chute du journalisme comorien »

Ce dernier est conçu, le seul tremplin vers l’enrichissement express. Mais cela ne les empêche de se hisser en donneur de leçon. Ils s’insèrent dans différents ministères, et différents cabinets au respect du second sens au lieu de celui du cerveau. Cet abandon cause des grands décombres au métier en tout à l’art du journalisme, qui ailleurs est le quatrième pouvoir derrière le pouvoir juridique. Alors aux Comores les professionnels du métier, épaulent les pouvoirs maîtres de la liberticide. Ces derniers temps avec la venue des téléphones portables aux Comores, l’espace médiatique est amoché d’une manière pitoyable. Un phénomène qui est supporté et avalisé par les dieux de la presse comorienne, notamment les anciens. Climat abîmé par une décapitation du métier. Déjà le fait que chacun ose s’appeler « journaliste » parce qu’il dit, parce qu’il écrit, parce qu’il vulgarise les révélations intimes, parce qu’il divulgue les confidences de certains, parce qu’il insulte… parce qu’un public est suspendu à sa petite page facebook liée à son smart phone…, la profession se suicide. Et nous peuple assistons à sa disparition. Un journalisme à sens unique, c’est un journalisme qui assimile régressivement, donc vers sa vulnérabilité. Quand le métier se pratique avec les intestins, le principe et l’évidence s’en vont. Un peu d’étonnement. Parmi ceux qui réclament la liberté d’expression, se trouvent ceux qui ne diffusent que ce que leurs GOUROUS leur dictent, sans même petit geste d’inclinaison. Passons.

« Aux Comores, la secte dans la presse, tue la presse… »

Ici et là, ça chante, ça pleure… En 2019 avant l’encrage total de la tyrannie aux Comores, ce petit archipel était placé 56ème, en 2020 classées 75ème, puis en 2021 perd 9 points et enfin 2022, un petit point est récupéré, donc 83ème Place. Ca c'est la liberté d'expression. Pour cette régression, il ne faut pas chercher loin. Le manque de professionnalisme des uns et le manque de conviction des autres… parmi les techniciens du média comorien et l’oppression de la tyrannie en place, sont un outil pour la démolition de cet art précieux. Comment peut-on comprendre que la force du pouvoir de détruire le métier de journalisme aux Comores est entretenue et assurée directement ou indirectement par des propres journalistes ? Au départ des petits sectes, puis quelques complicités et enfin une officine, mais vraiment une grande machine à détruire avec des exclusions dont ceux qui ne font pas partie des cercles sont victimes. Des proches du pouvoir, visibles ou invisibles, mettent en décrépitude ce métier en tout cas, ce quatrième pouvoir qui devrait avoir son espace sans souffrance. La démission des dieux du journalisme aux Comores à ce métier, rend l’espace améatique en état nature, alors que le dicton dit : « la nature a honneur du vide ». Donc « des babillards » occupent l'espace médiatique et avec des journalistes forment un phénomène de symbiose. Sinon ces derniers temps, la responsabilité est partagée entre des journalistes et la présidence, donc Beit-salam.

Said Yassine Said Ahmed

COMORES

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