IMGP1999.JPGC’est vraiment naïf de croire que le président Ikililou Dhoinine allait être un saint. Ce dernier qui pendant cinq ans, a été couvé par le roi Sambi, dans un régime qui transformait le pays en coquille vide. Élève respectueux et droit comme une aiguille. Oui, c’était sur le coup d’émotion que les comoriens ont cru qu’une fois que Sambi quitte le pouvoir, les choses iraient bien. Refugié dans sa timidité, son pacifisme… le président des Comores unis Ikililou Dhoinine a pu se faire une image d’un homme plein de vérité et de sincérité.  

 

Que faire donc avec la régression ? Que faire avec la déception ? Et que faire avec la désolation ? Rien. On ne peut rien faire car, les comoriens sont tolérants, les comoriens sont oublieux et les comoriens sont tous victimes d’une fraternité et d’une proximité. Comme l’autorité comorienne n’est jamais ni coupable ni responsable, toutes responsabilités sont attribuées à Dieu. Les détournements de fonds, la corruption, le dysfonctionnement de la justice, la camaraderie, le favoritisme… sont monnaie courante aux Comores. Mais toujours c’est la volonté de Dieu.

 

Clair, il y a quelque temps, les comoriens ont suivi l’orale de l’ancien directeur général des Hydrocarbures des Comores, méthode Sambi. Il a été souligné que deux milliards de francs comoriens se sont volatilisés dans ce service. Et son chef a fait savoir aux téléspectateurs que cette fuite a été enregistrée au moment où Ikililou Dhoinine et Mohamed Ali Soilih avaient tour à tour assumé le ministère de finances. Et ça, personne n’en parlait. Alors ces premiers pas qui s’annonçaient sales étaient signe d’un éventuel régime de friponnerie, de malhonnêteté et de magouille.

 

Certes la lettre ouverte du député Abdoulfatah, est à apprécier mais elle n’a rien d’étonnant. Le détournement d’1 milliard 400 millions de francs comoriens destiné au secteur agricole par la Banque Africaine de Développement, dénoncé par ce même Abdoulfatah dans sa lettre, est de coutume. Mais député Abdoulfatah, a aussi à dire sur le financement des campagnes électorales de son parti orange, dont il est élu député lors des législatives dernières. Il s’est dit honnête, alors aucune disconvenance. Alors qu’il fasse preuve d’honnêteté pour qu’on croit bien.

 

Said Ahmed Djaffar

(COMORESplus)

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