JADIS C'ETAIT UN ARCHIPEL
23 oct. 2011Un paradis baignant dans un plus bel océan, et qui fait naître le sourire et la joie de ceux qui y séjournent. C’est bien mon archipel au parfum, archipel comme or. Oui mes îles Comores. Ce petit archipel à la chaleur douce, au climat tropical, climat très poli et tranquille est un parfait quadrilatéral indéniable. Tout le monde le sait. Et même l’autre le sait et le confirme. Cet archipel à la bonne odeur d’ylang-ylang, de clou de girofles et de jasmin. C’est bien ma terre au coucher du soleil de miel, au paysage naturellement beaux et ravissant. La belle vue du coucher de soleil de Ouani, de Mutsamudu et de Moya aux femmes gracieuses et très embaumantes. La belle vue du coucher de soleil d’Ikoni, de Mitsamiouli, de Djomani et d’Itsandra, aux pêcheurs artisanaux jouant au bal de pagaie… et aux héros pleins de bravoure. La belle vue du soleil couchant de Fomboni et de Wanani, terre fertile et humide. La belle vue du soleil couchant de Dzaoudzi et de Mamudzu aux femmes des jolies dents si blanches bien ornées et embellies par leurs sourires. C’est bien la terre qui a témoigné ma naissance. Terre qui a témoigné la naissance de mes artisans, de mes aïeux, de mon maître et de mon grand. C’est bien la terre qui a vu naître et trépasser les deux frères Masimu et Mtsala, qui a vu naître et périr Fatima Karibangwe, Mna Bouna… tous ceux-là, des héros guerriers pleins de bravoures dont le sang est versé pour leur patrie. C’est bien la terre aux femmes généreuses et héroïnes, femmes qui se jetèrent sous la falaise du mont-djabal d’Ikoni, choisissant leur mort que d’êtres esclaves malgaches. C’est bien la terre qui a vu naître et disparaître Mbaé trambwe et consorts de son siècles, terre qui a vu naître et mourir Dafiné Mmidjindze et consorts de notre siècle. Terre qui a vu naître Abou Chihabi, Youssouf Abdallah et consorts, du monde d’aujourd’hui.
Tous ces derniers ont honoré, présenté… notre archipel avec leur lucidité, leur art de savoir bien dire… des beaux et bons apex des poètes mystiques et sachant, mystiques et pensifs, mystiques et sages... Alors jadis, cette terre fut le rêve de ses plusieurs prétendants, de plusieurs têtes méconnues, de plusieurs âmes éloignées, de plusieurs individus étrangers de près et de loin. Ces derniers rêvaient leurs séjours paradisiaques sur cette terre, belle terre comorienne. Je dis bien jadis ou je peux dire autrefois, je dis bien jadis, mais je ne dis pas : il était une fois, car c’est une réalité, mais non un conte. C’est une réalité, mais non un mythe. Je dis bien jadis car cet archipel paradisiaque est transformé en archipel de crise ; crise économique, crise politique…crise sociale. Cet archipel de rêve est transformé en archipel de sombre et de soif. Cet archipel de rêve est transformé en archipel de désespoir panique. C’est archipel de rêve est transformé en terre d’essaie. Archipel sans droit ni devoir. Là personne n’est pour personne. Cet archipel là n’est qu’un otage sans secours. Cet archipel de rêve est transformé en une forêt truffée de piège et de désordre.
Une unité perdue
La paix, la solidarité, la tranquillité, l’unité…de mes îles ont tourné court. Les mœurs, la tradition qui sont son identité n’existent plus. La pudeur, la protection des valeurs sociales et la confiance, sont attentées. Oui, la crise comorienne ne date pas d’aujourd’hui. Elle date de mathusalem. C’est vrai. Depuis des lustres, nous avions un archipel de crise. C’est bien vrai, mais crise dans l’unité, crise dans un archipel digne de ce nom. Crise d’un archipel de quatre îles, même si l’une par un je ne sais quelle maladie… est sous la domination française. Si jeune que j’étais, je me souviens que l’île comorienne de Mayotte qui aujourd’hui est sous l’administration française avait son ministre mahorais aux gouvernements comoriens. Sous Abdallah et sous Djohar. Passons. L’importance est de savoir que l’archipel était uni. Les trois îles restantes allaient de paire. Si l’une se heurte, ses sœurs partageaient les maux et les douleurs. Néanmoins, ces heures-ci, l’unité, l’entraide, le patriotisme, la fraternité, la solidarité du peuple…sont anéantis. Le peuple comorien reposait sous une verdure, frappée au centre de quatre étoiles charmées par un croissant. Le peuple comorien avait une « adage » : unité, justice et progrès. Le peuple comorien chantait aux ondes et sous la verdure « wumodja wa masiwa ».Aujourd’hui l’archipel ressemble au pacte de Varsovie. A la dislocation de l’union soviétique. Le pacte inné de l’unité de mes îles onéreuses est envolé. Nous assistons à ce qu’on appelle chauvinisme insulaire. A ce qu’on appelle discours provinciaux. A ce qu’on appelle sectarisme… à ce qu’on appelle le chacun pour soi. Depuis que le feu raïs Mohamed Taki , paix à son âme nous a laissés espérer aller à Réhémani, nous sommes toujours sur le chemin. Ô que ce chemin est si long et si rocailleux. C’est lui, le président issu d’une majorité écrasante. C’est lui que les comoriens prétendaient voir gouverner. C’est lui dont plusieurs régions des Comores avaient soif de voir raïs. Taki, l’enfant du peuple. C’est bien lui l’enfant du peuple, un homme politiquement du terrain, un technicien de talent… Il fût l’espoir de plusieurs assoiffés et affamés. Hélas que cet espoir soit large. Pour Taki, je me stationne là. Mais rappelons- nous que c’est là où la rupture de l’archipel a vu le jour. Je pense que c’est bien là, la porte qui s’ouvre pour Réléhani, mais non Réhémani.
Comores, une Nation non souveraine
Deux ans après, un jeune ambitieux prend le pouvoir avec les fusils. Nombreux sont ceux qui ont applaudi. Azali le sauveur, oui un régime militaire est l’ultime solution pour sortir le pays dans le gouffre. Oui, les Comores vont perdre haleine. Mais non, Ce Azali a fait que les comoriens oublient le régime amère de M.Taki par sept ans du régime d’épine, régime de pillage, régime des gangs, régime de malversation, régime de mépris... Première acte historique à part le coup d’Etat du 29 Avril 1999, l’institutionnalisation du séparatisme. Azali ayant comme complices feu, Abasse Djoussouf et Abed a donné les indépendances grises aux îles soi-disant autonomes. C’est bien la période où le démantèlement des sociétés d’Etat a commencé. Et c’est à partir de quand les comoriens ont perdu espoir, car c’était un régime des techniciens et qui a failli de sa mission à cause de leur manque de foi, de loi et de pitié à leur pays. Ils ne pensaient qu’à leurs ventres, Certains ont trahis leurs formations politiques, leurs convictions… pour leur pain sur la planche. Alors ce régime de calvaire, a fait appel à un régime sans boussole appauvrissant à jamais le pays.
Après le terme du mandat du parti CRC, pour rejeter la réinstallation de cette formation, un prédicateur aux barbes blanches, est arrivé au pouvoir avec succès. Oui un rejet qui coûtait chère aux comoriens. Tellement étouffés par le régime dont les racines viennent de Kandani, ce a accueilli le pire de même. Le régime Sambi, Satan bel homme, est instauré. Un régime de tous les maux, des incultes, des tarés, des insoucieux… régime qui a fini par essorer les Comores à l’aide des bandits étrangers à la tête desquels Bashar Kiwan. Sambi et ses hommes, dont le mensonge était leur amulette, ont sucé le pays jusqu’aux os. Et voilà, les Comores sont tombées inertes. Mais est-ce qu’on peut aussi avoir pitié à ce peuple ? On dirait que ce peuple fabrique lui-même ses malheurs. Pourquoi pas des mouvements de contestations ? Pourquoi les pilleurs d’hier sont encore à l’aise sur le terrain, notamment politique et continuent à faire réapparaitre leurs étoiles sans reproches ni représailles ni indignations de la part du peuple ? Pourquoi ce peuple continue à idolâtrer ces hommes sans âmes qui polluent le paysage sociopolitique des pauvres Comores ? Et voila enfin une République douanière qui a été couvée par Sambi s’instaure ces heures-ci aux Comores et voilà, les comoriens replongent à nouveau dans le gouffre.
