CONFERENCE DE PRESSE DE LA CRC : MSAIDIE RESTE DROIT DANS SES BOTTES.
11 sept. 2013 Le Retaj Hotel avait l’air d’abriter un meeting ce mardi, tellement la salle était pleine et résonnait au bruit des applaudissements et autres ovations des militants de la Convergence pour le Renouveau des Comores(CRC). Pourtant il s’agissait d’une conférence de presse à la quelle les dirigeants statutairement légaux de parti CRC ont convié les journalistes de la place après la décision, prise dimanche par une partie des membres du conseil national de ce parti, de démettre M. Houmed Msaidié de ses fonctions de secrétaire général.
Défection,
C’est M. Abdou Soefo, en sa qualité de président du conseil national de la CRC, qui a donné le ton en expliquant clairement que les initiateurs de la destitution de M. Msaidié ont agi en toute illégalité et en rupture totale avec les dispositions statutaires. Selon cet ancien ministre des relations extérieures, le quorum d’un tiers des membres du conseil national requis par les statuts en cas de circonstance pareille n’était pas réuni. Puisque la majorité des conseillers ayant signé la pétition étaient des faux conseillers. Sur les 18 conseillers venus de l’île d’Anjouan, deux seulement sont des vrais membres du conseil national. De plus, les conseillers ne disposent que de la seule possibilité de demander la tenue de la session, la décision de convoquer celle-ci relevant de la compétence exclusive du secrétaire général du parti. Pour lui, ces conseillers ont franchi le Rubicon et leur décision est nulle et non avenue. Il a conclu qu’il s’agit, en réalité, d’une défection, d’une rébellion et qu’il y a lieu de chercher les voies et moyens légaux devant s’appliquer à cette situation.
Tentative de putsch
Pour le patron de la CRC, M. Houmed Msaidié, son parti traverse une crise mais il survit. Pour démontrer que son mouvement a survécu à des crises plus grave que celle-ci, le numéro un de la CRC a rappelé comment ils ont combattu le régime de Sambi qui les avait mis en prison et comment ils ont lutté pour l’alternance et la tournante en faveur de l’île de Mohéli. Il a joué l’apaisement en mettant en garde ceux qui souhaiteraient l’éclatement du parti. Il a cependant tenu à expliquer l’origine de ce qu’il qualifie de tentative de putsch. C’est que les frondeurs s’élèvent contre un projet de règlement intérieur qui suggérait l’organisation des primaires pour le choix du candidat aux présidentielles de 2016. Car, selon eux, il y aurait un candidat naturel en la personne de l’ancien président Assoumani Azali. M. Msaidié n’en revient tours pas qu’on lui reproche aujourd’hui des décisions qu’il a prises ensemble avec le bureau exécutif et qu’on vise celles-ci comme motifs devant fonder son éviction du parti. Il s’interroge si avoir l’intention d’être candidat à la candidature des présidentielles est un crime et dit ne pas comprendre pourquoi on lui a fait ce procès d’intention.
Qui est le véritable conspirateur ?
Pertinent et offensif d ans son argumentaire, l’enfant de Mboudé-Mitsamiouli considère que l’urgence et la gravité de cette affaire imposent un règlement rapide. C’est pourquoi, il compte saisir un juge de référé dans les tout prochains jours. Tout droit dans ses bottes et dans un ton professoral teinté d’humour, l’ancien directeur de cabinet de la présidence de la République clame qu’il demeure encore le véritable dirigeant du parti, car c’est lui qui a été élu secrétaire général du parti par le congrès en septembre dernier. Et il compte rester à son poste jusqu’au prochain congrès, même s’il n’exclue pas d’examiner la possibilité d’un congrès extraordinaire, comme le demandent certains membres du mouvement. A la question de savoir si c’est Azali le vrai conspirateur, les conférenciers répondent qu’il faut aller le lui demander. Tout ce qu’ils soutiennent, c’est que si l’ancien Rais compte être candidat, il devra se soumettre au vote des militants lors des primaires internes. Il faut reconnaitre que depuis la perte du pouvoir de cet ancien parti présidentiel, M. Houmed Msaidié a su garder le mouvement sur l’échiquier politique national et a incarné sans faille une opposition constructive avec constance et finesse. En termes de communication, « il a remporté la Palme d’or si ce n’est l’Oscar » pour paraphraser l’un de ses admirateurs. Aujourd’hui, il demeure un candidat sérieux parmi ceux qui souhaiteraient concourir pour les présidentielles de 2016.
ABDOU ELWAHAB MSA BACAR
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