INTERVIEW DE SAID YASSINE
03 avr. 2010
Les journaux : NGAYO et LUMIERE se sont entretenus avec SAID YASSINE Said Ahmed, ancien membre du S.O.S Voyage aux Comores et un des rédacteurs de son document cadre. Said Yassine nous parle de leur voyage aux Comores du 8 / 09 au 10 / 11 / 2008, l’issue de travaux de ce mouvement et les résultats.
NG-LR: Mr Said Yassine, vous étiez un des membres du S.O.S Voyage et rédacteur de son document cadre. Vous étiez nombreux à être dépêchés aux Comores... du 9/10 au 6/11/2008. Quel était le but de votre voyage ?
S.Y: Tout d’abord, je vous remercie de cette interview. Alors, le but de notre voyage était d’aller trouver une solution aux problèmes que les comoriens de France rencontrent pendant leurs voyages : hausses de prix de billets d’avion, appareils dans lesquels la sécurité et le confort sont moins… Sachez très bien que les Comores est l’un des pays qui payent un billet plus cher depuis la métropole. Vous imaginez un peu, un prix de billet d’avion qui va jusqu’à 1464€ pour 12.000 km seulement Moroni-Paris ? Ensuite, il faut voyager avec des appareils qui puissent être présentables et aux Comores et ailleurs. Parfois, on prend des avions dont le WC est condamné et même dans lesquels les sièges balancent dans tous les sens ?
NG-LR: Est-ce que, votre séjour aux Comores a été fructueux ?
S.Y: Chacun de nous a son opinion. Mais en tout cas, les comoriens de France qui nous ont confié cette lourde mission, attendaient des résultats. Sinon, il y avait certains avantages que nous avons tirés dedans, grâce auxquels je profite de cette occasion pour rendre hommage à nos frères et sœurs techniciens de l’aviation civile et du COM AIR, qui ont montré une preuve d’efficacité et collaboré avec nous pour parfaire ce grave dossier, dans un climat plein d’amitié et de transparence….
NG-LR: Et les autres rencontres avec les différentes instances de l’Etat ?
S.Y: Certaines de ces rencontres me semblaient inutiles. Au lieu de consacrer notre temps dans un travail profond pour une solution pragmatique, nous nous fatiguions pour des rencontres moins importantes. Mais bon…pour que nous ne soyons pas être considérés comme des pestiférés, nous la structure archi minoritaire, (moi et d'autres sans voix) nous infiltrions dans l’ensemble, sachant que le point de nos retours c’est la France. Où tous comptes seront rendus sans camouflage. Sinon, fidèles de notre principe.
NG-LR: Donc certains de vos collègues partageaient la même opinion avec vous ?
S.Y: Nous étions un groupe de six, qui comprenait la vilénie de la situation causée par le manège orchestré… mais ce groupe n’avait que deux têtes : un certain Adil SAID MOISSI de Koimbani washili et moi-même, qui avions les bouches non celles de sorcier. Nous nous sommes exprimés sans froid aux yeux, malgré le manque de comprehension... Mais c’est ici en France où la raison a sa destination…
NG-LR: Quel point marquant l’échec de vos rencontres ?
S.Y: Ce ne sont pas toutes nos rencontres qui sont accueillies par la fumée. Je vous ai dit que certaines de celles-là ont été idéales et même fructueuses. Mais vous imaginez un peu au moment où la rencontre la plus capitale serait tripartite, et que l’intéressé le plus important s’absentait ? Le prix de billet d’avion devrait être discuté en présence de Yéménia airways, or ce dernier ne s’est pas présenté au RDV... Et l’Etat comorien restait sans réaction par rapport à ce mépris. Vous imaginez qu’un Etat digne de son nom est posé lapin comme ça, par une simple compagnie aérienne ? Même s’il va agir mais ça sera trop tard. Le mal est fait.
NG-LR: Alors la délégation est venue à Lyon en deux factions, on constate.
