Comme beaucoup de familles comoriennes, la mienne a été directement touchée par le terrible accident de la compagnie Yemenia, survenue aux Comores, le 30 juin dernier alors que le vol IY 626 était sur sa phase d'atterrissage. Ce jour là, j'ai perdu une cousine ainsi que ses deux enfants mineurs qui rentraient aux Comores pour passer les vacances d'été. Pour ceux qui ne connaissent pas Yemenia, il est peut être difficile d'apprécier le contexte dans lequel plusieurs associations de comoriens vivant en France ont manifesté leur indignation ces derniers jours tout en demandant la suspension pure et simple des vols de Yemenia à destination des Comores. Pour nous autres qui avons voyagé à maintes reprises avec Yemenia, il est aussi difficile d'oublier les mauvais traitements subits de la compagnie Yemenite aux passagers comoriens de leurs vols. D'ailleurs beaucoup de Comoriens se demandent comment les autorités comoriennes ont pu vers la fin des années 90, remplacer Emirates, l'une des plus grandes compagnies aériennes du monde par Yemenia, une compagnie avec un standing qui laisse beaucoup à désirer.

 

En y regardant de près, nous aurions tous pu être sur le vol IY 626 du 30 Juin dernier. Qui aux Comores n'a pas un ami ou un membre de sa famille ayant voyagé au moins une fois sur Yemenia, durant ces dix dernières années ? Je me rappelle avoir pris ce même vol en Décembre 2008 à Paris, en compagnie de ma fille qui n'avait alors que deux ans. Sur le vol du retour en Janvier 2009, c'est le président Sambi, lui même, qui se trouvait à bord, en compagnie d'une forte délégation officielle qui se rendait aux Koweït, puis au Qatar. Cela dit, nous devons rester serein, car les causes de l'accident de l'avion de Yemenia peuvent provenir d'une ou de plusieurs directions lesquelles ne sont pas nécessairement celles qui nous viennent immédiatement à l'esprit. Pour cela le gouvernement comorien doit s'assurer que l'enquête démontre une intégrité exemplaire et irréprochable. Quant au gouvernement français, il ne devrait jamais accepter que ses citoyens, quelque soient la valeur de chacun, voyagent sur des avions qui ne respectent pas certaines normes internationales. De part le nombre de comoriens et franco-comoriens vivant en France, il faut absolument gérer la question du transport aérien entre les deux pays d'une façon digne, responsable, raisonnable et réaliste. Il faut surtout écarter certains charlatan-aviateurs, comme ce soi-disant hommes d'affaire, qui un jour nous servi du porc pour unique repas à bord d'un Boeing 747 Charter Moroni-Paris rempli de vacanciers comoriens et franco-comoriens, oubliant que 99,9% des comoriens ne magnaient pas de porc car musulmans.

 

En attendant la réalité du fait et surtout pour la mémoire de ma cousine Hairiat, celle de ses deux jeunes enfants, Oussama, Asslam ainsi que celle des autres passagers à bord du vol IY 626, je voudrai partager une lettre que j'avais personnellement rédigée il y a exactement neuf ans, au nom du Comité des Voyageurs Comoriens à bord du vol IY 749/680 en date du 24/7/2000 au départ de Paris pour Moroni, via Sanaa. La lettre en question avait été envoyée au responsable de la Compagnie Yemenia a Moroni, avec copie au président comorien de l'époque, le colonel Azali Assoumani qui d'ailleurs n'avait pas jugé nécessaire de nous recevoir, se contentant de nous diriger vers le Capitaine Rachad, lequel nous dirigea à son tour vers le ministre des transports de l'époque, lequel, à notre avis n'était pas en mesure de décider quoi que ce soit au sujet de Yemenia. Quant aux responsables de Yemenia, ils nous avaient complètement ignorés.

 

Charif Hachim

 

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