« KIKI ET SON CONGRES DE LA ZIZANIE »
10 sept. 2013 Décidemment, la perspective de 2016 donne des ailes et fait perdre la tète à beaucoup d'hypothétiques président-sciables. Après le retour fracassant du très remarque Sambi Show avec la controverse sur les vrais et ou faux pactoles, laissés au super argentier du pays dont on attend impatiemment qu'il relève le défi de Dossar, place aux tartufferies de la CRC avec la guerre de positionnement des egos surdimensionnés d'un Msaidié qui défend bec et ongle son rêve d'être "calife a la place du calife" alors que l'ex-putschiste n'aspire qu'à retrouver son Beit-Salam. La maladie semble contagieuse. Elle fait des ravages. Les ambitions des uns souffrent de la préséance des autres. Les pactes jadis solides se fragilisent avec les trajectoires différents pris par les acteurs.
Ainsi, l'adage de "diviser pour mieux régner" devient "diviser pour assurer son existence"! C'est le cas de Kiki, anciennement de la République devenant Kiki de la réplique, qui poursuit inlassablement ses manœuvres de déstabilisation de son propre mouvement Orange. Hier, leader incontesté de ce mouvement prometteur, aujourd'hui accuse d'être le principal acteur d'une probable scission, si ce n'est une implosion du parti. En effet, Kiki et son clan ont décidé coute que coute d'organiser un congrès du mouvement Orange a Hantsambou le 11 septembre à "l'insu" de la plupart des dirigeants de ce parti. Un acte qui sonne le glas de l'unité de ce parti et marque la détermination d'Orange Moroni à torpiller Ngazi-Ngome. Ainsi le "congrès de la division" comme le qualifie la coordination centrale d'Orange, réunie dimanche dernier, suscite beaucoup d'interrogations et pas mal d'incompréhensions.
Une improvisation déstabilisante
Argument massue avancé: un congrès d'un parti ne s'improvise pas. Il se prépare minutieusement et nécessite la participation et la collaboration de tous les acteurs. D'où l'appel lancé par la coordination en direction des quelques personnes à l’initiative de cette opération hasardeuse d'y renoncer afin de préparer un autre, un vrai digne d'un parti politique dans les règles de l'art. Des lors que huit membres sur douze de la coordination s'opposent farouchement à cette démarche solitaire de la branche de Moroni des questions subsistent sur la raison d'être et l'utilité d'un tel congrès. D'autant que le bureau du parti reste ouvert à toute discussion semble-t-il. Mais face à la détermination de Kiki, Abdoulfatahou Said et du nouveau ministre de l'intérieur Housseine Hassane Ibrahim, la coordination lance un appel à la sagesse des militants et des sympathisants de boycotter le simulacre de congrès de Hantsambou afin de ne pas cautionner la division.
D'ailleurs, une délégation d'élus dont le Vice-président de l'Assemblée Djae Ahamada et le président du Conseil de l'ile de Ngazidja Hassane Massoundi et de notables de différentes régions de Ngazidja a été reçue à Mrodjou pour apporter leur soutien au gouverneur et peaufiner la riposte éventuelle. Apparemment la résolution de la coordination exhortant à l'unité lue par Ibrahim Ali Said a trouvé de l'écho auprès de certains habitants de Hantsambou qui s'élèvent contre la tenue de ce congrès dans leur localité. Ce malgré, l'implication manifeste et un tantinet suspect du ministre de l'intérieur qui semble confondre moyens de l'Etat et engagement personnel. Des invitations à ce congres portent l'entête du ministère de l'intérieur. Un congrès pourquoi faire ? Annoncer une rupture consommée entre les deux ex-meilleurs amis pour "trahison" comme le couple Sambi-Iki ? Et par conséquent, la création d'un autre parti ? Une recomposition du paysage politique ? Toujours est-il que ces derniers jours les idées brillent par leur absence au profit des ambitions.
Bakari Idjabou
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