COMORES TELECOM : LES CLIENTS FLOUES ORGANISENT LA RIPOSTE
05 août 2013 « Le printemps arabe » a fini par atteindre les côtes de l’océan indien. De l’autre côté du canal. Dans l’archipel des Comores. Du moins c’est ce qu’espère les hommes et femmes, à l’initiative de multiples appels à la mobilisation générale. Un « Hussi » non pas pour renverser le régime des « Docteurs », mais pour appeler simplement au respect et à la dignité dû aux citoyens par la société d’Etat : Comores Télécom. A force de prendre ses clients pour quantité négligeable, de les plumer, de leur vendre du vent, « publicité mensongère » et autres artifices pour toujours et encore soutirer de l’argent sans fournir la prestation vendue, des voix s’élèvent et s’organisent pour contraindre « Swamahani kavatsi » réseau à respecter ses engagements.
Les réseaux sociaux fortement mobilisés
Tout a commencé par un statut laconique mais d’une ironie mordante de l’incontournable Oustadh Padré sur la disparition des affiches de Comores Télécom de l’application skype. En légende : « Eh ben je comprends que c'était prévu depuis longtemps d'exclure Skype pour le 3G; regardez bien l'affiche, il est même pas là ! lol » Les commentaires affluent. Indignations et critiques pleuvent. Les langues se délient aussitôt. D’autres plumes prennent le relai. Les pratiques opaques et incongrues de CT (Comores Télécom) passent aux grilles. Le professeur Aboubacar Ben Said Salim ne va pas par quatre chemins. Dans un billet, il appelle un chat un chat : « Quand Comores Télécom prend les clients pour des cons ! ». Le décor est planté.
A l’origine de la levée du bouclier, Oustadh Padré le livre ainsi : « Comores Télécom nous bloque Skype parce qu'avec cela on appelle et utilisons pas le téléphone; alors dans le même ordre d'idées, qu'ils bloquent le mobile parce que les gens n'utilisent pas les fixes, et puis les fixes parce qu’on n’utilise pas les cabines, puis plus fort que cela, bloquons Internet parce qu'avec lui on a cessé d'envoyer des Fax. Il est temps de comprendre qu'on doit évoluer avec son temps ! » Plus mordant, cynique mais réaliste est le statut partagé par Don Abder. Sur sa page apparait : « Comores Telecom 200.000 clients, possesseur de smartphone aux Comores allez 10.000 je suis d'humeur généreuse mais c'est nous qui faisons perdre de l'argent a la société par nos appels en VOIP alors bye bye Skype, Viber et autre Tango. Sinon Ben on a droit à des publicités mensongères sur la généralisation des TIC car il faut réduire la fracture sociale sauf qu'internet ne concerne que Moroni et ses alentours. A vos portes monnaies chers citoyens nous devons engraisser encore quelques voyous jusqu'en 2016 et si vous n’êtes pas contents fermez vos gueules, circulez y a rien à gratter. Vive la Tournante, Vive les Comores ». Tout est dit poétiquement bien sûr.
Comores Télécom experte en publicité mensongère.
Car CT est passée experte en « publicité mensongère d’après ses nombreux clients qui s’estiment lésés. « Vous vous rappelez sans doute de la fameuse promotion de 8 au 10 mars sur les prix ! Des Mpessi à 10 000 kmf, le téléphone fixe à 10 000 knf et l’ADSL à 15 000 kmf. Eh bien ! C’était de l’arnaque organisée ou de l’incompétence patente ? « En effet comment des techniciens de haut niveau payés aussi à un très haut niveau peuvent imaginer qu’en deux jours seulement de promotion ils peuvent installer un minimum de 50 téléphones fixes avec des techniciens qui ne sont pas capables d’assurer la maintenance d’un téléphone en dérangement en moins de un mois ? » S’interroge Aboubacar Ben Said Salim. Avant d’enfoncer le clou en ciblant mieux les responsables avec : « Comment des grosses têtes d’ingénieurs, de financiers, des juristes chevronnés ont pu tromper tout un peuple en, faisant sciemment une publicité mensongère en toute connaissance de cause ? Autant de questions qui méritent des réponses claires et limpides. Dans un pays où le client est Longtemps considéré « plus esclave que roi », la situation n’a plus qu’assez duré. Beaucoup de voix s’élèvent pour siffler la fin du sentiment d’impunité des dirigeants de la CT. Plusieurs initiatives sont en cours. Une plainte sera déposée ce mardi par l’ARTIC. Une page facebook dédiée a été créée pour fédérer le mouvement : Non aux censures de Comores Télécom. Le partage de la page connait un succès fulgurant. Une autre page : portons plainte contre Comores télécom a vu le jour avec plus de 10.000 visiteurs, en moins de 24 h. Un collectif d’usagés abusés se met en place sur place afin d’arrêter les différentes options judicieuses à mettre en œuvre. D’autres actions sont envisagées pour contourner la censure.
Les communications aux mains de techniciens étrangers
Plus grave encore l’information selon laquelle les techniciens chargés de veiller aux communications du pays sont Béninois. Apparemment, dans cette entreprise les compétences nationales lorsqu’elles ne sont pas soumises au bon vouloir de l’oligarchie en place est un frein aux détournements des biens publics. Dès lors, le recourt à une main d’œuvre étrangère sur des postes stratégiques. Les supers techniciens de la société WANCIA TECH du Bénin sont la géniale trouvaille de Razida, le directeur du service informatique. Des amis à qui il loue son super 4X4 incapables de faire la différence entre une cyber attaque et des simples messages de soutien.
Idjabou Bakari
COMORESplus