Mardi, 16 Juin 2009, les rues de Moroni, capitale de l’archipel des Comores, ont perdu leur visage habituel. Une grande manifestation toute pacifique, contre le président des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, a été organisée par le régime insulaire de Ngazidja de Mohamed Abdoulwahab. Une manifestation qui s’est déroulée sans incident ni débordement, quelque soit l’ampleur qu’elle prenait. En tête du cortège, Abass Mhadjou, ministre de la Sécurité intérieure de l'île de Ngazidja, Kamar ez-zaman, ministre des finances de Ngazidja également, Mme Moinaecha Said Isslam, ministre déléguée auprès du président de Ngazidja, chargée de la promotion du genre, de l’enfant et de la protection sociale. Ensemble avec tous les fonctionnaires de l’île de Ngazidja, ces têtes susdites, baignaient dans une foule nombreuse, dont un marais humaine qui a envahi les rues de la capitale.

Moroni réveillée par les youyous ironiques issus des mécontentements et les chahuts, tous infligés au président des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, n’était pas surprise de cette circonstance. Au cours de cette manifestation, plusieurs déclarations ont été faites, mais la plus tapante est celle de Moinaecha Said Isslam, ministre déléguée…chargée de la promotion du genre, de l’enfant et de la protection sociale, qui n’a pas enterré son ton dans un casserole et dit : «  Le président Sambi a trahi tout le monde. Et si nous savions qu’il n’allait pas respecter la loi, qui le conduit…hélas ». Toujours le défilé, longeait les rues de la capitale et les badauds faisaient leurs œuvres.

Sambi au centre d’un tourbillon politique.

Depuis le bras de fer entre le gouvernement de Ngazidja et celui central, dont la cause sont les partages des compétences…cette rupture n’a jamais connu du compromis. Et le régime central confronte à une opposition, couteau à double tranche. Il y’a le coté du CRC, de Ridja…et autres. Et de l’autre coté, le front porté par l’administration de Mohamed Abdoulwahab, président de l’île autonome de Ngazidja. Ces deux vents, soufflant comme « husi et asihazi » à la même heure, sont très perturbant et il n’y a que les nohoa d’Ikoni qui arrivent à confronter le « wadire ». Il est certain que cette marche qui n’a pas été couteuse, n’est qu’un début, selon le vent qui laissait présager à Moroni et selon les intentions fermes des instigateurs de cette manifestation.

Parmi les méfaits qui sont dénoncés comme trahison de la part du Bwana Raïs Sambi, c’est de baptiser les postes de ministre des gouvernements insulaires en commissaire. Ce n’est pas que ce changement d’appellation soit produit, c’est la façon dont il est opéré. Façon qui n’est que synonyme de mépris et de trahison de la loi par le garant suprême des institutions. Au cours de cette manifestation, le président de l’Union est interpellé de veiller sur la loi et de la respecter, pour que paix et démocratie ne congédient pas les îles de la lune. Mais reste à savoir qu’au moment où « yeka umuri ubaki mshashi yemwinyi ye huupvama », est-ce que le  président Sambi, qui est fidèle de son opinion, va connaître une flexion ou c’est le règne de Scar dans le film de roi Lyon ? Hakuna matata, monsieur le président.

SAID YASSINE Said Ahmed
    

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