Si nous croyons aux promesses du gouvernement et de la société Ma-Mwe, une nouvelle centrale électrique est en étude. Une centrale d’une capacité de production de 5 MW, capable de fournir de l’énergie à environ 5000 personnes mais aussi une forte production de gaz polluante. L’état actuel de la production énergétique des Comores nous pousserait à la tentation même la plus folle, celle de tout accepter. La zone de Maluzini et le site de l’ancien aéroport, de Moroni-Ikoni font partie des sites ciblés pour accueillir les moteurs en provenance de Mayotte. Des choix irresponsables et inadmissibles vue la qualité de l’air que les habitants de la capitale respirent en ce moment.

 

Moroni, comme toutes les capitales, souffre d’une pollution de l’air qui n’est pas sans conséquence pour la population. Les polluants issus du pot d’échappement des véhicules et la poussière chargée des particules fines sont responsables des troubles respiratoires dans certaines personnes fragiles. Les gaz de combustion des moteurs sont composés en partie de produits cancérigènes et des poussières de tailles très petites (inférieure à dix microns) et qui malheureusement pénètrent très facilement dans l’organisme. A proximité des sites précités, plusieurs établissements scolaires, universitaires, des bureaux…et des habitations y sont implantés. Ajouter une concentration supplémentaire de gaz nocive à celles d’échappement des véhicules déjà alarmantes, c’est signer la mort à petit feu des habitants et des milliers d’élèves qui fréquentent les lieux tous les jours.

 

On n’a pas besoin d’implanter la centrale au cœur de la capitale pour assurer sa distribution. Aujourd’hui, il existe plusieurs centrales dans diverses régions qui fonctionnent peu ou presque pas. Au lieu de construire une nouvelle…il serait judicieux de remettre en marche une existante et fournir à la population ce sésame tant attendu, car « kairi hule renga rahana karibu tsaha ». Un moyen de réduire à la fois le coup et d’éviter un drame environnemental à la capitale. Rien n’est pas encore décidé mais comme dit l’adage : « Mieux vaut prévenir que guérir.»

 

Abdou Radjabou

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