S.Y: Non, pas du tout. Nous sommes partis pour les Comores en S.O.S Voyage et nous sommes retournés à Lyon de même. L’idée est la même : défendre les intérêts des Comoriens au court de leurs voyages… mais bien sur, sur le sol français, chaque tête s'est rangée au coin qui lui ressemble. Les mensonges ne sont pas à ma guise.
NG-LR: Au nom de la délégation, votre leader Farid a promis des mobiliers et des formations des techniciens à l’aviation civile comorienne, pensez-vous que cela sera fait ?
S.Y: D’abord, vous devez savoir que ce mouvement n’a eu pas de leader. Même s’il y a eu une auto-proclamation de leadership, qui s’est faite à travers les médias et à l’aide des affriolés… Et cela a été une trahison de la part de ceux qui ont entrepris ce système. Le reglèment de cet ensemble a écarté la cheferie. C'est un édifice dans lequel tout le monde doit porter sa pière. Outre, ceux qui ont suivi notre périple sont bel et bien informés. Mais dire que cela sera fait ou non, pas que je sache. La promesse a été donnée par Farid en tant que comorien de Marseille mais non de France. Comme je suis l’un des enfants connaissant le quotidien de la société comorienne de Lyon, je ne pourrais pas « construire un château en Espagne » à nos frères et sœurs de l’aviation civile comorienne. Avec prudence, les comoriens de Lyon ne prennent jamais une décision sans consultations. Encore plus, cela ne faisait pas partie de nos objectifs. Donc bonne chance aux promis et aux prometteurs…
NG-LR: Bon orateur, aimé des publics lyonnais, comment se fait-il qu’au cours de vos différentes rencontres aux Comores, vous ne preniez pas paroles ?
S.Y: Bon orateur ! Si vous le dites… mais en réalité pour moi la guerre de chefs ne m’intéresse pas contrairement à ce que propageaient les détracteurs. Car les comoriens de France nous attendaient avec un travail fini, quelque soit le résultat, je m’étais consacré aux travaux du document cadre, convaincu que cela a été sous ma responsabilité. Mais hélas… Donc parler en public ne faisait pas partie de mes préoccupations.
NG-LR: Pourtant, lors de votre rencontre avec les notables aux Comores, vous teniez une parole. Pourquoi cette exception ?
S.Y: C’était extrêmement exceptionnel, bien sûr. Je pense que les paroles que vous allez adresser à des « maka-imu » (notables) doivent différer de celles que vous allez adresser à un public ordinaire. Donc, la mesure des mots doit être au rendez-vous. Là c'est l'éducation qui parlait et je vous garantis que le public des wazee, je le connais très bien car je le cotoie très bien. Donc raison de plus, je dispose des mots desquels ce public peut être édifié. D’ailleurs, il n’y avait pas que moi qui prenait la parole. Après Farid, j’ai intervenu et Adil est passé après moi. Et lui, c’est un pure « comorophone » par rapport à certaines têtes… même si nos interventions et nos prises de paroles, étaient scrutées hors loi... par les fixés inconditionnels… Et c’est d’ailleurs à partir de quand, nous sommes considérés autres. Un certain Saadi Maécha de la delegation de Nice est passé derière nous mais la tortue suspend le fardeau selon sa hauteur. Passons. Alors Nice est à coté de Marseille et c'est simple que des idées se rapprochent. (Rire).
NG-LR: Justement, nombreux critiquent le pacte Adilo-yassine. Adil qui n’avait pas la même opinion que le mouvement avant le départ pour les Comores.
S.Y: Je sais. Et en vérité, Adil et moi, avons rarement une vision commune depuis dans les publics à Lyon. Mais cela n’est pas synonyme de ne jamais s’unir dans une pensée, s’il le faut. Alors, aux Comores, c’est la fidélité à la bonne cause qui a engendré notre alliance. Adil c’est un homme que je confronte souvent en public à Lyon, par rapport aux autres que je croise rarement et même pas. Raison de plus notre convergence aux Comores est sortie de l’œuf. Et je souligne là-dessus, qu’ici, dans les publics, nos divergences se font aussi sans hostilités. Sinon, on ne se retrouverait pas dans une même ligne aux Comores. On est ensemble, on s’offre le sourire et la fraternité… mais à chacun sa position sur Lyon. C’est ce qu’on appelle combat d’idées.
