IKONI PEUT CONTINUER DE VIVRE SUR LE CALVAIRE ? « LES ACCUSES D’IKONI, LEVEZ-VOUS ».
22 août 2014
Pourquoi l’affaire d’Ikoni est prise par les ikoniens comme une simple affaire ? Pourquoi ses instigateurs l’esquivent et ne veulent pas que l’on en parle ? Laxisme, méchanceté, opportunisme ou ruse ? Cette affaire est bannie des palabres des enfants ikoniens et pourquoi ? Les nuits du 23/24 décembre 2012 et 26 janvier 2013 laissent des séquelles belluaires sur la ville d’Ikoni. Des maisons brulées, des voitures vandalisées et incendiées, des monuments rendus presque inexistants… Depuis cette date, le moral de cette ville connue pour son héroïsme et aimée hypocritement est au rabais.
Plus étonnant encore, aucun ikonien, pas même les prétendants… n’avait condamné ces actes. Et, plus des deux ans après, des condamnations plus ou moins calculées apparaissent. Quelle pyrotechnie ! Une seule chose est sure, tous les ikoniens ne sont ni dociles, ni naïfs. Il y en a donc qui réfléchissent, qui évaluent et même qui peuvent se révolter au moment opportun. Mais comme a dit Victor Hugo : « Rien n’est plus fort qu’une idée qui arrive à son heure. » L’esprit de la révolte se réveille, et l’indignation suit son chemin.
« Une tragédie échappée aux calculs »
Ce qui se passe à Ikoni depuis ses nuits noires, doit interpeler tout le monde. Une situation qui ne cesse de se métamorphoser négativement chaque lever du soleil. Les bailleurs n’ont pas imaginé l’ampleur qu’allait prendre cette affaire. Mais à leurs prévisions, une simple rixe. Oui, question d’un leadership et d’une duplicité de complexe. Peut-on aussi parler de la conséquence d’une histoire mal transmise ou des fruits des discours provinciaux ? Depuis la nuit du Madjliss de Mohamed Abdallah Halifa, jusqu’à celle de Djaliko de Said Shioni…, en décembre 2012, l’affaire d’Ikoni restait ikonienement ikonienne. Histoire de quelques jours. Mais c’est à partir de l’implication du ministre de l’intérieur de l’époque Ahamada Abdallah, ce qui était de droit d’ailleurs, que l’affaire a pris une autre dimension. Mauvaise gestion de ce conflit… ou quoi ? En tout cas cela n’était pas anodin.
Plusieurs rebondissements, plusieurs synopsis juridiques… en somme, des scénarios. Peu sont ceux qui n’ont pas compris que cette affaire est fructueuse au régime en place. Et comme ont dit les wa ngazidja :« ye lala ko utsu tsuna ». La récente vulnérabilité de la ville d’Ikoni rendue par les siens, a fait de cette ville un zébu décapoté, propulsé dans un enclos de lions. Les soi-disant autorités de tous bords, y mettent leurs griffes pour s’en servir. Et même la notabilité de Ngazidja n’est pas du reste. Elle y tirait son butin. Honneur masqué, enveloppes bombés, amitiés complices… Et les quelques hommes du palais de justices récompensés en parcelle à Maluzini en guise de pot-de-vin ? Mais en dehors de tout cela, où sont les enfants d’Ikoni ? Ce problème a laissé beaucoup de facettes. Certains enfants ikoniens ont pu rebondir dans leurs quartiers où ils étaient déjà maudits depuis belle lurette… avec l’ambition de vouloir régner sur toute la ville. Certains accomplissent leurs rêves qui tombaient des lèvres depuis 1972. Heureusement, il y a ceux qui se soucient de cette ville.
