400264 334120876615551 95458056 nLa France a flamby, le roi des compromis et des synthèses. Les Comores découvrent petit à petit qu'ils ont mieux. L'empereur des reniements, l'émir de l'indécision, le tsar de l'auto-désaveu, son excellence, le président Iki.

Il y a peu, Iki a agréablement surpris les Comoriens avec un discours volontariste, sur l'impérieuse nécessité de réformer la justice afin que ce troisième pouvoir en déliquescence retrouve ses lettres de noblesse et un peu de crédibilité aux yeux du peuple. Beaucoup de monde l'ont applaudi.

Certains hommes en noir du palais rebaptisé de l’injustice" ont cru avoir le feu vert du premier magistrat du pays pour enfin exercer leur métier en toute indépendance. Dans un pays gangréné par la corruption à tous les étages, le travail s'annonçait fastidieux mais néanmoins gratifiant pour quelques dévoués, désireux de se débarrasser des chaînes cadenassées par les politiques. Ces liens de soumission compromission qui pèsent sur ceux qui aimeraient travailler honnêtement. Certes, ils ne seraient pas légions. Mais, certains ont voulu prendre le président au mot et se montrer intransigeant avec la loi.

Quelle meilleure occasion de montrer le nouveau visage de la justice que le scandale de l'affaire Abou Achrafi ? Un concentré de tout! Le substrat d'un scénario pour un film au succès certain. Une affaire de gros sous, des sommes astronomiques à faire tourner les têtes, un grand commis de l'état en cause, un réseau mafieux iranien, "un woukoumbi 3G" qui aiguillonne les services des renseignements, des Etats du golf qui somment le président d'agir sinon..., des auditions, enquêtes de longue haleine, filatures,  le tout sur fond de vente de la citoyenneté économique déjà opaque. Bref, Tous les ingrédients réunis pour le scandale du siècle. Enfin, un dossier où les quelques chefaillons en col blanc de cette république bananière allaient rendre compte devant la justice.

Des milieux autorisés laissent entendre que le dossier est accablant. Non seulement pour l'ancien directeur. Les ramifications de l'affaire toucheraient au bas mot un grand nombre de la classe politique. Il faudrait s'attendre non à une vague d'arrestation, mais plutôt à un Tsunami. La question ne serait pas alors à qui le tour? Mais qui serait épargné! C'est dire l'ampleur de la catastrophe.

Une aubaine pour procéder à une vaste opération mains propres comme jadis l'Italie avec le juge Falcone. Pour cela, il faut le feu vert du locataire de Beit-Salam. Or, il semblerait que ce dernier tergiverse encore. Pire! Certains affirment même que le gouvernement chercherait un moyen d'extraire Abou Achrafi du pays et de le soustraire à la justice. Le président aurait consulté des membres du gouvernement et de son cabinet pour s'enquérir de la suite à donner à l'affaire. 

Légende urbaine? Info ou intox ? Ce qui est certain, c'est que l'affaire Abou Achrafi est une bombe atomique. Si elle explose, elle anéantirait à coup sur, les plans de carrière d'un certain nombre de personnalités en vue de tout bord. Déjà que depuis l'arrestation de l'ex directeur, quelques uns ont perdu le sommeil. D'autres s'activent en coulisse pour torpiller toute suite judiciaire. De là à imaginer que le président est lui aussi soumis à un harcèlement  incessant de la part des "intouchables" est logique. D'autant que le scandale toucherait tous les cercles du pouvoir. Iki serait-il otage de ses amitiés anciennes et actuelles? Ou tout simplement, un homme aux épaules fragiles pour assumer son devoir de premier magistrat? Va-t-il rater ce rendez-vous avec l'histoire au profit d'une association de malfaiteurs? On sera bientôt fixé.

Idjabou Bakari

COMORESplus

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