Depuis quelques semaines, une campagne que nous considérons de « dénigrements et de fausses vérités » est lancée contre Comores Telecom par certains groupes, par les medias et dans les réseaux sociaux sur la « décision de Comores Telecom de bloquer la voIP », vue comme étant une décision unilatérale d’empêcher les comoriens à bénéficier des opportunités offertes par les gros investissements consentis sur la fibre optique.
Comores Telecom voudrait tout d’abord présenter ses excuses pour le désagrément que cette situation a causé à certains de nos abonnés sans lesquels la société n’existerait même pas et pour lesquels nous avons le plus grand respect. Mais au-delà de toute la passion que cette question suscite, il est important pour nous tous d’examiner rationnellement les faits :

Tout d’abord, Comores Telecom ne bloque pas l’Internet comme le prétend certains groupes de pression. Cela serait ridicule et insensé, non seulement parce que c’est devenu un outil primordial pour chacun d’entre nous, mais aussi parce que Comores Telecom est un Fournisseur d’Accès Internet qui fait des recettes avec l’Internet. « Bloquer Internet » signifierait éliminer une source de revenue pour Comores Telecom après de gros investissements consentis juste pour y avoir accès, notamment le câble sous-marin (la fibre optique) qui a coûté à Comores Telecom la bagatelle de 24 milliards de nos francs ; ce qui manque de réalisme et de rationalité. Ensuite, en parlant des applications voIP, beaucoup de fausses informations ont été délibérément circulées au niveau des médias et des réseaux sociaux. Il est important de comprendre le contexte dans lequel ces applications opèrent. La référence de tous ces ‘‘intox’’ reste Skype qui est une application qui permet de faire des communications audio/vidéo à travers l’Internet. Aujourd’hui, Skype est attaqué en justice par certains opérateurs européens, notamment en France où ce géant américain est souvent accusé d’utiliser les ressources et infrastructures des autres opérateurs pour acheminer des appels téléphoniques sans contrat d’interconnexion et donc sans la moindre compensation ; ce qui est le cas pour Comores Telecom.

Skype vend du crédit voIP. Ces crédits sont achetés et revendus par des comoriens qui utilisent notre réseau et nos infrastructures au détriment de Comores Telecom. Il faut comprendre que Comores Telecom ne remettait pas en cause l’utilisation de Skype PC à PC mais plutôt les communications se terminant sur des lignes téléphoniques à l’international. A titre d’exemple, un cyber ayant acheté 1000 euros de crédit voIP a fait un bénéfice net de plus de 2000 euros en un mois en utilisant les infrastructures de Comores Telecom sans l’autorisation de l’ANRTIC. Comores Telecom étant la seule société autorisée à vendre de la communication voix aux Comores, ces individus enfreignent directement la loi et nous appelons les instances concernées à prendre les mesures nécessaires contre ce genre de pratique qui mine l’économie de notre pays. Si une société veut devenir un opérateur Télécom ou un Fournisseur d’Accès Internet (FAI), une licence devra être obtenue auprès de l’ANRTIC.

Comores Telecom se retrouve dans un dilemme assez délicat à la veille du lancement tant attendu de la 3G. D’un côté, les pertes en recettes sont énormes, surtout au niveau de nos quotes-parts, qui sont passés de 27% à 23% du chiffre d’affaires de la société par rapport à 2012. Il faut noter qu’une évaluation réalisée au mois de juillet dernier sur une période de 48 heures a montré que les communications Skype à elles toutes seules occupent 130 000 Mo de bande passante (7,87% de tout le trafic Internet de Comores Telecom) représentant à peu près 260 000 minutes de communications perdues. Si l’on considère qu’il y a des centaines d’applications voIP qui circulent sur le Net, il est évident que nous parlons ici de la survie de Comores Telecom, ni plus ni moins.

