FOMBONI, Comores — Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi dans l'île comorienne de Mohéli à l'occasion de la visite d'un haut responsable de l'Union africaine (UA) consacrée à la prolongation du mandat du président de l'archipel. Cette visite a été marquée par des échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre en centre-ville et par une altercation dans l'hôtel où se tenaient les discussions, qui a conduit le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA Ramtane Lamamra à écourter sa visite et regagner Moroni dans la foulée.

Un peu plus tôt, M. Lamamra avait été "accueilli" par des centaines de manifestants à son arrivée vendredi matin à Fomboni, "capitale" de l'île autonome de Mohéli baignée par l'océan Indien. Ces derniers, en majorité des femmes et des jeunes, manifestaient pour exiger le respect de la présidence tournante de l'archipel. Selon ce principe, un ressortissant de Mohéli doit accéder à la tête de l'Union des Comores en mai 2010.

 

Début mars, un congrès parlementaire, boycotté par l'opposition, a toutefois décidé de fixer les élections du président de l'Union et des gouverneurs au 27 novembre 2011, prolongeant ainsi de facto le mandat du chef de l'Etat Ahmed Abdallah Mohamed Sambi de dix-huit mois et suscitant la colère de l'opposition. "On a marre des mensonges de Sambi", "Va-t-en!", scandaient les manifestants, qui ont défilé au son d'une sono dans l'avenue principale de Fomboni. En milieu d'après-midi, des échauffourées ont éclaté dans le centre de Fomboni où des groupes de jeunes ont érigé des barricades sur l'artère principale de la ville, jonchée de cailloux, de pneus enflammés et de troncs d'arbre. Ils ont ensuite été dispersés par les forces de l'ordre.

Une dizaine d'homme en tenue militaire installés dans un pick-up a ensuite pourchassé des jeunes très mobiles. L'un d'eux a été arrêté, a constaté l'AFP.La tension sur l'île de Mohéli, où le mécontentement populaire est très fort depuis un mois, a été ravivée par l'arrivée jeudi à Fomboni de deux ministres mohéliens du gouvernement de l'Union des Comores.

 

Source: AFP

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