NG-LR: Parait-il que COM AIR n’a reçu que deux personnes. Vous et Farid uniquement.
S.Y: Ah bon ! (rire) Que nous soyons peu ou nombreux cela n’a pas d’importance. L'essentiel c'est d'être reçu par cette instance. Sinon pour enlever le doute, mon frère Nouhou SAID MOUIGNI, un des agents importants de COM AIR, peut témoigner avec précision, la quantité de participants qui étaient présents à cette rencontre.
NG-LR: Ce n’est pas parce qu’il est de la même ville que vous, que vous l’indexez comme témoin ?
S.Y: Ha, ha, ha. Le S.O.S Voyage n’est pas d’Ikoni. Si j’évoque Nouhou SAID, c’est parce que, c’est lui qui nous a offert l’accueil en premier lieu. Et dont je n’ignore pas qui c’est. D’ailleurs, je ne pense pas qu’il ait su que j’étais parmi les composants de cette commission dite restreinte au COM AIR. C’est vrai il est mon frère, on se côtoie bien, mais à chacun ses occupations. Je ne vois pas en réalité en quoi, on joue avec cela au moment où l'importance est ailleurs. Passons.
NG-LR : Parait-il que votre distance avec Farid a été cautionnée par les ikoniens des Comores.
S.Y: (furieux) Soyez claire par rapport aux dires médiocres, qui polluent les ouïes des passants. “La manigance selon laquelle, je n’étais pas d’accord avec Farid et compagnon parce que les ikoniens m’ont retenu, pour ne pas faire fuir Yéménia dont le chef d’escale aux Comores, en l’occurrence Kader et quelques employés sont d’Ikoni, sont des bruits de bottes”. Ces attardés aussi victimes d’un système, ne me sont pas méconnus. Mais ne restez pas sans savoir que « la ville d’Ikoni n’est pas traitresse et les Ikoniens sont toujours fières de moi et de mon combat » C’est-à-dire celui de défendre une cause communautaire, quelque soit le milieu. Ikoni est une ville glorieuse connue par son héroïsme et sa fierté. Fière de moi, comme elle est fière de tous ses enfants défenseurs d’une bonne cause. D’ailleurs, vous devez savoir que dans cette délégation, il n’ y avait pas que moi originaire d’Ikoni. Un des notables charismatiques des comoriens de Marseille, Ibouroi Ahamada, y faisait partie. Donc si cette ville avait besoin de quelqu’un qui puisse influencer cette lutte en sa faveur, c’est cette figure qui aurait été choisie. C’est-à-dire Ibouroi Ahmada. Outre, certains de ces charlatans, ont dit aussi qu’Adil et moi, nous bagarrions aux Comores. Ils disaient aussi que j’ai empêché Djabal TV de participer aux évènements… Ces gens là, qui ont des paroles sans gout ni couleur devaient dire cela en public comme je le fais à tout moment de fait. Ces gens qui ont des identités sans poids ni mesures et sur Lyon et ailleurs, je leur dis que « haini utsaho dezo, ye utrende hatsaha ze nanga ». Le terrain appartient à ceux qui l’ont aménagé... Ce n’est pas en détruisant l’identité de son prochain qu’on peut s’en faire une. Ces intrigants atteints par l’ulcère, se sont faits noyer dans un verre d’eau. Et je les défie. Pour finir avec ça, lors d’un ma-ulid à l’occasion d’un mariage à Lyon, devant un grand public qui regroupait plusieurs comoriens de Paris, Lyon, Marseille et Nice… j’ai pris les micros et répondu avec clarté et précision aux mensonges qui nous ont été infligés, les ikoniens des Comores et moi. Adil et moi, parce que nous ne sommes pas soumis à Farid et ses arrangés. Toutefois, personne n’a osé venir me contredire dans ce public et même en dehors duquel, ils restaient sans aucun mot. Et pourtant certains parmi eux étaient là. Alors au moment où j’ai lancé la balle en public, ils passaient en dehors de leurs talents. Leurs talents c’est les calomnies et les chuchotements avec nos mères, nos sœurs et nos femmes des minguettes, de Bron, de vaulx-en-velin... Enfin, vu le comportement de ces prétentieux et aux Comores et ici en France, je n’étais pas surpris, mais je ne voulais pas répondre comme nos mères quand elles se disent « owenye shindo wadja » avec bouches et oreilles.