« le partage d’Ikoni et ses conséquence »
Le conflit entre wandrwa ntsi et walozi, donc deux factions principales, repose sur quatre bouts. Et dans ceux-ci, des cerveaux, voire des GOUROUS. La faction de Walozi aurait comme le repère le procureur Sako. Et celle de Wandrwa-ntsi tournerait au tour de Bolero et ses compères. Au sein de celles-ci, il y a Mdjidjengo dosé de quelques walozi, qui resterait depuis toujours le cheval de batail de Mamadou. Il y a enfin les dissidents des deux cotés qui rouleraient sans doute pour la municipalité. Cette situation calculée, doit stimuler la prise de conscience de l’enfant ikonienne. On peut illustrer cette situation par les différents procès, non sérieux et le manque des dénonciations des commanditaires déjà connus directement ou indirectement. Où sont les révélations des enfants lorsqu’ils étaient en prison ? Et les noms qu’ils ont évoqués lors de leurs auditions et pendant les procès ? Pourquoi on ne les a jamais entendus nulle part, par la suite ? Les enfants d’ikoni qui ont été mis en prison ne peuvent pas servir de gisement pour remplir les urnes le mois de novembre prochain, pour les législatives et les municipalités et pour 2016. Oui, ils ont été jugés en appel, et libérés par la cour d’appel. Même si la justice a fait ce qu’elle voulait, aucun de nous ne conteste la liberté des innocents s’il y en a. Mais s’il y a des coupables parmi ces enfants, il aurait fallu qu’ils purgent leurs peines. Mais où sont les commanditaires ? Ces libérations injustes opérées par la justice de Sako, de Boléro, de la municipalité et de Mamadou, n’est que de l’huile dans le feu.
« Ne cautionnons pas… par notre silence »
Cette libération pré-électorale des enfants d’Ikoni ne doit pas paraitre sans tambour ni trompette. Le vice-président, Mamadou avec l’idée de se faire des voix à Ikoni en 2016, Boléro qui agit indirectement, sans doute à l’aide de ses pions sur Ikoni avec en tête les présidentielles de 2016 de même, la municipalité pour novembre 2014, et enfin le procureur Sako qui s’en fout des élections... Avec ces croisades, Ikoni mérite le plan Vigipirate. Il faut saboter les fruits de ces manœuvres ; la récolte des bulletins. Car si ce méli-mélo s’opère, c’est que les élections s’approchent. Oui comme la ville a perdu, et certains d’entre nous, risquons. Mais sans doute, celui qui œuvre pour la lumière, marche sur des épines. Soyons convaincus que les manœuvres des autorités susdites ont sapé la Paix à Ikoni. Ce n’est pas la Paix qui les intéresse à Ikoni, ils agissent pour des fins personnelles. Donc ne soyons pas dupes.
A Ikoni comme en France, on se le dit. Aux téléphones, sur le net… On s’est dit que certains parmi nous, ici en France notamment, se mobilisaient en tapinois avec des réunions secrètes pour ravitailler les délinquants locaux, en alimentant le conflit… Outre, de tune s’acheminerait vers les Comores, depuis la France pour satisfaire des hommes de la justice… afin que l’affaire fasse repos dans la banalité ? A Preuve, les drôles de procès qui se sont déroulés. Que dire de ces gens, qui aujourd’hui… se transforment en apôtres de la paix, alors que ce sont eux qui mettaient l’huile dans le feu ?
Enfin, nous interpellons le premier magistrat de la commune de Bambao ya mbwani de prendre conscience de cette situation qui ne favorise personne. Ce tourbillon que vit la ville d’Ikoni n’est pas inaperçu, et nous attendons une responsabilité ferme pour la Paix durable du chef-lieu de la commune qu’elle administre. On ne peut prétendre une paix dans une ville troublée en oubliant là où se trouve le problème. Nous voyons que toutes les démarches entreprises par toutes les parties méprisent les victimes des nuits du drame. Pourtant, la ville se divise à cause des biens personnels qui sont anéantis. Oui, il est constaté que l’idée de « se faire justice soi-même » est bien adoptée par les différentes tendances précitées en accord avec les notables d’Ikoni ayant gardé un silence complice. Disons aux responsables du destin désastreux de la ville que sans mea-culpa, sans peine méritée, sans un sérieux dialogue entre belligérants, rien ne peut concrétiser une paix durable. Encore une fois, il ne faut pas contourner le problème, il faut s’y confronter.
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus