IMAG0054Il y a plus d’une semaine, les enseignants comoriens sous-couvert l’administration de l’île autonome de Ngazidja, se réunissaient au lycée Said Mohamed Cheick de Moroni, dans but de revendiquer leurs droits ; avancements de leurs salaires, réintégration de quelques-uns de leurs. C’est suite au non-respect du protocole… par le gouvernement central que le climat devient de plus en plus rugueux. Une situation qui a tourné en cacahouète avec la grève des élèves aboutissant à une manifestation récidive, assombrissant  les cieux de la capitale et dont le bilan est catastrophique.

 

Mais là, un grand étonnement laisse dessiner. L’inertie du commissariat en charge de l’enseignement de l’île autonome de Ngazidja dans ce tourbillon. Pourquoi dans cette situation, le gouvernorat de l’île autonome de Ngazidja est sans action ni mots ? Si on remet les choses à leurs places,  on comprend très bien que le commissariat en charge de l’enseignement au niveau de l’île de Ngazidja, a appliqué la politique de l’esquive dans les affaires siennes, c’est-à-dire, l’enseignement de son île autonome étant bien sous sa tutelle.

 

Pourquoi le silence du gouvernorat ?

 

N’est-ce pas l’enseignement primaire et secondaire sous la charge des commissaires des îles autonomes ? N’est-ce pas l’Université sous la tutelle du ministre de l’éducation nationale ? Chaque île dispose d’un commissariat en charge de l’enseignement… Un exemple bien précis Anjouan et Moheli ne sont pas attrapées par cette grève dévastatrice.

Certains glorifient d'un acte salutaire le fait que le ministre de l’éducation nationale s’est rendu au lycée de Moroni, le jour de grève, pour attester la véracité de l’évolution de la situation. Mais ce ministre est attrapé par une foudre ou une balle perdue, étant enfermé pendant cinq heures de temps au lycée de Moroni par les élèves au moment où son homologue de l’île de Ngazidja Mme Boina Boina Sania, est sur son canapé bien épargnée des grognes et des revendications musclées des élèves de Ngazidja sous sa responsabilité. Avec l’absence des éleves des autres îles dans ce mouvement de grève, la cause est loin d’être nationale. Manque de solidarité, traitrise, inefficacité ou efficacité ?

 

Incomparable à celles des années précédentes.

 

Certes, la grève de 1968 dont la cause immédiate a été les informations mensongères émises par un journaliste français à la radio, contre les lycéens qui sauvaient des rescapés d’un crash d’avion français à l’aéroport de Moroni-Ikoni, et celle de 1973… furent nationales. C’était une période où le lycée Said Mohamed Cheick de Moroni, regroupait tous les enfants de l’archipel des Comores. Les grèves de 1989, 1994 et 1997, comme les deux précitées étaient des grèves nationales. Les enfants de tout l’archipel étaient impliqués… c’est ce qu’on appelle cause nationale.

 

Mais avec les conséquences de la constitution morcelant le pays, issue de l’accord de Fomboni, cette grève comme tant de faits, a perdu sa dimension nationale. Donc, le gouvernorat de l’île de Ngazidja ne doit pas s’incliner d’aucune responsabilité dans cette situation. Il doit être impliqué comme premier concerné, même si le Vice-président en charge de finances Mamadou qui d’habitude « nosiza mitso na mitrede ye hifa », complique la situation par son souci de satisfaire les institutions internationales en abandonnant les gueux dans la misère et les désertés dans le malheur. Des enseignants et des élèves livrés à eux-mêmes, enseignement presque inexistant…  

 

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

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