LA JUSTICE COMORIENNE AUX ABOIS DE L’INJUSTICE
23 juil. 2009Un syndicaliste est mort sous la main de la justice : Quand un enfant du peuple est touché le peuple est concerné.
La mort subite de l’inspecteur du trésor et secrétaire général du syndicat des agents du ministère des finances notre cher regretté Farouk est l’idéal exemplaire des excès de notre justice. Nous sommes arrivés à un stade mémorable d’où chaque citoyen est en mesure de se poser la question suivante :
- Qui est-ce qui est justiciable ?
Comme tant d’autres, Farouk est largué en prison pour ses droits fondamentaux, après avoir pesté contre une divergence d’opinions politiques dont chaque individu était voué d’interpeller ses valeurs démocratiques. Plutôt croire le rôle permanent de n’importe quelle justice, la vertu de chacun suppose une certaine conduite réprimée par la loi, afin qu’elle soit procédurale pour mériter d’être la proie d’une garde à vue ou plutôt un mandat de dépôt. Dans cette dimension caricaturale de notre justice, il conviendrait qu’aucun motif sérieux à l’égard de Farouk n’a justifié sa détention malgré le sens de la loyauté.
Farouk était-il en garde à vue ou en mandat dépôt ? S’il était en mandat dépôt, quelle était la charge retenue pour finir sa vie dans cette détention abusive ? Et pourtant il a bien et bel purgé 40 jours de prison sans jugement avant de répondre l’appel de son créateur. Cet inspecteur du trésor a vu son honneur livré dans une maison d’arrêt jusqu’à la fin de ses jours pendant que les pilleurs des caisses d’Etat continuent de brandir leur drapeau sous les yeux d’un Président auteur du slogan « corruption, tolérance zéro ». A vrai dire les slogans ont plus de sens que de valeurs.
L’affaire Farouk nous laisse comprendre qu’aucun magistrat n’a avisé sa reconduite vers les portes de la prison autrement dit le royaume de la haute corruption. Pour une justice autonome et sereine l’incarcération de Farouk serait appuyée par une notification d’un juge ou du parquet mais cela n’a pas été le cas, bien qu’il ait essayé plusieurs fois de clamer sa propre liberté, étant innocent. Dans un autre cas de figure, le silence des magistrats dans l’affaire Farouk sème le doute d’une culpabilité qui a à parjurer au détriment de la confiance citoyenne et a fait de nos jours, nos magistrats, des hommes redoutables. Combien de fois ces magistrats ont signé des mandats de dépôt à l’encontre des hommes politiques traqués pour avoir affiché leur opposition ?
La plus part du chef d’accusation se nomme :
- trouble à l’ordre public !!! trouble à l’ordre public !!! trouble à l’ordre public !!! trouble à l’ordre public !!! trouble à l’ordre public !!!
Cette manière plausible d’usurper la déontologie pénale est la plus grosse bêtise aux enchères à souscrire pour rendre notre justice dépendante. Le cas de notre frère Farouk (paix en son âme) était monnaie courante dans les régimes précédents. Pour ne citer qu’un exemple, le procureur de la République pourrait fourrer son autorité juridique et imposante avec des menaces à l’appui à l’égard des syndicats des taxis pour avoir déposer une motion de grève, pendant qu’ils revendiquaient leurs droits légitimes. Cette juridiction est-elle bananière ? Ou plutôt arboricole ? A l’instar des choses, l’abus du pouvoir magistral symbolise malheureusement une confusion totale dans nos états d’esprit. Tant que nos magistrats continueront à exercer avec des affinités politiques, il aura toujours des innocents derrière les barreaux. Cependant, nos gouvernants se verront spontanément tisser des liens étroitement complices, dans le but absolu de rendre notre justice manipulée et corrompue.
M’nemoi Ahamed Doudou