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Les 5 et 20 décembre 2009, les Comoriens ont été appelés à choisir leurs représentants dans les conseils des îles et à l'Assemblée Nationale. Les résultats dans l'ensemble sont conformes aux normes comoriennes. Une norme établie en 2002 par un grand maitre penseur, en l'occurrence Mzé Cheï OUBEID. Les résultats sont programmés à l'avance, à partir de la liste de bureaux de vote, que l’on rentre dans un tableau EXCEL Partant de là, le candidat débloque les moyens financiers nécessaires, ainsi est le tout nouveau mode de scrutin très démocratique comorien. -
En Grande Comore, selon l'approche de 2002, une voix valait entre 750 FC (1,5euro) et 2500 FC (5 euros) en fonction des régions. A Anjouan, le scrutin est encore plus simple. Il existe dans cette île, des propriétaires de voix, avec lesquels, le candidat négocie. Quant à Mohéli, en vérité c'est la seule île en voie de démocratisation, mais le vote de l’île dont on est originaire, met un bémol à cette embellie. Le choix du dernier scrutin, est donc conforme dans son ensemble, à ce schéma directeur. L'opposition qui, jusqu'à présent, connaissait la formule, mais dépourvue des moyens, en plus minée par des divisions internes, est restée à l'attente d'une solution providentielle, que l'Ange Gabriel n'a pas apportée.
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Il ne fait plus de doute, les intentions du Président Sambi, de prolonger son mandat au delà du délai imparti, ne sont pas étrangères au scrutin faisant de Mayotte un Département étranger. Il est, sauf démonstration contraire, le meilleurs Président aux yeux de l'étranger, que les Comores n'ont jamais connu. Après le scrutin, voilà que nous nous sommes lancé dans le nouveau gymnastique de la tournante, en 2010, 2011, 2012, 2013 et pourquoi pas en 2050, le temps que le Président très démocratiquement élu, célèbrera son centenaire? Cette question a-t-elle vraiment le mérite d'être posée? Et pour quel intérêt ? Dans le cadre du processus de réconciliation nationale, la tournante est instaurée à la demande de Mohéli. Il revenait de fait, à l'île de Mohéli de débuter la tournante en 2002. Les apprentis Présidents qui ne voulaient pas abandonner les intérêts acquis, se sont opposés. La Grande Comore a débuté le système. A la première échéance, la logique de l’intérêt général, aurait voulu que Mohéli atteigne à son tour, à la magistrature suprême. Les difficultés de mise en œuvre des prérogatives laissées au gouvernement central, ont conduit à confier à l’île d’Anjouan, symbole du séparatisme, les soins de faire ce partage.
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Voilà qu'aujourd'hui, on s'aperçoit que loin de donner un début de satisfaction à la résolution de la crise, la tournante s'avère être un système de corruption et de pillage des biens publics par bandes organisées. Chaque île, déléguant ses meilleurs brigands, pour piller les deniers de l'Etat. Pendant ce temps, les Comoriens laissent de côté, les préoccupations dévolues à un Etat, à savoir les missions régaliennes que sont : la sécurité, l’éducation, la circulation, la protection des biens et des personnes, la monnaie, le commerce etc. Pire, ces semblants de gouvernements, laissent s'instaurer peu à peu, le programme d’implosion du pays, s’ils ne sont pas eux-mêmes auteurs et complices. Pendant ce temps, l’arrière garde qui fut le gardien du temple en Grande Comore, la Notabilité, est transformée en bande de « Grands quelqu’un », comme dirait A. Kourouma, auteur du roman « Allah n’est pas obligé ». Cette transformation est corroborée par la présence sur le sol comorien depuis peu, de libanais, à l’instar des « associés », dans les guerres tribales au Sierra Léone et au Libéria.