Les politiques conscients préalablement du séparatisme
Personne ne peut se dire qu’il ne sait pas que la crise comorienne s’est bien accentuée depuis le séparatisme de l’île comorienne d’Anjouan. Cela était l’origine de fiasco, des manifestations haineuses, des manipulations sordides, des replis îliens pour ne citer que ces actes. Un petit recul en arrière, je me souviens très bien, lors des campagnes électorales de 1990, un des candidats de l’époque Mr SAID ali Kemal a dit dans un meeting : « mgazidja ngu djiwono mgazidja kabliya huka mkomor, mu mmwali ngu djiwono mu mmwali kabliya huka mkomori, mdzuwani ngu djiwono mdzuwani kabliya huka mkomor, fadhalika mmawore ». Cela montre que les autorités politiques de notre pays avaient en mémoire ce fléau. Dans un de ses discours, Mr SAID HASSANE said hachim a prononcé ainsi en 1996 à l’aéroport Prince SAID ibrahim. Oui, ils ont dit, mais quels efforts déployés pour éviter cette calamité ? Le mal s’est produit. La dislocation de l’archipel est faite. L’institutionnalisation du séparatisme est bien établie.
Très bonne mission accomplie. Depuis des lustres notre pays était pauvre, mais pauvre comme pays. Il ressemblait à un pays ou à des pays. Pauvre dans l’unité, dans la fraternité, dans l’amitié, dans l’entraide, dans l’intégrité territoriale. Mais depuis donc, juillet 1997, notre pays perd l’image d’une nation. Depuis les accords d’Antananarivo, le 23 avril 1999, la république est entrée. Les accords de Fomboni… et de Paris, ont empiré la situation. Moi, enfant issu de la génération sacrifiée, je suis toujours en deuil. Il ne me reste que d’yeux qui voient ce que je n’ai pas, il ne me reste qu’un sourire mort. Mort par le désespoir, mort par l’avenir minable, mort par l’horizon rouillé. Quand est-ce que donc, ma nation perdra haleine ? Quand est-ce que mon pays aura l’image d’un pays ? Quand est-ce ma terre salie redeviendra toute propre ? Même si je suis endeuillé, mais je suis toujours optimiste et convaincu. Convaincu qu’un jour ou l’autre la situation de nos îles va changer. Convaincu qu’un jour ou l’autre, le retour de l’archipel me sourira. Convaincu qu’un jour ou l’autre, le citoyen comorien vivra droit et devoir. onvaincu qu’un jour ou l’autre, l’enfant et le jeune comoriens pourront tracer leur avenir sur une page blanche et propre. Le comorien mangera à sa faim, boira à sa soif.
Ses larmes seront épongées par un vent d’espoir. Vent doux et agréable. Oui, moi, jeune à l’avenir brûlé, d’un aujourd’hui salis, j’ai besoin d’oublier les drames les plus tragiques que je subis et que mon peuple entier subit. Autorités politiques, vous avez à faire. Autorités politiques pensez au peuple qui vous élit. Autorités politiques pensez à ceux qui vous représentez aux différentes audiences du pays. Ayez une pensée légale, pensée d’abord au petit peuple, pensée ensuit aux tâches confiées et pensée enfin au pouvoir qui vous charme. Ô vous les gouvernants, le peuple comorien a suffisamment souffert. Il désire quitter la tourmente sur laquelle il se trouve. Il désire quitter la brûlante lave sur laquelle il est abandonné. Pour finir, je dis bien, que les accords signés, ce n’est pas la solution des crises. La solution c’est la purification des cœurs, la propreté humaine, le lavage de l’âme. Il faut nettoyer et pensons à ce qu’on appelle mérite. C’est la meilleur des solutions.
SAID YASSINE Said Ahmed