Comores Telecom appartient à tous les comoriens et c’est notre devoir de protéger cette importante institution pour le bien de tout le pays. Mais d’un autre côté, il est du devoir de Comores Telecom d’accompagner les comoriens dans la prise en charge et l’utilisation des nouvelles technologies. Nous sommes au 21ème siècle et il n’a jamais été question pour Comores Telecom de bloquer l’évolution de la technologie car non seulement cela est contre-productif mais en plus, l’expérience des autres pays a montré qu’on ne peut pas aller à contre-courant de l’évolution mais qu’on ne doit pas non plus laisser l’environnement des TIC se développer sans la moindre régulation. Aujourd’hui par exemple, le téléchargement illégal de vidéos et musiques utilisant des applications de type « torrent » non seulement occupe illégalement la bande passante de nos systèmes (les téléchargements illégaux par torrent occupent 56,40% de toute la bande passante de Comores Telecom ou tout simplement 56,40% de tout le trafic Internet aux Comores) mais enfreint aussi les lois internationales sur le copyright. D’ailleurs, Comores Telecom reçoit régulièrement des plaintes venant de producteurs comme Paramount Columbia sur ces téléchargements illégaux. Si cela persiste, Comores Telecom pourrait être mis sur liste noire avec la potentialité de blocage de nos accès Internet à l’international. Pendant que nous continuerons à combattre ces pratiques illégales, il faut cependant se mettre à l’évidence qu’aucun pays au monde n’y arrive vraiment.

Alors au lieu de vouloir bloquer la technologie, Comores Telecom met plutôt en place des solutions rationnelles qui permettront à nos abonnés, et notamment les futurs utilisateurs de la 3G, de pouvoir utiliser légalement et sans restrictions les applications voIP pour faire de la communication voix par Internet. Dans ce sens, Comores Telecom a entamé une série de discussion avec le Ministère des Télécommunications, l’ANRTIC, la Fédération des Consommateurs Comoriens, l’Association des Consommateurs des TIC et d’autres acteurs pour trouver les voies et moyens qui permettront de préserver dans le long terme les intérêts de Comores Telecom tout en protégeant le droit du Consommateur à avoir accès à ces services d’une manière rationnelle et mesurée. C’est dans ce sens que Comores Telecom propose à partir de ce mois de septembre un accès aux services à valeur ajoutée pour tous les clients ADSL moyennant le paiement d’un forfait mensuel de 10 000 Fc en plus de l’abonnement ADSL menuel. Cette somme correspond au montant de la location d’une adresse IP publique qui sera alloué à l’abonné ADSL.

Cependant, cette mesure ne concerne pas les abonnés de la Liaison Spécialisée (LS) et des abonnés ADSL ayant déjà loué une adresse IP publique qui, eux, ont un accès sans restrictions aux services à valeur ajoutée. Comores Telecom voudrait en même temps attirer l’attention du public sur le fait que tous ceux qui utilisent les applications voIP à des fins commerciales sans autorisation ou licence de l’ANRTIC seront passibles de poursuites judiciaires car ils enfreignent la réglementation nationale sur le télécom et les conditions de leurs engagements contractuels vis-à-vis de Comores Telecom. Nous voudrions aussi rassurer notre clientèle sur l’engagement de Comores Telecom à continuellement rechercher des solutions permettant d’améliorer nos relations notamment par des baisses régulières de nos tarifs. A l’heure actuelle, nos équipes sont entrain d’étudier les possibilités de baisser encore plus nos tarifs pour les communications internationales. D’ailleurs, Comores Telecom propose déjà, dès ce mois de septembre, un forfait pour les communications nationales permettant de passer des appels illimité de fixe à fixe et CDMA pour 7500 Fc/mois. Et bien entendu, d’autres offres commerciales sont en étude pour une meilleure satisfaction de notre clientèle. La politique de baisse régulière de nos tarifs a toujours fait partie de nos traditions commerciales.

Enfin, nous voudrions porter ici une mention pour la forte implication de l’Autorité de Régulation des TIC (ANRTIC) qui a accepté d’accompagner Comores Telecom dans la recherche d’une solution à cette question. Comores Telecom appelle donc l’ANRTIC et toutes les autres instances concernées par cette question et l’amélioration de la qualité des TIC aux Comores à renouer avec le sens du dialogue et de la négociation pour le bien de notre pays.  Comores Telecom reste disponible pour tout dialogue productif visant à améliorer nos relations avec la population comorienne et s’excuse encore une fois du désagrément causée par toute cette situation.

Le Département Communication et Marketing de Comores Telecom

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