IMAG0054Le doute persiste et pourtant la compétence fait compétition dans le palais de justice de Moroni. Huit mois déjà depuis que l’affaire d’Ikoni perdure. Et pourquoi ce blocage de la justice ? Mystère ! Pourquoi des pistes sont hermétiquement fermées or elles s’avèrent indispensables ? Jusqu’ à quand des gamins lampistes moisiront en prison alors que les présumés conspirateurs jouissent de toute liberté ? Moi, personnellement, je ne peux décemment qualifier cela d’incompétence de la justice. Loin de là. Cette justice comorienne qui diffère de celle d’il y a dix ans en arrière, regorge de têtes bien faites mais certainement privées d’une certaine liberté d’exercer pleinement leur métier.

Ruse ou méchanceté ?

Et si ce troisième pouvoir se séparait du premier, donc de l’exécutif ? L’affaire d’Ikoni se traite malicieusement ou méchamment ? Les revirements incessants ne risquent pas de causer plus de dégâts que ceux occasionnés les nuits du 23/24 Décembre 2012 et du 26 janvier 2013 ? Espérons. Quand on ne bat pas le fer tant qu’il est chaud, le risque de  cassure en deux devient élevé. Que dire des enfants, dont la plus part sont innocents, mis en prison depuis plus de sept mois ? Victimes de quoi ? Méchanceté, haine, désamours ou simples monnaies d’échanges ? Peuvent-ils patienter gentiment jusqu’aux législatives de 2014 pour être échangés contre des bulletins de vote comme il y a deux ans de cela, à l’image des détenus de Vouvouni libérés contre des voix de vote ? Rien n’est impossible. Mais l’esprit de recourir à la solution à l’amiable dans cette affaire persiste-t-il toujours ou non ? C’est la deuxième fois dans ce régime, que la Garde des Sceaux est sous le commandement d’un docteur. Un petit rappel s’impose. Les ikoniens ont suffisamment souffert.  Il est donc recommandé à ce tout nouveau ministre de la justice, d’examiner minutieusement ce dossier un peu complexe avec à l’esprit la souffrance d’une ville qui doit panser ses plaies béantes.

Certes, les conditions pour un procès équitable sont réunies. La gendarmerie, peut déjà arrêter quelques éléments impliqués et entendre aussi l’un des témoins des faits. Le responsable du service des renseignements généraux natif d’Ikoni en homme avisé, vue son haut statut et son implication, doit mettre sa science et ses compétences au service de la justice. Les enfants en prison ne sont pas des schizophrènes. Ils savent pertinemment qui a commandité quoi. Car, les réunions préparatoires ne s’étaient pas ténues dans le secret ne sont pas faites dans le même si certaines ont eu lieu à leur insu. Sans oublier les appels téléphoniques reçus par le ministre de l’intérieur de l’époque Ahamada Abdallah, lui informant l’évolution de la situation. Avec cette lenteur, une question brûle les lèvres. Quel avantage peut en tirer le régime si justice n’est pas faite ?

Rencontre pour le traité ou pour la justice ?

Enfin, pour la troisième fois, le vice-président en charge des finances, notre Mbaba Nourdine a rencontré les ikoniens et la commune de Bambao ya mbwani à son domicile, il y a presque une semaine. L’objectif de cette rencontre est de trouver une solution par rapport à cette affaire qui ne cesse de plonger cette ville, Ikoni dans le gouffre. Mais est-ce que les délégués, font les justes comptes rendus aux gens qu’ils représentent ? Il y a de quoi à douter. « Oui, certaines têtes ont sollicité la protection, la haute protection… ». Et l’allégeance a été adoptée. « Optée pour ne pas replonger cette ville dans le méli-mélo. Optée car, si des arrestations se font, la pagaille creusera cette ville plus profond que le lac « Nyamawi ». Telles sont les paroles de l’apôtre de la paix au centre de qui les exigeants de la justice et les quêteurs de l’amiable se retrouvaient. Alors, cela est-ce aimer la paix, vraiment ? Est-ce une solution viable, judicieuse et républicaine ? Est-ce avoir une pensée pour les jeunes qui croupissent en prison?

Donc, il est temps de penser aux enfants parmi lesquels des innocents en prison. Procès, procès, rien qu’un procès. Pourquoi tergiverser encore ? Dans une réunion sensée demeurer secrète, la énième du genre, dans laquelle quelques confidences sont faites, comme en témoigne ces passages : « il n’y aura jamais de procès. Nous œuvrons pour une réconciliation. Nos frères refusent l’amiable, mais c’est ce que le procureur veut. Donc on adopte cette voie… », Disait un des hauts cadres d’Ikoni dont l’ombre n’apparait pas à midi. Et une affirmation qui me hante. Vue les manigances, le désespoir ne cesse de grandir. Et la libre circulation des individus jugés suspects dans la conscience des ikoniens ne facilite pas la cohésion ni satisfait personne. Que les mandats d’amené soient exécutés pour un climat d’apaisement dans l’espoir de retrouver une vie harmonieuse.  

SAID YASSINE Said Ahmed

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