Des remparts et des palais royaux qui ont fait la gloire des dynasties Ikoniennes, ne restent plus que ruines et débris qui ne résisteront  pas à l’instabilité des hommes envers leurs histoires. La nature, est astucieuse quand elle enfuie dans son antre, ces décombres dans lesquels les archéologues vont puiser les maillots et leur permettent de construire la chaîne du temps. Mais peut-être, viendrait-il à éviter aux futurs historiens le labeur de leurs prédécesseurs, non pas en faisant comme le contemporain de Noé qui réunissait les témoins matériels du temps moderne dans un site préfabriqué, tout en essayant de sauver le patrimoine physique que l’histoire nous a légué et que les ravages du temps ont épargné.


Ce message est celui que le CNDRS essaie de faire passer lors de leur conférence et exposition. Il suffit d’observer notre comportement individuel et collectif pour comprendre qu’on est à mille lieus de s’apercevoir que ces pans de murs, des pierres envahis par la végétation, s’élevant autour de l’ancien Palais Mkorobwani, l’un des palais de fonction du sultan de Bambao, et du Furteleza, l’une des demeures et comptoir commerciaux des portugais, bâtis au début du XVI s, ne sont que des éléments constructifs d’une histoire et de la personnalité Ikonienne. Un passé qu’on le dit, brassage de populations diverses, relayées sur cette ville côtière.


La richesse culturelle de cette histoire s’exprime également à travers ces places publiques et ses portes dont le style architectural arabe, vieux de huit siècles, préfigurait déjà celui des constructions modernes. Notre passivité à les restaurer est égale à notre inconscience à l’égard de notre histoire et qui ne se perpétuera à travers les générations montantes que s’elle garde encore débout ses repères matériels. Au moment où les autres, se battent pour la prospérité, en conservant grâce à l’ingénieuse invention, dont CD-ROM, leur patrimoine historique et culturel, par contre les Ikoniens, s’amusent à détruire les dernières traces de notre passé, comme si des forces, maléfiques, nous poussent à brouiller les pistes qui mènent à la connaissance de nous même. Ni les quartiers possédant même ces patrimoines, ni la mairie, ni les familles qui sont les gardiens légitimes de ces patrimoines, ne manifestent pas d’intérêt à sauver le peu qui reste.


Quand des pyromanes malgaches, ont incendié le plais de la reine, en 1995, c’est toute la population malgache qui s’est sentie blesser par ce crime. Une telle émotion, est rare à Ikoni, où il ne reste des remparts et palais que débris et ruines. Tout se passe donc comme si l’on se satisfait à vivre dans l’ignorance de nous-mêmes, en brûlant les éléments physiques, culturels et spirituels qui attestent notre propre existence. Il est hypocrite alors d’entendre dire que la mission de l’école est de former une personnalité en inculquant à l’enfant une image de la ville autre que celle, de la carte postale du palais royal, de ses portes et places publiques d’un architectural arabe
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SAID MOHAMED CheikSamir 



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