NG-LR: Quel est l’engagement pris par l’Etat comorien suite à vos revendications?
S.Y : La routine. Rien que des promesses. Et même le chef de l'Etat, "swadikul amine" nous a donné une promesse. “Mashadhwah”. Sinon, je saisis cette occasion pour vous dire ceci "Un jour, plus précisément, le 23 /11/08, lors d’une réunion au centre duquel, les comoriens de Lyon se trouvait, j’ai dit ceci “ moi qui suis sensé rester jusqu’au 6 Novembre pour finaliser les travaux, je suis retourné en France à la date prévue, sans aucun document…" Certains comoriens de Lyon l’ont reçu avant et après ma rentrée. Mais le duel Adil-Yassine a dénoncé les mascarades manœuvrées par les programmés, piliers de la désorientation de notre mission. Mais le hitmat est là. Il nous surveille.
NG-LR: Dire que vous ne déteniez pas le document, ne vous rend pas ridicule ?
S.Y : Absolument pas. Dans cette situation, moi en personne, je sors la tête haute. Et je dis haut et grand que « les ourdis, les tapinois, les mascarades… des assoiffés, ont semé le doute dans la délégation depuis ici, et ont menacé glacialement le sérieux de nos travaux aux Comores ». Les intérêts démagogiques et personnels… des prétentieux ont dressé les uns contre les autres. Vous savez quoi ? Ma clé USB dans laquelle nos travaux se trouvaient, a été portée disparue ou naufragée dans les mains de Farid, pendant une semaine. Et il ne me l’a rendue qu’après, jute à l’aéroport lors de notre départ pour la France. En tout cas les comoriens ne sont pas dupes. Même si un grand nombre de la délégation a dit aussi à certains comoriens de France que nous étions reçus par le chef de l’Etat et certains ministres et nous avons un document signé, alors c’est une réussite selon eux. Mais pour nous, vus autres, «Ri hundru wana midundji waduhazi, wandrwadji wamba pvala riloo, si pvo rahundra rihundru shambo, ramba kado lanfi libuha »… Et nous tous avons vu la suite.
NG-LR : Comment les notables de Lyon, ont accueilli les attaques contre vous, leur enfant chéri ?
S.Y : Rassurez-vous qu’ils sont fières de moi. Et ce n'étaient pas d’attaques, les attaques se font en public. C'étaient donc des calomnies qui se promènaient dans les cuisines, dans les bus et même jusqu’au marché aux puces. Certes, nos wa-zees, et presque tous les jeunes savent qu’aux Comores, nous étions fidèles à la cause principale sans déroute ni sujétion. Moi et Adil. Ils nous connaissent depuis un interminable temps. Outre, personnellement, je suis toujours leur fils incontestable. Notre amour réciproque est irréductible. Respect et amour entre père et fils, vont de paire. Ils savent que la traitrise n’est jamais à ma guise. Donc, je nargue les lèches-couilles avec leurs dires sans rimes ni raisons. Enfin, publiquement, j’ai remercié les cinq régions dont Bambao, Mbudé, Mitsamiuli, Mbwa-nku et Hambu, qui m’ont désigné, leur seul représentant aux Comores, muni de leur confiance… et qui m’ont payé le voyage. Deuxièmement, j’ai remercié les jeunes avec lesquels, j’ai travaillé sur le dossier à Lyon et enfin à tous les Comoriens de Lyon, de Marseille, de Nice et de Paris de la confiance qu’ils m’ont donnée.
