Les petits « je viens » commencent à avoir peur. Peur de Ko-Lanta, improvisé où ils sont placés. Ces Comores qui étaient leurs rêves depuis la métropole se transforme en cauchemar. Sinon, certains ont été déjà avertis. Et même quelques uns ont déjà juré que tant que la situation est pareille, leurs pieds ne seront plus accueillis par le sol comorien, berceau de leurs parents. La raison est que voilà, un pays où les vacances sont prévues être passées, ne leurs semble qu’une île perdue dans la sauvagerie. Les Comores sans eau ni électricité, sont loin de s’approcher des rêves depuis la France des jeunes franco-comoriens, natifs de France ou qui y sont allés à bas âge. Rêve qui se traduit par « aller aux Comores pour casser la Barak ».

 

Alors quand est-ce que ce pays qui est toujours servi par ses citoyens, ce Ma-mwe qui réclame toujours des factures d’électricité et d’eau, qui n’existent pas…vont rouler au rythme normal. Le mot « peur » qui est évoqué au départ de ces lignes, est la peur d’une maladie de sombre et de soif. Les Comores dont la nuit se multiple avec la circonstance mais non le temps, font beaucoup des « je viens » des hallucinés. Des enfants qui se lèvent le matin et qui dorment le soir sans apercevoir aucune étincèle de lumière électrique, perdent la fierté de se sentir chez eux.  

 

Comment donc, on peut croire facilement que dans un pays qui abrite une population digne de son nom, traverse plusieurs jours sans aucun aperçu d’électricité ? Et les WC, qui se trouvent dans les appartements, dans les villas…et dont la chasse ne se fait pas à cause du manque d’eau ? Ce manque d’eau qui freine les évacuations, est plus que déplorable. Cette situation est la pointe de tous problèmes. L’évacuation, l’évacuation, l’évacuation. Celle-là reste un fait cauchemardesque. Est-ce que le « jeunes, je viens » qui auront envie, comme d’habitude de raconter leurs vacances à leurs amis, oseront leurs révéler la vérité ? Et si c’est le cas, est-ce qu’ils vont être crus ? « yentsihu ya Irudi djuu, mwendza haya hayuzisa, mlemengu kayamba hadisi ». C’est aussi une question…

 

SAID YASSINE Said Ahmed

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