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La décision qui vient d’être prise par l’UA, au dernier sommet d’Addis-Abeba, de soutenir la tournante en mai 2010, n’a aucune signification particulière. Le processus engagé pour un report des présidentielles, suit son chemin. Le concours apporté par les députés Mohéliens, au candidat à la présidence de l’Assemblée, est une preuve indéfectible que les cadres de Mohéli, travaillent la main dans la main avec le gouvernement, pour atteindre cet objectif. Le scénario probable, est une démission à la fin du mandat de l’actuel Président pour ouvrir la voie à un gouvernement de transition, devant harmoniser les élections. Cette transition sera présidée par A.A. SAMBI, et ouverte à des personnalités de l’opposition et des proches des Présidents des îles. Pour les initiateurs, cette proposition aura le mérité de permettre à certains futurs candidats, de rentrer au gouvernement et de se faire une petite fortune pour les prochaines élections. Ici encore, on voit que l’union des séparatistes « Anjouanais et Mohéliens », continue à faire de redondances, tant pis si la Grande Comore continue à faire les frais. Cette solution à l’Ivoirienne, mettra l’UA et l’OIF dos à dos : le droit et l’accord de Fomboni, étant respectés. Cette proposition trouvera certes des adeptes, parmi les nouveaux défenseurs d’une patrie indivisible, mais dont leur patriotisme reste à prouver, leur nationalité étant sujet à équivoque. Quant à ceux qui croient encore au réalisme, ils sont endroit de méditer cette phrase du Général DE GAULLE : « Les Français sont de veaux. Ils ne savent pas qu’avec ce taux d’accroissement de la population algérienne, la France aura bientôt un Président Mohamed Ben Couscous, quant à moi, lorsque je vais me retirer à Colombey-les-Deux-Eglises, les gens viendront me voir à Colombey-les-Deux-Mosquées. »
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A force de vouloir jouer avec l’unité nationale, alors que personne ne peut imposer à qui que ce soit d’être Comorien s’il n’en veut pas, les Comoriens eux-mêmes perdent leur âme et leur Honneur. Le débat aujourd’hui ne devait pas tourner autour d’une tournante ou pas, mais à tirer les leçons des deux tournantes. A l’évidence, pour la sincérité, A.A. SAMBI doit partir et ouvrir la voie à un gouvernement de transition présidé par une personnalité aux moindres équivoques. Il aura la charge de tirer le bilan, déterminer les prérogatives revenant aux îles et au gouvernement central, avant de céder la place à un Président d’origine mohélienne, que ça soit dans le cadre de la Tournante, ou d’une présidence normale mais réservée cette fois-ci à Mohéli. Si un consensus ne se dégage pas dans ce sens, autant faire confiance pour une fois à notre armée, qui, petit à petit, prend ses galons de républicaine, pour faire ce choix délicat. Cette proposition tient compte d’un bilan inter générationnel de la gestion des affaires de l’Etat. Quoi que l’on dise, la première génération de cadres comoriens, a accompli en grande partie ses devoirs envers la Nation. Sans remonter aux calendes grecques de notre histoire, la Conférence de Berlin 1884-1885, reconnaissait deux pays en Afrique ayant des frontières clairement définies : l’Ethiopie et les Comores. Malgré le rattachement du pays à Madagascar pour des raisons de compensations coloniales, les Sultans des Comores, n’ont cessé de dénoncer cette injustice.
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En 1949, lorsque Michel Debré, s'est rendu à Antananarivo pour solliciter du Dr Saïd MOHAMED CHEIKH, médecin à Befelatanana, et à Cheikh KAMARRIDDINE, journaliste à l'ORTF, et Grand-reporter à RFI, leur soutien, en vue de se faire élire Député des Comores, l'instinct nationaliste les a poussés à rejeter la proposition. Le Dr Cheikh a fini par solliciter lui-même le suffrage, pour que les Comores ne soient plus représentées à l'Assemblée nationale française par un étranger. Une fois élu, il a fait détacher les Comores de Madagascar, a négocié l’autonomie interne, ouvrant la voie à l’indépendance des Comores. Avec l'autonomie interne, cet instinct a quelque peu duré. Les Comoriens se sentaient bien dans leurs peaux. Ses cadres rivalisaient de génie, pour montrer leur savoir faire acquis dans leurs écoles respectives. Pour sortir le pays de la misère, l'agronome Ali Soilihi, a introduit les cultures maraichères à Itsoundzou, a mis en place les mutuelles SODEC pour augmenter les plus values des paysans, Mohamed TAKI, a désenclavé les régions de Nioumakélé à Anjouan, a crée les réseaux de distribution d'eau à Anjouan et Mohéli, avant de lancer le grand chantier des écoles primaires dans tous les villages de brousse, pour que le savoir ne soit pas réservé aux seuls citadins ; Mouzaoir ABDALLAH, conseiller pédagogique, a fait créer l'Ecole Normale, pour que les instituteurs soient de très bons niveaux, Ali MROUDJAE, après plusieurs années de professeurs de collèges, a supprimé le concours d'entrée en sixième, pour le remplacer par un examen, afin de donner le maximum de chance aux enfants comoriens. On pourrait allonger la liste avec le travail remarquable du Dr Saïd Bacar TOURQUI, Dr Marcial HENRY, Dr Ben Ali BACAR, Dr Youssouf MDAHOMA, Dr Abbas CHEIKH et les autres ….Dans le privé, Salim Hadj HIMIDI, a fait construire l’Hôtel MALOUDJA et a ouvert la voie aux escales des bateaux de croisières. Depuis cette génération, peut-on trouver un acte bienveillant pour la population comorienne ? Où sont les génies des soixante-huitards ?
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Après la démission de l'administration comorienne, la population se demande si une grande malédiction n'est pas tombée pour faire disparaître de leurs cerveaux, les sens des mots "Honneur" et "Dignité".
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A suivre…..
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Mohamed Chanfiou Mohamed.
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