Un avion de la compagnie Yemenia Air transportant 153 passagers dont 66 Français s'est écrasé au large des Comores. Un survivant a été retrouvé et trois corps repêchés, selon un responsable de la compagnie. Les circonstances du crash restent floues mais des "conditions météorologiques défavorables" ont été évoquées.

Un avion de la compagnie Yemenia Air (AFP)

Un avion de la compagnie Yemenia Air (AFP)

Un Airbus A310 de la compagnie nationale Yemenia Air avec 153 personnes à bord dont 66 Français à destination des Comores s'est abîmé en mer, dans la nuit de lundi à mardi, au large de cet archipel de l'océan Indien. Alors que les circonstances du crash sont encore floues, les opérations de recherche ont déjà commencé, permettant de retrouver un survivant, selon un responsable de la compagnie aérienne. "Un survivant à l'accident a été retrouvé", a annoncé Mohammad al-Soumaïri, directeur général adjoint de Yemenia pour les opérations, citant "des informations obtenues du bureau de la Yemenia à Moroni", capitale des Comores.
En outre, a-t-il ajouté, "trois corps ont été repêchés" lors des opérations de recherches, rendues difficiles par de mauvaises conditions météorologiques.
"Une mer agitée et un vent fort entravent les opérations de recherches et de secours", a-t-il indiqué.
Des corps et la carlingue de l'avion ont été repérés par les autorités comoriennes et l'Aviation civile du Yemen.
Début des recherches

"Des vedettes et des navires des Comores et de Madagascar participent aux recherches" sur le lieu du drame, a déclaré un responsable yéménite, selon lequel l'accident "a eu lieu à 3 km des côtes". "Des bâtiments de la force internationale opérant dans le secteur peuvent aussi apporter leur aide" aux opérations de recherche, a ajouté ce responsable qui a requis l'anonymat.
Le ministre yéménite du Transport, Khaled al-Wazir, doit donner une conférence de presse en milieu de journée, selon les autorités. Le commandant de bord de l'A310 s'appellerait Khaled Hajeb, selon l'un de ses collègues.  Un remorqueur d'une société privée avec à son bord une équipe médicale et des plongeurs de la gendarmerie s'apprête à se rendre dans la zone du crash, a annoncé la préfecture de Mayotte.
L'armée française va envoyer un avion de type Transall, ainsi que deux navires, le patrouilleur 'La Rieuse' et la frégate de surveillance "Nivôse" sur les lieux de l'accident de l'Airbus A310, a indiqué le capitaine de
vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major des armées françaises.

Aide française

"Nous sommes en train de charger un avion, un avion de transport tactique de l'armée de l'Air, un Transall, pour se rendre dans la journée aux Comores avec des Zodiacs, des plongeurs, des moyens médicaux civils et militaires", a-t-il expliqué sur RTL. "Par ailleurs, le patrouilleur 'La Rieuse' et la frégate de surveillance 'Nivôse', qui opèrent dans la zone, ont reçu l'ordre de se diriger vers les Comores qu'ils atteindront dans la journée de demain".
Le crash "s'est passé près des côtes, il a été vu donc il y a beaucoup moins d'incertitudes sur la position de l'accident qui est une des grosses difficultés des opérations dans l'Atlantique" concernant le vol AF447, a-t-il précisé.

Equipe du BEA

Le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) est en train de constituer une "équipe d'enquêteurs" qui va se rendre sur les lieux de l'accident, a-t-il indiqué mardi à l'AFP.
"Dans un premier temps, nous sommes en train de constituer une équipe d'enquêteurs, qui va se rendre sur le site", a ajouté le porte-parole.
Le BEA, organisme public français chargé des enquêtes techniques des accidents d'avions, devrait intervenir dans cette enquête, même si l'accident s'est passé à l'étranger, car le constructeur de l'avion, Airbus, est partiellement français.

La carlingue et des corps repérés

L'Aviation civile du Yémen a annoncé que des corps avaient été repérés. "Des cadavres flottant à la surface de l'eau ont été vus et une nappe de carburant a été repérée à quelque 16 à 17 (environ 29 km) milles marins de Moroni", la capitale des Comores, a expliqué un haut responsable de l'Aviation civile, Mohammad Abdel Kader, lors d'un point de presse à Sanaa.
Par ailleurs, un avion affrété par les autorités comoriennes a survolé la carlingue de l'Airbus A310, a rapporté à l'AFP le secrétaire général du gouvernement comorien Nourdine Bourhane.
"Un petit avion a survolé la zone et le pilote a constaté des débris, il a vu la carlingue", a-t-il expliqué.

Mauvaise météo

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau a indiqué sur Europe 1 qu'une mauvaise météo était peut-être à l'origine de la disparition de l'Airbus. Il a ajouté que la France serait "partie prenante" dans l'enquête.
"On parle d'une approche, d'une remise de gaz puis d'une approche nouvelle qui aurait été ratée", a-t-il détaillé. "Pour l'instant, il faut être prudent, tant que toutes ces informations ne sont pas vérifiées", a souligné le secrétaire d'Etat.
"Peut-être également la France sera-t-elle associée à l'enquête", a-t-il ajouté, notamment "s'il y a des compatriotes à bord", ce qui est "certainement" le cas.
Le directeur de l'aéroport international de Moroni a également fait état à l'AFP de "conditions météorologiques défavorables" au moment prévu de l'atterrissage de l'avion. "L'avion était attendu à 22H30 . Avant son atterrissage, la tour de contrôle a perdu communication avec l'équipage. Les conditions météorologiques étaient défavorables avec de fortes rafales de vent", a déclaré Hadji Mmadi Ali.

Aide aux victimes

Par ailleurs, le secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet, "se rendra à Moroni très rapidement" et "à la demande des autorités comoriennes, la France dépêche sur place des moyens aériens et maritimes afin d'aider aux opérations de recherche", a annoncé Bernard Kouchner dans un communiqué, sans préciser lesquels.
"L'ambassade de France à Moroni et le Centre de crise du ministère sont pleinement mobilisés. L'ambassade de France à Moroni a ouvert un numéro de téléphone dédié aux familles des victimes : 00 269 77 30 753. Un numéro de téléphone a été mis en place par Aéroports de Paris (ADP) pour les familles ou les proches des passagers : 01.48.64.59.59", rappelle également le ministre.
"J'adresse aux familles et aux proches des victimes mes très sincères condoléances", indique-t-il dans son communiqué.

(Nouvelobs.com avec AP et AFP)
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