Comores : Pour une eau libre et accessible.
03 juin 2009 Les îles Comores doivent sa couleur bleue à son paysage verdoyant et son extraordinaire abondance en eau. Mais derrière cette profusion se cache une autre réalité. C’est que, l’eau douce, indispensable pour une population, n’est pas accessible à tous. Aux Comores, les rivières, la mer ainsi que les nappes phréatiques représentent les sources potentielles d’eau des zones qui ne sont pas irriguées par l’eau douce, déjà évoquée. Par ailleurs, l’animosité de l’homme à la nature, dont le déboisement, la brûlure et la pollution, compromettent ces réserves jusqu’à là, très peu exploitées. Pour une meilleure gestion des ressources et pour un développement socioéconomique raisonnable, une politique concrète d’accès à l’eau est nécessaire. Les projets d’adduction d’eau ne manquent pas mais voir le bout du tunnel reste vain. Oui, le plus dur reste à faire. Dans les pays où l’agriculture occupe une place importante comme le nôtre, l’eau est un grand pas pour sa modernisation. Le développement socioéconomique des îles Comores n’est possible que si la population accède librement et durablement à l’or bleu indispensable dans la vie de tout un chacun. La croissance démographique des Comores, l’urbanisation et surtout la variation du niveau de vie, influencent considérablement la demande de l’eau. Pour augmenter les rendements agricoles afin de répondre à la demande alimentaire qui augmente au jour le jour, l’agriculteur comorien a besoin d’irrigation. La préservation de la biodiversité passera également par une politique de préservation des rivières, des lacs, des marrés et des côtes.
Aujourd’hui le problème se pose sur deux angles différents. L’accès à l’eau douce à usage industriel, permettrait de promouvoir un développement agricole et l’eau potable afin de préserver la santé de la population et le bien être. S’il est vrai que 85% des Comoriens ont accès à un point d’eau, environ 6% seulement peuvent accéder à l’eau potable or les wangazidja ont dit : « Madji ya ulanga karahatsa uso, na ya nkuba kaya mâza walilao ». Ce constat nous permet de comprendre que seules les zones d’influence où se situent des villes principales des Comores ont la chance de boire une eau propre. Quant aux zones rurales, les citernes qui assurent la provision de l’or bleu, fournissent une eau impropre à la consommation. Ce fait est un des plus grands vecteurs potentiels des maladies diarrhéiques et autres qui affectent les îles depuis des décennies.
Enfin, les comoriens de l’autre coté du rideau, veulent aussi vivre dans des conditions acceptables. Ils réclament que leurs situations soient mises sur les tables de discussions. Vu la situation catastrophique actuelle de la seule entreprise d’adduction d’eau des Comores « MAMWE » et l’implication discutable des exécutifs, le chemin de sortir dans ce calvaire est aussi loin et si rocailleux. Il faut juste comprendre que l’eau est indispensable pour le développement de nos îles Comores dans tous les angles...
Abdou Radjabou