Ecole comorienne : Pourquoi tant d’échecs aux examens de fin d’année scolaire.
28 juil. 2013Il n’est un secret pour personne que les résultats des examens de ces dernières années sont catastrophiques. Il y a 7 ans, en guise de commentaire sur les résultats du Bac ou du Bepc, tout le monde n’hésitait pas à pointer du doigt les enseignants qui faisaient tout le temps des grèves. Si les arrêts intempestifs des cours sont parmi les facteurs de la baisse du niveau des élèves, ils ne sauront à eux seuls expliquer cette explosion de l’échec scolaire. Cette année, il n’y a pas eu de grève sauvage, pourtant les résultats ont été encore abominables. Il faut donc creuser, aller plus loin pour l’analyse de cette triste situation. Je pense que les échecs à répétition viennent aussi du fait que les élèves qui viennent du primaire n’ont pas le niveau requis. Leur succès à l’entrée en sixième, se fait souvent dans une atmosphère de laisser aller, de faveur et de complaisance.
A cela, il faut ajouter le niveau des enseignants eux-mêmes. Il faut le dire sincèrement que certains parmi eux qui n’ont pas le niveau requis pour enseigner dans le primaire. C’est gravissime. Ce phénomène fâcheux prend sa source dans le mode de recrutement des enseignants. Il est temps de mettre en place des concours d’entrée dans les établissements de pédagogie. Seule chose qui peut réduire la chute des niveaux des élèves. Comment voulez-vous qu’un individu qui n’a pas le niveau requis pour enseigner arrive t-il à produire des résultats positifs ? Impossible ! Donc une des causes de fléau au niveau de l’enseignement et dont on ne parle pas souvent. Outre, La dégringolade de l’école est l’image de toute la société où les contre-valeurs sont érigées en valeurs, où des violents et des médiocres sont présentés comme des modèles à imiter. L’école faisant partie de la société, la contagion est automatique.
Aujourd’hui, dans notre pays, tout le monde s’infiltre avec le vol, les détournements de fonds, les surfacturations et la corruption. Pourquoi les enseignants seraient-ils en marge du pillage et de la corruption ? Voici les genres de questions que des nombreuses personnes se posent après avoir constaté que dans tous les secteurs de l’Etat, les gens sont obnubilés par l’enrichissement illicite et facile. Notre école est infectée par un virus aussi dangereux. Tant que des dispositions à moyen et à long termes ne sont pas prises, nous allons tout droit malheureusement vers une nation analphabète car sous-formée, mal formée, voir même déformée. L’école comorienne ne guérira de ses maux que lorsque la société elle-même aura sa santé. La responsabilité incombe autant les élèves, les enseignants et les responsables de l’Etat.
IBRAHIM Fatih Eddine