SELSR6075811[1]FOMBONI — Le président de l'Union des Comores Ahmed Abdallah Sambi a annoncé mardi soir la mise en place d'un gouvernement d'intérim, à la veille de la fin théorique de son mandat présidentiel. "Ce soir, je mets en place un nouveau gouvernement car l'Etat et les institutions doivent continuer à fonctionner", a déclaré M. Sambi dans une allocution à la radio et télévision nationales.

M. Sambi, dont le mandat devait initialement prendre fin mercredi, a obtenu en mars la prolongation de sa présidence jusqu'à fin 2011, au terme d'une réforme constitutionnelle contestée et d'un Congrès boycotté par l'opposition. Celle-ci visait à harmoniser l'élection du président de l'Union avec celle des gouverneurs des trois îles (Grande Comore, Anjouan et Mohéli) au 27 novembre 2011.

La Cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays, a jugé début mai que son mandat expirait effectivement le 26 mai, mais que M. Sambi devrait ensuite exercer le pouvoir au cours d'une "période intérimaire", dans une "démarche consensuelle" et avec des pouvoirs limités, jusqu'à l'organisation d'élections dont la date reste à fixer.

La prolongation du mandat de M. Sambi suscite la colère de l'opposition et des habitants de Mohéli à qui revient normalement le tour d'assurer la présidence de l'Union des Comores, en vertu du principe de la présidence tournante entre les trois îles. Des négociations sur un nouveau calendrier électoral ont une nouvelle tournée court mardi, la délégation de Mohéli ayant claqué la porte des pourparlers, qui se tiennent à Moroni, après avoir une nouvelle fois réclamé la présidence tournante de l'Union.

"Ce gouvernement ne veut pas dire la fin des négociations", a insisté M. Sambi, avant d'ajouter: "Il ne faut pas laisser le pays aller à l'aventure". M. Sambi, qui n'a pas annoncé la composition de ce gouvernement intérimaire, a assuré que le chef de l'exécutif d'Anjouan, Moussa Toybou avait "accepté" la formation de ce gouvernement. "J'appelle les forces de l'ordre à renforcer leur vigilance pour assurer la sécurité des citoyens", a par ailleurs lancé M. Sambi.

Mardi, quelque 200 jeunes ont érigé des barricades sur plusieurs axes routiers de Fomboni, la principale ville de Mohéli. Les forces de l'ordre ne sont pas intervenues pour les déloger et les manifestants tenaient toujours leurs barrages en fin de soirée, a constaté un correspondant de l'AFP.

Source: AFP

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