ET SI ON PARLE DES DOSSIERS DES SOCIETES D’ETAT… QUI ONT PASSE L’ARME A GAUCHE ?
05 nov. 2013 Ces morts sont-ils devenus des momies ou encore des os dans leurs tombes ? Et si on réveille certains cadavres pour que se réveillent certains esprits ? Il est trop curieux mais aussi légal de parler un peu des « Comores aux dossiers noirs ». La grande majorité de la population comorienne, a moins de trente ans aujourd’hui. Et cette tranche d’âge, s’espace de la réalité de leur pays, les Comores. Cette méconnaissance ne favorise que la classe politique notamment, qui a failli à sa mission et qui continue toujours à se fantasmer de rebondissement sur la scène politique. Soit directement soit indirectement.
En effet, il y a presque trente ans la société comorienne, Air Comores a rendu l’âme sous le régime du feu Said Mohamed Djohar. Une époque où le parti RDR étant la mouvance présidentielle de l’époque, composé de l’UDD, MDDC, SNDC, Mourad, Rachad, Maecha bora, quelques grains de l’UDZIMA, Mwangaza… tenait la manette du pays. Des mouvements congelés en un seul parti politique au tour de Said Mohamed Djohar. C’est l’époque où est né le cercle des émergeants parmi lesquels, Youssouf Said Soilihi, Houmedi Msaïdié, Mohamed Abdoulwahab, Abdourahim Said Bacar, Dini Nassur, Soutwane Chouzour, Ismail Ibouroi (Stingue), Inoussa ben Imani, Ibrahim Halidi, Hamada Madi Boléro, El-arif Oukacha, Ibrahim Mohamed Allaoui, Soilih Mohamed Soilih, Mohamed Abdou Madi (Mdjamawe), Mme Sittou Ragda Mohamed, Me Harmia Ahmed, Raoul De Lapyère, Abou Oubeid, Elarif Hamidi… et j’en passe. Une raffinérie des politiciens et des téchniciens... Quelques vétérans comme Maoulida feu, Mzé Ali, feu, Ahmed Abdallah Sourette, Abderemane Mohamed, Salim Himidi, feu Dr Kassim… n’ont pas été du reste. N’est-ce pas le régime pendant lequel SONATRAM, Air Comores, ENES, la STAC ainsi que d’autres ont disparu du paysage ? Et de ça, personne n’en parle. Aucun compte, aucune enquête, aucune interrogation… ne sont engagés. Donc le laxisme, le laisser-aller de la population, l'indifférence, l'ignorance, la complaisance si ce n'est de la résignation, permettent les abus perpétuels une fois parvenu au pouvoir. « Oui, j’abuse car on ne me fera rien, totale impunité et immunité à vie » Telle est la certitude qui anime les malfrats. Le chaos a commencé depuis l’ère Djohar, période où les Comores comptabilisaient 24 partis politiques à moins d’un million d’habitants. Un vieux sage, sorti malgré lui de sa préretraite paisible et dorée de la cour constitutionnelle pour vêtir le costume présidentiel et dont l’entourage n’était que catastrophique.
Et si on remet le compteur à zéro ?
Donc, cette maladie du régime « gendrocratie, amitiocratie, camaradocratie », ces beaux néologismes fleurissant aux Comores ont germé depuis cette période et occupent toujours le terrain. Se réveilleront-ils un jour les comoriens, pour demander des comptes aux dirigeants de l'époque ou toujours dans leurs sommeils profonds ? Depuis quand les démantèlements des sociétés d’Etat ainsi que les différents pillages sans scrupules explosent ? L’ancien ministre des finances de l’ex-président Abdallah Sambi, Mr Hassani Hamadi, le brillant économiste qui avait assuré l’audit pour la liquidation de la compagnie aérienne Air Comores, a beaucoup à dire sur ce sujet. Le sage, Said Mohamed Saggaf, ancien ministre des affaires étrangères sous Djohar, Mohamed Said Abdallah Mchangama, ancien président de l’Assemblée nationale des Comores, sous Djohar, les techniciens du feu Ahmed Abdallah Surette, ancien ministre des finances sous Djohar, Kaambi Houmadi, ancien ministre des transports, sous Djohar… doivent éclaircir la situation, car chez les Comoriens d’esprit, elle reste une tache indélébile. Oui, c’est à partir d’Hashley un gang indo-mauricien… Mais qui a apposé la signature octroyant Hashley la société d’ Etat Air-Comores ? Et pourquoi aucun mandat d’arrêt n’a jamais été lancé contre cet homme d’affaire ? Pourquoi les comoriens font comme si de rein n’a été ? Une société d’Etat qui a rendu l’âme sans aucune explication des autorités du moment, tranquilles dans leurs peaux. Comme il n’était jamais trop tard pour mal faire, il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Que les autorités sous Djohar, qui sont en vie s’expliquent sur la véracité de ce dossier. Oui d’autres diront que c’est du passé. Mais pas si longtemps que l’affaire Maurice Papon, qui cinquante ans après le régime Vichy, a été jugé...
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus