Il est trop facile d'accuser la France d'être toujours responsable des maux qui accablent les Comores. Le gouvernement comorien doit assumer ses responsabilités. Les autorités comoriennes, a fortiori le Vice-président chargé des Transports, n'ignoraient pas l'état défectueux des avions de Yéménia Airways, qui desservaient les Comores puisqu'elles ont été interpellées à ce sujet par SOS Voyage aux Comores. Il était alors de leur responsabilité de faire procéder par les techniciens comoriens aux contrôles nécessaires ou de faire appel le cas échéant à une expertise étrangère, française ou autre, pour confirmer ou infirmer les constats alarmants des voyageurs comoriens. Au lieu de cela, fidèle à lui-même, le Fundi Président  Sambi a annoncé la baisse des tarifs du voyage et promis une compagnie aérienne nationale qui entrerait en service en octobre 2008 (un mensonge de plus ou de moins ne change rien au bilan).

 

Le Président Sambi a déclaré un jour :"Je suis mal servi voire même trahi". J'ai envie de lui répondre par ceci : "Le Peuple Comorien est mal servi et souvent trahi"  et de lui demander de révéler l'identité du traître aux Comoriens.

 

Ce témoignage accablant d'une ancienne hôtesse de l'air de Yéménia Airways pourrait être celui de nombreux voyageurs, dont Monsieur Idi Nadhoim,  de la ligne Sanaa-Moroni : " Quand on en parlait, ils nous disaient qu'ils allaient réparer... Mais avant chaque vol avec l'A310, on ne savait pas si on allait rentrer. Une fois, on est allés à Moroni. Le train d'atterrissage ne voulait pas sortir, alors qu'on approchait de l'aéroport. Le commandant a essayé manuellement... heureusement, on a pu atterrir. Mais l'avion a déjà eu des problèmes avant la catastrophe. De toute façon, tous les Airbus A310 de la compagnie sont dangereux... les A330 et les Boeings 747, ça allait ». (Source : 20minutes).

 

Mdru Yetsuhe nguo Ye Ukaatsi. Le Gouvernement comorien, en la personne du Vice-président chargé des Transports et du Tourisme, Monsieur Idi Nadhoim, a raté une belle occasion de se taire dans ce drame qui endeuille les Comores en affirmant :" quelle est cette discrimination entre les Français qui doivent être protégés et les Français qu'on laisse voler dans ce genre d'avion ? Cela aurait été plus facile pour nous si la France nous avait communiqué la liste des Airbus pas aptes au vol, ce qui n'a pas été le cas et ce que je regrette". En effet, la responsabilité du gouvernement français se limite au contrôle de l'état des aéronefs qui desservent la France. L'avion en cause reliant Sanaa à Moroni, c'est aux autorités yéménites et comoriennes de répondre de cette tragédie. Monsieur le Vice-président ignore-t-il que les binationaux ne peuvent pas se prévaloir d'une autre nationalité dans un pays dont ils sont ressortissants, en d'autres termes un Franco-Comorien est exclusivement Français lorsqu'il est en France et exclusivement Comorien lorsqu'il est aux Comores ou veut il simplement abuser de l'ignorance de ses concitoyens, comme son gouvernement en a l'habitude, pour détourner vers d'autres la colère légitime de tous ceux qui ont perdu un proche ou qui veulent tout simplement voyager à l'avenir en toute sécurité ?

 

Abdourahamane Cheikh Ali dit Djamal

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