NG-LR: Comment ça se fait qu’en ce moment, vous vous trouvez à l’écart du mouvement ?
S.Y : Non, je ne suis pas à l’écart du mouvement. Je suis à l’écart du S.O.S Voyage en tant qu’association. Mais de partout où il faut défendre les intérêts communautaires, je suis toujours volontaire. Ce n’est pas que je ne veuille pas travailler… sur ce dossier, si. Au contraire. Mais je respecte le principe, conformément aux orientations données par la charte de l’ancien S.O.S Voyage aux Comores, qui stipule que ce mouvement n’est pas une association de loi 1901 ni soumis à une atmosphère politique. Donc ces derniers temps ce mouvement devient association, dirigée par un Conseil d’administration… ce qui n’est pas ouvert à tout le monde. Vous savez quand on parle d’une association, on parle de séries et des écarts. Donc association pour barrer la route à des qualités des gens.
NG-LR : Le 30 juin, un crash d'un vol de Yemenia Airways , dont l'Air Bus A310 s'est produit aux eaux des Comores, et jusque présent aucune cause du crash n'est évoquée. Vous avez une idée sur cela ?
S,Y : Vous êtes très astucieux mon frère. Comment un simple Said Yassine peut connaitre la cause d'un crash, au moment où même les grands spécialistes... se disent dépassés ou disent ceux que bon leurs semble ? Alors aucune idée. Je suis comorien, citoyen comorien, donc je dois, comme les autres être loin de la vérité...
NG-LR: C'est-à-dire ?
S.Y: Aucun comorien n'a droit de connaitre la vérité sur l'affaire du crash, n'est-ce pas ? Le dossier est plein de virus, sinon il y a la boite noire... s'elle n'a pas parlé elle doit parler.
NG-LR: Pourtant vous étiez aux Comores et vous faisiez partie des membres du SOS Voyage présents à Moroni, le lendemain du crash et vous et Farid étiez là. Vous n'aviez pas travillé ensemble sur ce sujet ?
S.Y : Non, je ne suis pas allé aux Comores avec une couleur du SOS Voyage. Je vous ai dit que depuis que la communauté comorienne de Lyon a reçu par nous les comptes rendus de notre voyage du mois d'Octobre 2008, je me suis mis à l'écart de cet ensemble. Vous savez quoi ? Nous les pêcheurs d'Ikoni, nous aimons aller en mer quand il y a la houle car c'est ce mauvais temps là qui fait le prix de nos poissons, mais un seul temps nous fléxibilise: "wadiré". Donc quand ce temps me trouvait en mer, je n'avais pas le choix mais quand j'étais sur terre et que le mauvais temps se dessinait en mer, je ne voulais pas me relancer dans un danger. Donc, non, mon voyage de juillet 2009 aux Comores, était personnel, mais non communautaire. D'ailleurs mes pas avec Farid encore, aucune honte destinée à moi que celle-là. Je l'ai déjà dit depuis Octobre 2008 aux Comores et devant un public du SOS Voyage, au Restaurant NASSIB, lieu dans lequel, nous nous trouvions pour les mises au point. Ce fameux Farid et ses semblables ne verront plus mon ombre quand ils sont ensoleillés. Donc faire des pas avec ces gens-là, c'est vraiment une grande trahison vis-à-vis à ma personnalité. Et celle de mes parents que j'aime beaucoup et qui m'ont dit ceci " ne sois jamais traitre dans les combats". Et rien que l'éducation, je vous l'ai dit, qui trace nos pas de partout où nous sommes.
