Bourguiba.JPGBourguiba un des chanteurs de la nouvelle génération et qui est l’un des artistes les bien aimés du public comorien. COMORESplus s’est entretenu avec lui pour connaitre son opinion sur le genre de sa musique dite de variété, notamment slow et rock ballade.  

COMORESplus : Monsieur Bourguiba, chanteur que vous êtes, qu’est-ce qui vous a poussé dans cet art, dont la chanson ?

BOURGUIBA : Depuis tout petit, j’ai commencé à chanter. C’est juste depuis le collège. Puis avec le temps, j’ai eu l’occasion de passer avec le choral, de chanter de moments en moments… donc depuis tout petit, j’ai eu des inspirations, on peut donc dire que c’est une passion.

CP : Tout petit, ça peut se traduire en depuis quand exactement ?

B : Plus précisément depuis 1993. J’ai profité des occasions, j’ai chanté pour la première fois dans le Twarab de mon oncle. Ensuite, j’ai eu la chance d’être accepté dans l’orchestre villageois, et ça a évolué peu à peu. Jusqu’en 2004, que je suis devenu chanteur au sérieux, tout en cumulant le talant.  Je suis parti dans les cabarets, suivis des chorals à l’alliance franco-comorienne.  

CP : Si je n’ai pas mal compris, vous n’avez pas effectué des études de musique.

B : Non, je vous ai dit que j’ai appris à travers les cabarets… l’école de musique ne doit pas constituer d’obstacle… c’est pour apprendre et moi, j’ai appris. C’est bien de faire l’école mais ne l’avoir pas faite, n’est pas contentieux. Sinon avec tout le courage dont je dispose depuis très bas âge, j’ai pu cueillir le savoir dans le domaine. Comme par exemple, j’ai assisté un ami malgache, qui m’a servi de professeur, avec son tentent et son assistance envers moi.

CP : Pourriez-vous nous élucider les obstacles à rencontrer dans le chemin de la musique ?

B : Sur le chemin de la musique, il y a toujours des obstacles. Partout dans le monde bien sûr. Mais ici aux Comores, c’est encore pire. Le gouvernement délaisse tous. Il y a un ministre de la culture qui n’existe presque pas non plus. Et nous qui avons le courage et qui disposons du gout de la musique, nous qui voulons que cet art gagne sa vraie place, qui avons des projets… ne bénéficions d’aucun encouragement de la part des responsables… cela permet au désordre dans le domaine. Moi personnellement, si j’arrive à tenir, ce que je fais des pianos barre et des karaokés. 

CP : Que pensez-vous de la musique comorienne en voie de disparition ?

B : Là, il n’y a ni suivie ni conservation pour conserver cette musique. Je peux vous donner un exemple : les orchestres de twarab de jadis, qui charmaient la musique comorienne, avaient des artistes, des chateurs, je veux dire, de talent. Et ces derniers sont partis à la métropole parce qu’ils n’avaient pas d’avenir. Cela a fait qu’il n’y a eu pas de renouvellement… pas de conservation, si c’était le contraire, la musique comorienne serait enseignée dans les écoles. Donc, je pense que c’est un grand danger pour la musique comorienne.

CP : Maintenant, on voit la percée d’une nouvelle ère ayant mine terrifiante : les Dj. On constate qu’avec la venue de cette nouveauté, l’originalité de la musique comorienne est inexistante. Que pensez-vous de ce changement radical ?

B : Ce changement est dû du manque de conseil d’audiovisuel, de centre de conseil de culture… pour contrôler ce qu’on peut diffuser ou non. Sinon, je crois que nombreux sont ces insurgés… qui ignorent le sens d’un DJ. Ils croient qu’un DJ est celui qui chante. Outre, la musique moderne que ceux-ci prétendent faire est une musique… ne fournit rien, car manque d’encadrement, résulte désordre et ce désordre résulte la régression.

CP : Quand on parle de cet émergence, vous n’êtes pas épargné monsieur Bourguiba cela ne vous gène pas ?

B : Effectivement, ça me gène beaucoup. Si moi je fais un travail avec énergie dont les gens disent bon et que je me trouve imbiber dans cette boue… c’est avalisant mon cher. Je suis écœuré d’écouter des chansons qui sont insignifiantes. Je ne sais pas si les medias ont manque de chansons ou quoi. Mais Dieu merci, j’ai pu me différencier à part la façon dont je fais mon travail. D’ailleurs nombreux apprécient énormément l’orientation de mes chansons...

CP : Vous êtes l’un des rares chateurs de votre génération montante bien sûr, le plus aimés. Etes-vous sachant de cet amour ?

B : Oui, j’en suis conscient. Mais dur, dur d’être aimé. On a toujours peur de décevoir ses fans… donc toujours les précautions sont permanentes. C’est d’ailleurs pour cela que je ne me suis pas mêlé aux autres. D’autres avec leurs chansons vulgaires sans rimes ni raisons. Donc, je suis conscient de cet amour et je le préserve, bien sûr, car j’espère que cela m’aidera à me faire évoluer.

CP : Nous savons qu’il y a des chansons vulgaires et sans sens… où est donc la solution ?

B : Je peux vous signaler que la délinquance est à plusieurs formes. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas fait d’études qu’on est déclinquent. Ce n’est pas parce qu’on se balade avec une lame qu’on l’est ainsi. Non. On peut tenir la plume, la feuille, le micro… et être aussi déclinquent. C’est-à-dire ceux qui sont livrés à eux même. Mais à ceux qui chantent les chansons vulgaires : il n’est pas trop tard. Qu’ils se réorientent sur le droit chemin avant qu’il ne soit trop tard. Si grands sans efforts, ils vont regretter avec leurs chansons nocives... qui ne portent rien. Ni à eux ni au public et rien aussi dans l’avenir. Qu’ils pensent donc au futur. Ceux qui composent n’importe quoi aujourd’hui, vont réaliser qu’ils commettent une grave erreur, mais c’est plutôt dans l’avenir.

CP : Dernier mot.

B : c’est bien que chacun s’attribue un projet. Moi, j’ai des projets dont j’espère la réalisation. C’est bien sur, un projet musical pour ma valeur et celle de mon pays, ma patrie. Je veux que je les réalise avant que je ne sois pas vieux… moment du regret.

CP : Je vous remercie.

B : Moi de même, merci.

Propos recueillis par

SAID YASSINE Said Ahmed

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