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NAIROBI - L'opposition comorienne s'est dite "préoccupée" par la récente arrivée d'un contingent de militaires libyens aux Comores, alors que le pays traverse une nouvelle crise politique, selon un communiqué transmis jeudi à l'AFP.Une cinquantaine de militaires libyens sont arrivés fin mars à Moroni, capitale de l'archipel des Comores, et sont installés depuis lors dans plusieurs hôtels de la ville, suscitant de nombreuses spéculations parmi la population et la classe politique. La Convergence nationale pour mai 2010 (CNPM 2010), coalition qui regroupe les principales formations de l'opposition dans l'archipel, est "fortement surprise et préoccupée par l'installation manu militari, à des fins jusque là inconnues", de ce contingent, venu "avec une impressionnante cargaison d'armes et d'équipements militaires", a-t-elle affirmé dans un communiqué. La présidence comorienne ne s'est pour le moment pas exprimée officiellement sur le sujet.

Ce déploiement intervient alors que le pays "traverse une crise politique sans précédent, née de l'intention du président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi à vouloir proroger son mandat au-delà du 26 mai 2010 (...)", estime la CNPM 2010. La situation politique est tendue actuellement aux Comores, et plus particulièrement sur l'île de Mohéli (qui forme avec Grande Comores et Anjouan l'Union des Comores), alors que l'opposition conteste vivement la prolongation du mandat du président Sambi jusqu'à fin 2011 et réclame le respect de la présidence tournante de l'archipel. Début mars, un congrès parlementaire, boycotté par l'opposition, a décidé de fixer les élections du président de l'Union et des gouverneurs au 27 novembre 2011, prolongeant ainsi de facto le mandat du président Sambi de 16 mois. "Au moment où le pays croyait, à juste titre, avoir tourné la page des pratiques mercenariales, de l'invasion par des soldats de fortune, la CNPM 2010 s'insurge contre l'installation d'une armée étrangère sur le sol comorien sans qu'aucun traité ou accord militaire soit envisagé avec son pays d'origine", poursuit le texte, signé de Saïd Ali Kemal, président de la Convergence.

"L'opacité qui a entouré cette opération fait craindre le pire", souligne la CNPM 2010, selon laquelle "ni le gouvernement, ni l'Assemblée, ni même l'état-major de l'AND (armée) n'étaient informés de l'arrivée et de l'installation de cette force". L'opposition se demande ainsi si "ces militaires (libyens) venus pourtant d'un pays frère ne sont pas tout simplement des mercenaires au service exclusif du président Sambi à la veille de la fin de son mandat". La Libye de Mouammar Kadhafi est l'un des principaux partenaires internationaux du gouvernement du président Sambi, qui a participé les 27 et 28 mars dernier à Syrte (Libye) au 22e sommet de la Ligue arabe.

Source: AFP

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