NG-LR : Pourtant, on vous a vu dans le collectif des familles et des amis des victimes du crash aux Comores.
S.Y : Comme tout comorien, frustré par cet événement, il a fallu que je me rende utile et que je porte ma contribution. C'est vrai, j'avais fait parti du collectif. Et c'était en flash comme un éclair. Mais ce collectif n'est pas synonyme du SOS Voyage. Il y avait des juristes, des commerçants, des artistes, des professeurs, des différents techniciens... qui menaient le combat. D'ailleurs depuis ici en France, nous partions en duel pour les Comores. L'artiste, écrivain Abdérémane Said mohamed et moi. Nous partions avec l'idée d'aller sensibiliser la communauté comorienne, travailler à font pour cette cause, mais vu le climat qui se dessinait dans le collectif, nous avions rendu les tabliers sans tambour ni trompette car " Yeka umuri ubaki mshshi yemwinyi ye hu upvama".
NG-LR: Mais vous devriez dénnoncer ce qui n'allait pas...
S.Y : Dénnoncer qui ou quoi. Auprès de qui ou auprès de quoi. Sachez que "yeka yembashiwa katu djua legona lo hufia ho marandoni". Les comoriens sont un peuple fasciné, qui aime l'éloquence mensongère. Donc voila, résultat: des acheminements des dossiers et des projets vers la fumée. Vous devez ausi savoir que nous les comoriens ne portons pas d'analyses d'un fait ni de jugements d'une situation ni de sanctions aux délits. Alors ça passe et s'enterre...
NG-LR : Mais artiste que vous êtes, écrivain je veux dire, le climat ne vous a pas empêché de faire des recherches par rapport à la situation. Donc, je pense que les comoriens de France en tout cas de Lyon vous attendent avec des mots par rapport au crash, suite à votre long sejour la-bas.
S.Y : S'il y a eu des recherches; elles doivent être personnelles. Honnêtement ce que je devais aux comoriens de France notamment de Lyon... je leur ai rendu. Donc aucune dette. Ecoutez, un bâton peut séjourner longtemps dans le marigot, mais cela ne veut pas dire qu'il peut devenir un caïman. Donc s'il y a ceux qu'ils ont idée que je vais leur faire état de la situation qui roulait la-bas tout au long de mon séjour, il doivent contenir cette pensée. Que je sache ou pas, mais aucune dette, je redis encore une fois.
NG-LR : Devant plusieurs comoriens de Marseille, dans une grande réunion, le président du SOS Voyage Farid Soilih a confirmé avoir magouillé, trafiqué en tout cas détourné des visas, des billets... qui sont estimés à 21 000 euros, du SOS Voyage au crash. Que pensez-vous de cette confirmation ?
S.Y : Marseille, je n'étais pas là. Farid a confirmé ou pas c'est son problème. Il a confirmé et comment les comoriens présent à cette réunion... ont agi ? Ils ont applaudi " oh, yebwna oyi faswaha!" C'est tout, et l'action va se reproduire... sinon, une chose ne doit pas être à notre méconnaissance; un grand “hitmat” a été lu à Marseille lorqu'on a posé le jalon du mouvement en Juillet 2008. Ce “hitmat” ne va pas abandonner sa bésogne.
NG-LR : Pensez-vous que le crash est du à un accident ou homicide ?
S.Y : A chacun son hypothèse, à chacun son opinion, à chacun sa manière de voir les choses. Mais rappelez-vous, je vous ai dit que les comoriens sont reglés à rester loin de la vérité... Et moi, je suis comorien. Comment donc, je peux être épargné de cette méconnaissance ? Ne tentez pas de me tendre un piège journalistique. Je pense que je suis mieux placé pour les connaitre. Le Crash est fait, l'A 310 était un cercueil vers la mer de Djomani un point barre.
NG-LR : Merci.
S.Y : Je vous remercie de même.
(Propos recueillis par Ahmed Said DJAAFAR du
Ngayo et L.Ben Haj de la Lumière )