UNIES PAR LES LIENS SACRES DES CATASTROPHES AERIENNES.
24 juil. 20092ère partie.
Devant la guerre des raisons, les Comoriens impuissants, mal dirigés, désespérés, ne demanderaient qu'une chose, qu'on leur rende les corps retrouvés.
A l'instar de 1968, la colère est d'autant plus grande, que depuis trois ans, les Comoriens se plaignent auprès des autorités, sur les conditions de voyage avec cette compagnie. Rien que fin 2008 début 2009, trois délégations se sont rendues à Moroni et à Sanaa, pour tenter de trouver une solution à cette question. Les autorités comoriennes et yéménites sont restées insensibles à ces doléances. Cette tragédie qui survient en début de saison, ne pouvait avoir d’autres réactions que la virulence de tout un peuple trahi par les siens et meurtri jusqu'à son chair. Toutes les familles comoriennes sont touchées de près ou de loin, par ce drame. De Marseille à Paris, de Montréal à Rabat, partout dans le monde, ils ont laissé des plumes dans cette catastrophe.
Bien sûr qu'en matière de navigation aérienne, le risque zéro n'existe pas, bien sûr que l’on pourra nous démontrer que même des nouveaux avions, en essai avant livraison, à l'instar de l'Airbus A340 de la compagnie émiratie "ETIHAD Airways" qui a percuté un mur anti bruit à l'aéroport Toulouse Blagnac, le 15/11/2007, ne sont pas à l'abri, on peut même citer le cas du commandant de bord, d'un Boeing 777 du vol Continental 61, qui est mort en vol.
Après tout, depuis quand, un homme dit rationnel, peut-il se confier au miracle, pour accomplir près de 13h de voyage ? Un accident n'est jamais prévisible, c'est un fait. Sinon il n'en serait pas un. Cependant aucun responsable ne peut se permettre de ne pas prévoir. Surtout, si la prévision a attrait à la vie des hommes. Ces dix dernières années, les accidents majeurs d'avions sont au nombre de 23, impliquant 8 Boeing, 6 Airbus, deux MCDouglas, un Antonov et six autres, faisant 5708 morts dans le monde, autant dire que tous les avionneurs sont impliqués. La colère du peuple comorien, vient de l'amateurisme révélé dans la gestion des affaires publiques, par cet accident et non du non acceptation, de ce qui est devenu courant.
Les Comoriens savent très bien, que la ligne Moroni-Paris génère entre 4 et 5 milliards Kmf par an soit 8,13 et 10,16 millions d'euros de bénéfice à "YEMENIA", et le minimum que cette compagnie peut offrir, à ces clients généreux, est un accueil convenable, dès lors que l'on ne lui demande pas la lune.
Cette catastrophe a montré une autre facette de la communauté France. Aucune personnalité politique ou syndicale, n’a voulu faire le déplacement pour appuyer moralement les manifestations de Marseille et Paris. Ce qui est en soit, normal. Ces responsables ne sauraient s’aventurer dans une action qui n’est ni parrainé par une personnalité connue, ni par une structure appropriée. Il aurait fallu une organisation ou une personnalité connue ou reconnue, qui les invite et qui garantit leur sécurité. Malheureusement, ce n’est pas le cas.
La solidarité internationale, manifestée dès les premières heures, vient désavouer, ceux qui, croyaient encore que :"les Comores ne présentent ni d'intérêts stratégiques, ni d'intérêts économiques". Avec cette catastrophe, le pays a pu compter ses vrais amis, restés jusqu'à présent dans l’ombre. A l'exemple des Etats-Unis d'Amérique qui ont dépêché des sauveteurs et un hélicoptère. C'est aussi le cas de Madagascar et de l'Italie. La présence des sauveteurs français est toute naturelle, en raison des liens historiques entre les deux pays, les Accords de Défense et la présence de plusieurs dizaines de familles françaises dans l’appareil au moment du crash.
S'agissant de la question cruciale des boites noires, il ne livrera aucun miracle. Les termes seront vagues, la faute reviendra ou à la météo, faute de ne pas pouvoir se défendre, ou au pilote puisque mort, on pourra lui accuser de tout, pendant que la vérité sera confiné dans une boite à malice pour les historiens. En tout cas, la météo ne met pas feu au gouvernail, et comme celui-ci ne se trouve pas près des moteurs, l'explication ne sera pas simple. Sauf bien entendu, si ces fameuses boites, disparaissent comme pour le Rio-Paris.
Mohamed Chanfiou Mohamed