z0ycv9a0[1]La douane connait un certain nombre de reforme dans le fond et dans la forme. Vache à lait de l’Etat, les regards sont tournés sur elle surtout lorsqu’elle innove ses bureaux. Le directeur évoque une douane en bonne santé mais des interrogations subsistent quant à la destination de ces fonds. Le directeur général des Douanes, Mohamed Daoudou répond aux questions de La Gazette et HZK-Presse sur ce sujet.

 

Question : Depuis un moment, vous avez entamé une inauguration en série des bureaux de la douane. Les comoriens ont-il besoin réellement de nouveaux bâtiments ?

Mohamed Daoudou alias Kiki : Quand on a pris ces responsabilités en janvier 2009, il fallait tout revoir à la douane. Par exemple Mohéli, il n’y avait ni bureaux, ni matériel de douane. Il fallait mettre en place un chantier pour construire, moderniser et informatiser ce centre de l’île. La restructuration des services des douanes s’imposait aussi. On ne peut pas tolérer des gestions de l’île et de l’Union au sein du même service. L’idée était de faire un commandement unique qui serait géré par un seul chef en émettant des ordres qui seront appliqués au même moment par tout le monde. Et pour reformer, il était nécessaire de mettre les conditions en commençant par le lieu du travail. C’est pourquoi, on a décidé de rénover tous nos centres. On a poursuivi notre reforme par la formation en ouvrant d’autres services. Il était inconcevable que 60% des employés de la douane ne maitrisent rien de la douane. On a ouvert un centre de formation et on a fait un partenariat avec l’école nationale des forces armées pour permettre cette formation.


Question : Certains trouvent que ces bâtiments sont rénovés de manière exagérée. Ils dépassent les besoin de la douane…

M.D. Kiki : Ceux qui réagissent de la sorte ne maitrisent rien. Tu ne peux pas avoir une administration sans une salle de conférence avec des conditions dignes de ce nom car on participe à beaucoup de conférences et il faut qu’un jour on les accueille chez nous. Au delà de tout ça, on nous a confié des responsabilités et il faut qu’on les assume pleinement dans de meilleures conditions.

 

Question : Est-ce que les résultats suivent ?

M.D. Kiki : Avant que ces conditions ne soient réunies, on estime que les résultats sont au rendez-vous selon les statistiques. Vous devez aussi savoir que les bâtiments sont réhabilités sur des fonds propre à la douane. Et si on se permet de faire de la sorte, c’est parce que nous avons de bons résultats. A titre indicatif, les résultats de 2009 ont progressé de 13% par rapport à 2008. C’est un peu plus de 12 milliards. Ce sont de recettes que le pays n’a jamais enregistré. Si aujourd’hui, on vous parle d’une réduction ou effacement de la dette, c’est parce qu’il y avait des conditions à respecter. Et parmi ces conditions, se trouve l’augmentation des recettes. Mais le problème qui pousse certains à penser que les recettes doivent être augmentées c’est les dépenses qui sont plus élevées que les entrées. La douane assure ces recettes publiques à hauteur 65% et on ne peut pas assurer la totalité des dépenses.

 

Question : Pourtant la population voit un paradoxe que la douane qui assure à 65% des recettes va mieux mais qu’on ne paie pas les salaires des agents de l’Etat?
M.D. Kiki : Très honnêtement, le retard dans le paiement des agents de l’Etat ne nous concerne pas. Il faut savoir que contrairement à ce qui est véhiculé par la presse, du 1er janvier au 30 juillet qui correspond au premier semestre, la douane a généré 5,648 milliards. C’est pour te montrer que les salaires ne nous concernent pas. On a récolté des recettes et on les a déposées à l’endroit approprié. Maintenant, c’est à ceux qui reçoivent ces fonds de s’expliquer.

 

Question : Vous parlez de bons résultats alors que la chambre de commerce se plaignait de ne pas percevoir une partie de leurs taxes…

M.D. Kiki : La chambre de commerce se trompait. Chaque matin, elle vient relever les comptes et l’argent est versé. Quant ils ont soulevé ce problème, on a fait le compte et on a versé plus de 173 millions. Mais je tiens à préciser que la chambre de commerce ne remonte pas l’information jusqu’à l’endroit qu’il faut.

 

Question : On se demande si une cohabitation est possible entre vous et le nouveau receveur quant on sait vos divergences politiques ?

M.D. Kiki : Pourquoi on ne va pas s’entendre ? Après tout c’est un douanier. Moi je reste le chef. Mais avant tout, je ne mélange pas la politique et le travail. Si j’avais à mélanger les deux, je devais virer des gens que j’ai trouvés là-bas sans soutenir le mouvement Orange. Et pourtant, je ne les ai jamais emmerdés. Ils sont toujours là et ils continuent à travailler. Chacun va garder ses convictions politiques mais pas de conflits au travail. D’ailleurs, je rappelle que si aujourd’hui, le ministre des finances de l’Union nomme un receveur c’est grâce à moi. On a crée les conditions car avant ce sont les exécutifs des îles qui nommaient les receveurs.

Propos recueillis par Ahmed Abdallah Mguéni

Source : HZK-Presse: 17/08/2010

 

 

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