DIASPORA : LE COMMISSAIRE SEDA DENNONCE LE MAUVAIS ACCUEIL RESERVE AUX « JE VIENS »
24 août 2014
Suite l’arrivée massive au pays des comoriens de l’extérieur, notamment ceux de France, le commissaire en charge de la diaspora, M. Said Ahamada Youssouf alias Seda, est monté au créneau pour dénoncer le mauvais accueil réservé à ces compatriotes dans les administrations comoriennes. Lors d’une conférence de presse tenue à Moroni la semaine dernière, le commissaire en charge de la diaspora a exprimé ses regrets face à certains comportements vis-à-vis des ressortissants de la diaspora et déploré le manque de considération dont ils font l’objet. Il a lancé un appel aux autorités publiques afin qu’elles agissent dans le sens de rendre plus confortable le séjour de ces comoriens de l’extérieur. Il a égrené les difficultés rencontrées au quotidien par ces vacanciers saisonniers dont le maintien d’un visa de sortie qu’il trouve aberrant et les manquements systématiques des compagnies aériennes à leurs obligations.
Pour lui, l’Etat n’anticipe pas, n’innove pas, ne prend aucune initiative pour faciliter la vie de la diaspora au pays et inciter les nouvelles générations de celle-ci à vouloir visiter le pays, y revenir régulièrement et, éventuellement, y investir. Il a sollicité les administrations, notamment la justice, le Ministère de l’intérieur et les affaires étrangères de ne jamais perdre de vue les impératifs liés à la situation administrative des membres de notre diaspora. Et il a raison de le souligner, car souvent ces comoriens de l’extérieur font l’objet des préjugés de la part des agents de l’administration et le contact avec ceux-ci est souvent compliqué. Habitués de l’accueil des administrations françaises, les « je viens » haussent souvent le ton et critiquent vertement le fonctionnement de l’administration locale et l’inertie des agents. Ce qui suscite l’ire et l’inimitié souvent injustifiés de certains agents des services étatiques.
Nulle n’ignore ce qu’apporte la diaspora comorienne à l’effort de construction du pays. Elle rapporterait en 2013, selon un rapport de la Banque Centrale, plus de 59 milliards de francs comorien. Pourtant, aucune véritable politique n’a jamais été initiée par l’Etat comorien pour valoriser cette manne financière et leurs apporteurs. Le Commissaire en charge de la diaspora a donc raison de elever la voix contre ces mauvaises conditions. Sinon, les ressortissants se demanderaient à quoi servirait une institution comme celle qu’il dirige.
Abdou elwahab Msa Bcar
COMORESplus